samedi, juin 17, 2017

Retour à Montauk

Cette adaptation d'un roman de Max Frisch est à l'image de son personnage principal, hésitante, littéraire, un peu ennuyeuse mais son atmosphère mélancolique n'est pas sans charme dans des lieux où l'on aime que le cinéma nous fasse voyager à New York et à Long Island.Ses interprètes sont justes et c'est l'occasion de retrouver la bouleversante actrice de Barbara, Nina Hoss.

A Voix haute-La Force de la parole

C'est un documentaire brillant, passionnant, amusant,émouvant
sur la préparation du concours Eloquentia ouvert aux étudiants de l'Université de Seine Saint-Denis pour devenir le meilleur orateur. Les professeurs (avocats, comédiens, slameurs) y sontt aussi motivés que les candidats et cette énergie positive gagne tout de suite le spectateur.

jeudi, juin 15, 2017

Ce qui nous lie

Malgré un casting alléchant (Pio Marmai, Eric Caravaca), on reste nettement sur sa faim, moins sur sa soif puisque nous sommes à plein temps dans l'ambiance vignes et que nous dégustons le vin jusqu'à la lie ..
D'où le titre ? Non, il s'agit bien de fratrie et de nous illustrer longuement (et joliment ) les blessures et les joies de l'enfance , la perception de la relation père- fils des deux côtés générationnels, l'attachement à ses racines surtout lorsque celles-ci sont liées à un domaine familial prestigieux dont on est propriétaire..
On est à Meursault et le réalisateur Cédric Klapisch  dès les premières images nous met sous le charme du déroulement des quatre saisons en Bourgogne. Mais au final c'est un film, certes agréable, qui s'apparente malheureusement beaucoup trop aux téléfilms et longs métrages qui se sont souvent appesantis sur cette problématique surtout chez les vignerons !

mardi, juin 13, 2017

Marie-Francine

Cette comédie hésite beaucoup trop entre satire sociale et romance pour convaincre et s'avère au final une succession de sketchs, inégaux, de Valérie Lemercier.
J'avais beaucoup aimé Retour chez ma mère , où le décalage entre les générations était illustré avec vraisemblance et émotion. Ici au contraire, alors que de nombreuses critiques sont positives, j'ai détesté la caricature facile et vraiment dépassée (on se croirait à la génération précédente) des parents égoïstes qui n'arrivent pas à imaginer la détresse de leur fille.

dimanche, juin 11, 2017

Le Jour d'après

Un autre drame  intimiste en noir et blanc  qui nous vient de Corée traitant de  l'aventure extra-conjugale; le réalisateur Hong Sangsoo aurait même raconter sa propre histoire.
Mon manque de connaissance de la subtilité de la psychologie asiatique m'a fait passer à côté de la finesse de ce récit que certains ont comparé au Jeu de l'Amour et du Hasard. J'ai trouvé ce film difficile à cause notamment de la discontinuité chronologique; je n'ai pas réussi à m'accrocher et je ne peux donc pas m'associer à une critique élogieuse....(j'avais ressenti un peu la même frustration avec son précédent film Yourself and yours).

A Serious game

Le réalisateur suédois nous conte les amours contrariées de deux jeunes gens
dans le milieu rigoriste et ultra moraliste de la Suède du début du XXème
siècle sur un mode aussi rigide que la société qu'il décrit; d'où l'impression que le sujet est dépassé, cela parait donc bien long!

L'Amant d'un jour

Un film en noir et blanc intemporel dans sa forme ( on se demande parfois si l'action ne se déroule pas dans les années 60) et dans son fond puisque loin de traiter des questions sociétales, Philippe Garrel ne se penche exclusivement que sur les relations de couple, même s'il s' agit ici d'un trio. Trio dans presque toutes les scènes ( hors la première, un accouplement brutal ) puisque un professeur qui vit avec une étudiante dont il est amoureux va héberger sa fille du même âge et que le couple va se confronter aux amants potentiels ou assumés de chacun des partenaires.
Les deux jeunes femmes qui vont se lier d'amitié, incarnent deux attitudes fondamentalement opposées, l'une est sentimentale et fidèle ; elle est interprétée par Esther Garrel, fille du réalisateur, plus en recul- dans son personnage mais aussi par son interprétation. Elle va être confrontée à la jeune étudiante, interprétée par Louise Chevillote , vibrante, dont la sensualité, l'envie de plaire et l'amour de la vie rayonnent. Face à elles, Eric Caravaca, dont la présence physique n'est plus à démontrer, est parfait dans son rôle de philosophe dont la raison et la compréhension de la nécessité de s'épanouir dans le plaisir charnel vont se heurter à la souffrance de se voir tromper, d'autant plus qu'il s'efforce lui, à son corps défendant, de rester fidèle.

Un cinéma intimiste, très « nouvelle vague », loin des effets numériques à réserver aux amoureux du genre (comme le suggère l'affiche)....

lundi, juin 05, 2017

L'Amant double

Cette nouvelle réalisation de François Ozon met comme toujours la femme au cœur de son œuvre ; mais ici ce serait plutôt son ventre, un second cerveau qui va la rendre malade psychologiquement et physiquement. Effets de miroir, de doubles tout au long d'un film psychologique, esthétique qui lorgne du côté du film d'horreur (Rosemary's
baby).
La beauté de la photographie, le choix des décors et la personnalité complexe de l'interprète Marine Vacth (dont le réalisateur avait lancé la carrière avec Jeune et jolie) donnent un côté froid, minéral en opposition avec des scènes de sexe plus violentes ou plus osées que torrides, évoquant l'univers cinématographique de Brian de Palma .
J'avais recommandé largement Frantz, j'avertis ici mes lecteurs que ce film est réservé à des spectateurs aimant les thrillers psychologiques compliqués où le fantasme prévaut sur la réalité.


vendredi, mai 19, 2017

Les Fantômes d 'Ismael

 C'est un film foisonnant mais très morcelé, les scènes arrivent avec brutalité sans transition dans un désordre géographique et chronologique dérangeant. Le réalisateur a appliqué dit-on le mode « compressé » du peintre Jackson Pollock à sa façon de nous déverser des bouts de film que l'on a du mal à raccorder . Mais la version longue du film qui va sortir dans quelques salles seulement nous permettra peut-être d'être moins désorientés.
Le lien est le personnage central, Ismaël Vuillard que l'on retrouve après Rois et reine. Mathieu Amalric en reprend le rôle, brutal lui aussi, déjanté, malade d'un syndrome qui lui donne des cauchemars ; il incarne le créateur artistique , ici un réalisateur de cinéma génial mais incontrôlable qui ira même jusqu'à tirer sur son producteur et ami qui exige qu'il termine son film (excellent rôle pour Hiyppolyte Girardot qui nous permet enfin de sourire un peu dans ce film grave et même oppressant avant son entrée en scène).

On retrouve néanmoins Arnaud Despleschin tel que l'on attend dans les scènes intimistes de couples et spécialement la double image superposée des deux femmes Charlotte Gainsbourg et Marion Cotillard photographiées avec poésie, amour et recherche (la scène de danse est magnifique, les jeux de glace et de face à face sont beaux et amènent une note plus apaisée).
Le rôle de Louis Garrel, méconnaissable en diplomate improbable dans la fiction sous le nom de Ivan Dédalus (patronyme du personnage central de Comment je me suis disputé...) incarne le frère d’Ismaël et nous emmène ailleurs comme le cinéma dont le réalisateur dans ce film semble avoir voulu nous montrer tout le potentiel  et nous renvoie à ses références (Resnais, Hitchcock, Bergman....)! Nombrilisme, intellectualisme reprochent les critiques des spectateurs....

vendredi, mai 05, 2017

The Young Lady

Lady Macbeth du district de Mtsensk  est un roman russe écrit en 1865  adapté à l'Opéra (Chostokovitch) et au cinéma (notamment par Andrzej Wajda). Cette nouvelle version est signée par un réalisateur britannique qui vient du monde du théatre dont c'est le premier long métrage. Il semble s'être fortement inspiré de Michael Haeneke tant par le traitement des images, le parti pris de décors très dépouillés et l'environnement naturel hostile qui exacerbent la noirceur des personnages et leur asservissement.
Cet ancrage dans l'époque nous renvoie à toutes nos références littéraires où ces malheureuses héroïnes se réfugient dans la romance, le sexe, le rêve ou se rebellent au prix de leur vie ou de leur santé mentale et de celles de leur entourage  (comme ici le palefrenier torturé par la culpabilité comme dans Thérèse Raquin ...)
Le début du film est donc très prometteur car la réalisation est à la hauteur du propos, mais au fur et à mesure que les situations se dramatisent encore le film paraît lui s'enliser et même s'embourber. A force de nous dépeindre une femme devenue amorale dont le corrélaire est la solitude, on hésite entre leçon de morale ou complaisance, mais jamais empathie...nous ramenant au roman suranné (en ce qui concerne le monde occidental.....)

samedi, avril 29, 2017

Jour J

Une comédie romantique française dans la pure tradition de la comédie sentimentale américaine puisqu'il s'agit de préparer un mariage ! Avec tout le tralala bien sûr importé des US et la rivalité de deux femmes... C'est drôle du début à la fin sans vulgarité excessive ( alors que récemment alibi.com était cocasse et assez enlevé mais trop souvent très en dessous de la ceinture). Pas de prise de tête, des acteurs et actrices de renom pour les seconds rôles que l'on est content de voir appuyer le héros de la fête Nicolas Duvauchelle qui ne se prend pas trop au sérieux avec sa petite « gueule d'ex-choriste qui perd ses cheveux » .
C'est un simple divertissement, un peu banal certes, mais on y a bien droit de temps en temps non ?

vendredi, avril 28, 2017

Après la tempête

La relation père-fils obsède le réalisateur japonais Kore-eda (Tel père, tel fils) et le début de son film nous réjouit avec cette approche du personnage principal (Ryota) par le biais d'un dialogue entre sa sœur et sa mère qui est en fait le personnage central et qui nous épate à la fois par sa philosophie : apprivoiser les désillusions et par son interprétation (Kirin Kiki est le personnage principal des Délices de Tokyo) .
Bien sûr pour décrire subtilement 3 personnages qui font le bilan de leur vie face à leurs rêves il faut des détails, un contexte mais faut-il vraiment subir par le menu plusieurs des scènes des petits arrangements de Ryota pour arriver à joindre les deux bouts sans payer sa pension alimentaire mais alimenter sa passion du jeu avant d'arriver enfin au non- dénouement (très bien le film est amer jusqu'au bout, le happy end nous est épargné!).

Trop long (2H) ce film est à réserver aux vieilles personnes un peu désabusées qui ont du temps et qui aiment le genre de cinéma présenté dans la catégorie Cannoise un certain Regard.....

jeudi, avril 27, 2017

Noma au Japon: (Ré)inventer le meilleur restaurant du monde

Mai oui c'est un documentaire, un genre qui ne fait pas partie de mes choix habituels. Je l'ai trouvé passionnant puisqu'il nous raconte l'art de la cuisine au plus près de l'esthétique, du terroir et de la culture. Le Maître de cet Art poussé à sa plénitude est ici René Redzepi, le patron du restaurant de Copenhague consacré meilleur restaurant du Monde de 2010 à 2014 qui va repousser «  les limites du confort «en réinventant un menu pour Le Mandarin Oriental à Tokyo . Une aventure partagée avec une équipe de chefs talentueux, motivés et que l'on suit avec émerveillement du début à la fin, c 'est à la fois une course contre la montre, une rencontre avec des hommes passionnés et une découverte de l'univers gastronomique japonais. A déguster sans modération !

Aurore

Ne pas aller voir ce film avec un homme ! Le parti pris de ne considérer dans ce film que seules les femmes ont des problèmes et bien sûr particulièrement les femmes qui ne sont plus en capacité de procréer ou de séduire uniquement par leur physique est gênant. Quant au personnage masculin central, joué par un Thibault de Montalembert séduisant (plus avenant mais toujours aussi bon acteur que dans la série phare du moment Dix pour cent), éternel amoureux de sa " première" est invraisemblable tout  comme l'happy end.
C'est donc bel et bien un film à thèse, le premier long métrage de sa réalisatrice Blandine Lenoir dont on peut penser qu'elle a elle aussi quelques bouffées de chaleur (son âge n'est pas indiqué sur sa biographie...). Elle en a cependant  soigné les dialogues nous permettant de sourire souvent malgré la lourdeur du propos et a su filmer Agnès Jaoui avec toute l'estime et le regard bienveillant que nous inspirent cette belle femme dans tous les sens du terme.... Je ne mettrai donc pas le sens interdit mais préférez 20th Century Women  si vous ne l'avez pas vu.

mardi, avril 25, 2017

Cessez- le- feu


L'enfer des tranchées à Verdun, ses millions de morts des deux camps, ses disparus et ses innombrables blessés et leurs familles et toutes les victimes de traumatismes physiques ou psychologiques pour les soldats qui en réchappèrent a été pour le cinéma une source d'inspiration souvent riche en très beaux films (comme Frantz mon coup de cœur de l'année 2016) ou il y a beaucoup plus longtemps …La vie devant soi, la chambre des officiers..
et la semaine dernière un téléfilm aussi évoquait cette «  zone rouge  "sur laquelle ne pourrait plus s'élever qu'ossuaires et cimetières" …
Le film commence par une scène terrifiante témoignant de cet enfer et ces quelques minutes absolument dantesques permettent d'esquisser ce que les soldats ont pu vivre au quotidien 8 mois durant et de comprendre qu'ils n'ont pas pu en revenir intacts.
Des deux frères rescapés, l'un Georges, interprété par Romain Duris, ira oublier en Afrique où il vivra pendant 4 ans une vie d'aventurier ; cette partie est tournée au Burkina Faso et au Sénégal de façon très documentaire ethnologique ; le rapport à la guerre y est plus tragi-comique puisque ce sont les récits du tirailleur sénégalais fidèle compagnon de son capitaine,qui permettront au duo de voyager jusqu'au drame qui ramènera Georges en France dans sa famille auprès de son second frère traumatisé Marcel et de leur mère.

C'est le personnage de Marcel qui m'a le plus touchée et c'est pour son interprète Grégory Gadebois que je tenais à voir ce film  comme tous ses autres films depuis que je l'ai vu au théâtre dans Des Fleurs pour Algernon; il y est encore remarquable alors qu'il joue un hébété sourd et muet !
Aussi le choix de Romain Duris comme frère parait peu plausible et rend son interprétation caricaturale surtout lorqu'il revient dans la (sa) normalité pour jouer les séducteurs avec Céline Sallette, des scènes en contradiction avec la tirade sur l'enfer et sur le thème central .
Les retours en arrière et les différences de ton entre des scènes de cabaret, de road-movie en Afrique ou de baignades dans une rivière nuisent à l'unité donc à l'émotion dans ce drame, c'est le premier long-métrage réalisé par Emmanuel Courcourol donc 2 grenouilles quand même !

jeudi, mars 09, 2017

Miss Sloane

Voici le cinéma américain tel que je l'aime avec ses causes « nobles », ses références aux livres de Grisham (c'est le livre de chevet de Miss Sloane!) et ses procès spectaculaires. Ici tous ces ingrédients sont réunis avec la dénonciation des pouvoirs médiatiques, politiques, juridiques et c'est Jessica Chastain qui reprend le flambeau des grandes actrices pourfendeuses de torts telles que l'avait fait Julia Roberts. Elle en a le panache et l'envergure avec une dimension déséspérée plutôt réjouissante.
Tout ceci n'est bien sûr que du cinéma et certains préféreront l'approche plus intimiste, plus sobre de Loving qui choisissait de coller à une réalité quotidienne de la persécution moins démonstrative.
A vous de juger, car cette fois on y va pour l'évasion qu'offre le septième art !