mardi, juillet 30, 2013

Fanny

C'est un sans faute pour cette adaptation de Marcel Pagnol par Daniel Auteuil dont la sobriété de la mise en scène met en valeur le texte. Et quel texte! Il n'en finit pas de vibrer et d'émouvoir sur ce thème de l'amour paternel et le choix de Jean-Pierre Darroussin dans le rôle de Panisse y prend certainement une grande part.
Fanny interprétée par Victoire Belezy,
une quasi-débutante, en jeune méditerranéenne simple, jolie, aimante et loyale réussit elle aussi à nous convaincre que ce drame peut encore aujourd'hui sonner juste.

lundi, juillet 29, 2013

Hijacking

Une approche intelligente, équilibrée et sensible de la situation sur place des otages et de celle des dirigeants danois qui devront négocier leur libération permet de renouveler complètement le genre.
Et c'est bien l'aspect thriller psychologique qui prend le pas sur celui du récit d'aventure.
La tension n'en est pas moins extrême notamment grâce à l'interprétation impeccable de Søren Malling (l'un des trois comédiens danois qui jouaient dans la série Borgen tournée par ce même réalisateur) en négociateur vertueux, impliqué et compétent mais néanmoins bouleversé par l'enjeu humain très différent d'une négo business brillante. Quant à Pilou Aesbek (le cuisinier), je le préférais nettement dans la version costume cravate et beau parleur du spin doctor de cette série!


Celles qui voulaient oublier

L'impression de la première partie est confirmée;après une vraie mise en situation de l'univers culturel et moral japonais les épisodes s'étirent en longueur jusqu'à lasser (spécialement le dénouement qui n'en finit plus). Le spectateur a donc tout loisir pour admirer les plans et les prises de vue (superbes photos) de dédales, d'appartements, de lieux déserts ou industriels et des visages filmés au plus près. Le tout est quand même pesant!

dimanche, juillet 14, 2013

Le Grand méchant loup

Conventionnelle cette comédie sur le thème de l'adultère n'est pas incontournable. C'est l'erreur de casting avec le choix de Benoit Poelvoorde en bourgeois versaillais qui s'ennuie (!) qui m'a le plus gênée et m'a empêchée de rentrer dans le conte. Le grand méchant loup pour ces trois petits cochons c'est le désir d''aventure ou plus généralement la peur de passer à côté de sa vie..... Certes le thème était intéressant et j'ai même lu quelque part que Bruno et Nicolas les réalisateurs avaient lorgné du coté de Despleschin.....On en est loin et on reste plutôt coté vaudeville! Et en plus c'est un remake d'un film québécois donc du déja vu pour le troisième volet aussi concernant l'ainé qui se voulait une surprise!

Shokuzai-Celles qui voulaient se souvenir

Expiation telle est la traduction de cette « série » japonaise réalisée par le maitre Kurosawa: il s'agit donc d'un drame qui a pour thème toutes le formes des forces du mal...C'est un film dur, lent et sobre. J'ai apprécié cette mise en abime dans la société japonaise avec ses codes, sa rigueur et sa philosophie très hermétique pour les occidentaux. Je ne me sens pas capable de juger cette œuvre très impressionnante et je me suis contentée d'observer; j'irai voir la seconde partie qui me permettra peut être, étant ainsi apprivoisée par la première, de me faire une opinion sur l'ensemble de cette réalisation.

jeudi, juillet 11, 2013

Ma meilleure amie, sa soeur et moi

Il faut se méfier des mauvais titres; celui-ci annonçait clairement un scénario peu original. Impression très vite confirmée n'en déplaise  à Télérama qui voit là une « approche audacieuse, intelligente et cool » d'une nouvelle dimension familiale : la meilleure amie devient la petite amie de celui qui vient de coucher avec sa soeur (pour la bonne cause puisqu'elle est lesbienne et souhaite procréer).
Certes les dialogues sont bien écrits( quand on peut les entendre),l 'interprétation de Rose Dewitt et Emily Blunt fine et juste et l'environnement dans une maison typique (près d'Atlantic dans un parc national de l'état du Washington m'a-t-il semblé) est bucolique. Mais j'ai eu l'impression très désagréable et assez rare pour moi quand je suis au cinéma de perdre mon temps!

Before midnight

Ce troisième volet d'une trilogie (Before Sunrise 1995 et Before Sunset 2004) réalisée par le cinéaste indépendant américain Richard Linklater et coécrite avec les acteurs principaux Julie Delpy et Ethan Hawk serait le meilleur selon certaines critiques qui apprécient la peinture réaliste de la difficulté à s'accepter mutuellement dans une vie de couple (Quelle découverte!). J'ai trouvé ce film bavard, la tirade féministe de Julie Delpy un peu rabâchée et le tout un peu long et ennuyeux...


mercredi, juillet 10, 2013

Plein soleil


Quel plaisir de revoir ce film culte de René Clément! J'avais en fait l'impression de le découvrir tant  cette version restaurée permet plus encore de mesurer comme est grande  la distance entre les réalisations de cette époque et le cinéma actuel. Ainsi, Alain Delon qui débute sa carrière avec ce film et qui joue (avec quelle grâce!) « le » séducteur  absolu nous est montré comme faisant craquer les vieilles dames et le petit peuple; les gros plans s'attardent sur ses pectoraux et son visage mais il n'apparait jamais dénudé (on est en 1960!) et rarement en maillot de bain. Loin d'être présenté comme un psychopathe ce jeune homme nous touche;son introspection qui laisse place aux doutes (et à la satisfaction aussi d'avoir bravé des situations délicates....), ses difficultés matérielles pour réussir sa « performance » nous sont exposés pas à pas, geste par geste, avec lenteur nous rendant presque complice : nous souffrons lorsqu'il est rabaissé, nous soufflons quand il pense avoir réussi....
La version de Anthony Minghella « Le talentueux M. Ripley » était complètement à l'opposé nous livrant un thriller plus froid où le redoutable Matt Damon semblait moins sensible et plus virtuose et où les autres personnages (dont le père et Freddy) accaparaient davantage l'attention mais il m'avait semblé plus proche du livre de Patricia Highsmith. Car dans cette  première version on peut regretter que le réalisateur ait voulu moraliser la fin et trahi ainsi l'esprit du livre!