jeudi, août 14, 2014

Le Rôle de ma vie

Présenté au festival de Sundance, ce film américain indépendant ( financement participatif) réalisé par l'acteur Zach Braff qui n'était passé qu'une seule fois à la réalisation il y a 10 ans avec Garden State-que je n'avais pas vu- reprend les mêmes thèmes de la famille, la mort, le sens de la vie.... Difficile donc de ne pas tomber dans le pathos (beaucoup ) ou le cliché (parfois) et le film est inégal mais le fameux humour juif fonctionne très bien et le démarrage est percutant grâce en particulier aux deux enfants de cette famille Boom qui jouent avec aplomb ; on retrouve- toujours pour le rôle de Saul , mais cette fois en pater familias usé- l'acteur Mandy Patinkin qui incarne le patron et mentor de Carrie  dans Homeland.
Quant au paysage du désert californien ( sans doute le désert Mojave?) lors d'un essai d'apprentissage d'une Épiphanie (mais oui!) du père à ses enfants, il est si beau que l'on a vraiment envie d'y camper nous aussi.

mercredi, août 13, 2014

Winter sleep

Un film lent et superbe de 3h20, soit une heure de moins que Platonov monté à l'Odéon; Quel rapport? La neige? Mais surtout Tchékov  puisque le scénario est basé sur des nouvelles de cet auteur; on le découvre à la fin mais la façon de faire parler les personnages, leur  travail d'introspection et surtout les dernières scènes de beuverie de la nuit passée à la ferme avec le fermier veuf et l'instituteur nous ont déjà mis la puce à l'oreille. D'ailleurs à la façon de nouvelles, les histoires paraissent un peu juxtaposées: les locataires mauvais payeurs, l'histoire d'amour avec Nihal, le faux départ pour Istanbul...... La lenteur de l'action et des dialogues est flagrante au début mais au fur et à mesure on l'apprécie car elle nous laisse le temps de nous faire une opinion sur les personnages, d'entrer dans leur mode de pensée (chacun état enfermé dans le sien propre) et bien sur d'admirer les paysages hivernaux de la Cappadoce....
Finalement pas si long pour un tel labyrinthe philosophique et moral!

Le Beau monde

C'est un bon titre pour un joli film de l'exception culturelle française qui reprend les thèmes de La Dentelière (en moins bouleversant mais en plus constructif puisque cette fois Alice notre héroïne se construira au lieu de se détruire dans son amour passionné pour une jeune homme « très au dessus de sa condition » et celui du récent Pas son genre mais cette fois en plus épuré moins ancré dans le quotidien de la vie de couple. Alice n'est pas Jennifer; elle est plus jeune plus malléable et son Pygmalion paraît presque enfantin ( Bastien Bouillon vu dans 2 automes 3 hivers) et se cherche lui aussi.
Une fois de plus ces amours dissymétriques sont voués à l'échec et ici le désamour se lit en un seul plan celui d'un bain sur une plage normande filmé à l'identique d'un plan pris un an auparavant.....
La réalisatrice Julie Lopes-Curval explique la construction de son film , les ellipses de son scénario, l'adéquation de la jeune Ana Girardotd de la même façon que je les ai ressentis dans son interview sur le site distrib.pyramidefilm; ses mots disent mieux que ceux que je devrais trouver combien la chanson et surtout la voix de Françoise Hardy collent parfaitement au thème du film et combien les personnages secondaires apportent chacun une épaisseur ou une touche à cette tapisserie... avec mention spéciale à Sergi Lopez dont la présence est toujours sensuelle et réconfortante par opposition au rôle de la belle-mère parfaite et glaçante (excellente Aurélia Petit).