vendredi, décembre 23, 2011

La Délicatesse

La diction d'Audrey Tautou (qui m'exaspère) ne convient pas à mon avis au ton du livre qui n'a rien eu à gagner avec cette adaptation. On pouvait s'éprendre de Marius ce n'est vraiment plus possible ( surtout après Pio Marmai!).  

Carnage

Le titre nous met sur la bonne voie alors que nous faisons connaissance avec le quatuor de la manière la plus politiquement correcte... Quelques tableaux plus loin nous mesurons le chemin parcouru en temps réel et sans avoir quitté la pièce. Ce drame théâtral est joué avec brio par quatre acteurs dont le renom n'est plus à faire mais ce film remarquable sera une référence dans leur filmographie.

Des Vents contraires

Une adaptation littéraire plutôt réussie (normal puisque l 'auteur du livre, Olivier Adam, est le coscénariste) dans un cadre breton que je connais bien... Et la maison de mes rêves est justement celle ou le héros va finalement habiter ....Mais le film ne m'a apporté beaucoup plus puisque j'en connaissais déja bien des plans dans ma tete  et cette narrationn d'un parcours intérieur relève davantage du domaine de la littérature.

La Femme du Vème

La pirouette qui fait basculer le scénario du mode thriller réaliste et  brutal de la première partie au mode onirique n'est pas plus acceptable dans le film qu'il ne l'était dans le livre pour la cartésienne que je suis. 
Mais le choix de Christin Scott Thomas pour ce rôle est vraiment approprié.  Quant à Ethan Hawke, il est vraiment lui aussi une belle incarnation du héros typique des romans de Douglas Kennedy dont la chute vertigineuse dans la marginalisation est le ressort premier de tous ses thrillers (beaucoup plus proche que Romain Duris, l 'homme qui voulait vivre sa vie, dans la précédente adaptation du meme auteur).

L'Art d'aimer

J'ai retrouvé avec beaucoup de plaisir le ton et les acteurs chers à notre Marivaux du XXIème siècle, Emmanuel Mouret bien sur. Du cinéma choral français comme certains le détestent... Quant à moi j'en redemande. .

vendredi, décembre 02, 2011

Americano

Premier film de Mathieu Demy qui reprend des scènes de Documenteur tourné par sa mère Agnés Varda et qui emprunte aussi un peu le savoir-faire de son papa. Le tout ne m'a pas réellement convaincu car le fil conducteur de ce road-movie entre los Angeles et Tijuana est bien mince....

Les Neiges du Kilimandjaro

Un bon cru du réalisateur Guédiguian qui illustre le fait que l'on est toujours le nanti vis à vis d'un plus démuni. Le passage en particulier où s'exprime le ressentiment des plus jeunes qui reprochent aux ainés leur position généralement plus favorable en oubliant qu'ils ont lutté pour ces acquis actuels sonne juste; c'est vrai du syndicalisme comme Darroussin s'en défend dans le film, cela peut s'appliquer aussi à la reconnaissance de la place des femmes au travail (mais c'est hors- sujet.)...
Le tout est généreux, authentique, humaniste parfois à l'excès comme cet optimisme triomphant du personnage interprété par Ariane Ascaride toujours contente de son sort et béate.... mais dans le concret et l'action il faut le reconnaître.

Time out

L'idée du scénario est brillante, originale et le début du film est vraiment réussi. Dommage après la prise d'otage l'histoire patine (même si les acteurs courent tout le temps si bien que Justin Timberlake, l'acteur au look d'éternel jeune premier s'est fait une élongation pendant le tournage tant c'était physique!) et certaines séquences de poursuite nous font retomber dans le déjà vu ( sauf la séquence de la poursuite en marche arrière inattendue!)

lundi, novembre 21, 2011

Toutes nos envies

Beaucoup moins haletant que Welcome et moins poignant que Je vais bien ne t'en fais pas, ce nouveau pamphlet/combat social de Philippe Llioret évite de justesse le mélo. On n'y croit pas vraiment et Marie Gillain est beaucoup trop lisse. Mais l'énergie et la présence de Vincent Lindon garantissent au film une authenticité et une implication que nous devons saluer.

mardi, novembre 15, 2011

Contagion

L'analyse au scalpel de cette pandémie: origine, déroulement conséquences constitue une vraie étude sociologique complète, intéressante mais froide. Sans tomber dans le film catastrophe on aurait aimé un peu plus d'humanité; en particulier le personnage interprété par Matt Damon ne fait naitre aucune empathie. Sodenbergh nous montre tout son savoir-faire mais ne nous fait pas vibrer.  

Love and bruises

Répétitif et glauque même Tahar Rahim pour qui j'allais voir ce film ne sauve pas la mise! C'est vraiment ennuyeux!

Mon pire cauchemar

Grâce à ses dialogues ciselés pour chacun de ses interprètes, cette comédie fait mouche. Et pourtant Benoit Poolvoerde fait du Benoit Poolvoerde et d'habitude cela m'horripile! Mais ici le décor si bien planté, les situations si extrêmes et les rôles parfois inversés ( le bon élève n'est pas celui que l'on pense ) rendent la première partie du film vraiment réjouissante; ensuite cela s'enlise un peu dans l'alcool et le n'importe quoi . Mais Anne Fontaine en jouant sur le meme ressort comique qu'Eric Toledano dans les Intouchables (mais ici en plus vulgaire) réussit à nous faire rire aux éclats.

samedi, novembre 05, 2011

L'Exercice de l'Etat

Excellent exercice qui nous projette totalement au milieu de la sphère politique. Ensuite chacun interprétera et jugera le fonds selon ses inclinaisons....Le réalisme des situations s'appuie sur une vraie observation du monde de la politique donnant à ce film sa portée mais le changement de portefeuille du ministre, pour mieux servir le propos du réalisateur sans doute, parait peu vraisemblable : nul doute dans la réalité du monde politique actuel qu'il aurait été rattrapé par le scandale puisqu'il se rend directement responsable de la mort de deux de ses employés.

Les Marches du pouvoir

Version américaine  et particulièrement ignominieuse de la course au pouvoir en politique . Élégant et classique pour sa forme,ce film qui démarre lentement et de façon un peu trop complexe nous en apprend moins finalement que la série La Maison Blanche. Intéressant quand même avec une bonne performance d'acteurs qu'on aime mais je m'attendais à mieux avec l'annonce qui mettait l'eau à la bouche "vous n'avez rien vu d'aussi bien depuis les hommes du président"... Faux!

Poulet aux prunes

Certes la forme ou plutôt les formes de ce conte persan raconté à la fois par des personnages vivants (admirable Edouard Baer en Azrae!) , des dessins, des images superposées avec beaucoup d'art, de talent et d'originalité par Marjane Satrapi  est formidable et inégalée. Mais cette mise en scène  sophistiquée m'a empêché de vibrer tout simplement à la romance et à vrai dire  les "jours"  m'ont paru un peu longs surtout  lorsque n'apparaît pas à l'image la pétillante Golshifte Farahani .

La Source des femmes

Dans la même approche" la femme est l'avenir de l'homme"que Et Maintenant on va où ce film nous raconte une mutinerie contre l'oppression ordinaire des hommes en terre musulmane.
Mais le plaisir de voir ce film n'a pas été au niveau de mon attente et le thème est si bouleversant et si fondamental que l'approche un peu anecdotique et la conclusion optimiste paraissent bien décalés par rapport au problème.
Le plaisir des belles images, des danses et des chants est un peu gâché par l'envie qui vous vient souvent de grincer des dents.....

Les Intouchables

La première scène fait craindre le pire puis la pertinence de l'écriture des dialogues nous emporte dans l'hilarité! Je n'avais plus entendu rire une salle autant depuis les Visiteurs... Et ce comique relève de la meme verve puisqu'il s'agit bien aussi d'un décalage entre deux univers non plus liés au temps mais au contexte sociologique; le parti pris qui oppose le monde des riches et celui des pauvres est simplificateur bien sur, (en noir et blanc peut-on dire ici!), comme il se doit dans une comédie. Les deux acteurs principaux François Cluzet et Omar Sy nous emmènent avec eux dans ce plaisir d'être ensemble qu'ils communiquent aussi à leurs proches comme lors de la soirée d'anniversaire.
Comme la salle j'applaudis à ce film divertissant et humain.  

dimanche, octobre 23, 2011

De bon matin

Dépression suite à un harcèlement au travail, le cinéaste Jean-Marc Moutout  spécialiste de la vie au travail semblait tout désigné pour nous faire vivre ce phénomène de société.Et si le thème est intéressant ,  la forme est indigeste.
Le récit semble lourd, pesant (raconté à la fois au présent et au passé), comme le corps de Jean-Pierre Darroussin qui nous est ici livré en pature toujours au plus près.... pour mieux nos faire toucher du doigt sans doute son mal-être. Le ton est grave et il semble que cet homme ait vraiment tout raté,tout cela ne donne guère envie d'en regarder davantage.
Amis qui souffrez au travail allez voir un film plus réjouissant!

Et maintenant on va où?

Le film de Nadine Labaki, réunit beaucoup d'ingrédients pour remporter la sympathie de ses spectateurs. Elle nous raconte la vie d'une communauté mixte libanais;mixte à double titre! Les femmes lasses de perdre leurs maris et leurs enfants par les armes s'y opposent aux hommes toujours prêts à défendre leurs idées par le combat armé qui oppose les chrétiens aux musulmans dans ce village comme dans tant d'autres au Liban. Le film démarre en beauté avec une très belle danse des femmes qui vont au cimetière, puis les scènes s'enchâinent mêlant l'humour, la drôlerie, le drame et la farce, mêlant à la fois le ton des comédies italiennes et celui des tragédies grecques. Le rythme se maintient sur les deux tiers du film;ensuite l'auteur a du mal à ne pas se répéter; mais la beauté des images, la dignité des femmes, leur douleur et leur désir de changer leur monde sont très convaincants même si le titre qui ne prend son sens qu'à la dernière image révèle que la réalisatrice elle-même considère que ce combat est bien dérisoire et ne conduit nulle part....

le Skylab

La bande annonce avec son défilé d'acteurs truculents nous avait mis l'eau à la bouche mais ce déjeuner de famille d'un été 69 en Bretagne, mis en scène par Julie Delpy se révèle plutôt fade.
La forme du retour en arrière alourdit inutilement le récit ; peut-être pour mieux nous montrer le temps qui a passé; mais le papier peint de la maison récemment construite au milieu de nulle part en Bretagne nous situait bien dans les années 70!
 Beaucoup de monde autour de la table et Bernadette Lafont y tient  bien son rôle de mère de famille libérale qui rassemble et n'impose rien. C'est souvent bien observé et sympathique mais les frères ex-militaires sont vraiment caricaturaux( enfin espérons- le) et toutes ces scénettes qui se succèdent  entre les frères, les soeurs, les cousins etc... ont un air de déjà vu et nous lassent un peu.

Polisse

Passionnante, émouvante Maiwenn (la réalisatrice du Bal des Actrices ) filme avec une vraie sensibilité humaniste la vie d'une  Brigade de Protection des Mineurs. Le Prix du Jury au dernier Festival de Cannes est largement mérité et l'on entre véritablement en empathie avec cette équipe qui vit nécessairement un peu en huit clos tant il est difficile de partager avec d'autres un quotidien aussi perturbant. Tous les acteurs sont excellents avec mention spéciale pour le chef de cette brigade interprété par Frédéric Pierrot
Seule fausse note à mon avis, les dix dernières minutes dont le côté dramatique n'apporte rien de nouveau; on avait déjà compris qu'en dehors de cet esprit de caste, il leur est bien difficile de vivre normalement  

lundi, octobre 17, 2011

The Artist

Pari audacieux réussi, grâce à l'originalité de son film réalisé en noir et blanc et muet,  pour Michel Hazavanicus qui avait été très remarqué à Cannes et plus encore Jean Dujardin dont l'interprétation lui avait valu le Prix!
Le trio du réalisateur et de ses interprètes Berénice Béjo (lumineuse) et Jean Dujardin fonctionne vraiment très bien; il nous avait fait rire aux larmes dans OSS 117. Cette fois c'est une romance mélo bien sûr, pour magnifier le genre hollywoodien des années 1930, et le charme opère aussi grâce à leur savoir-faire magistral (magnifique numéro de claquettes final). Ce n'est pas que du cinéma, c'est à la fois un spectacle et une relecture de l'histoire du cinéma.

mardi, octobre 04, 2011

Mais comment font les femmes?

Après le traumatisme de la naissance il faut ensuite assurer le service après-vente!... Pour les candidates  à la maternité qui n'ont pas vu le film précédent celui-ci devrait leur enlever définitivement l'envie de procréer (malgré une fin lénifiante)
La célibataire de Sex and the city, Sarah Jessica Parker joue cette fois une mère de famille qui tente de concilier vie familiale et vie professionnelle mais le ton très comédie romantique américaine s'accomode mal d'une problèmatique aigue¨ et véritablement anxiogène pour un grand nombre de celles qui la vive .Ce film est vraiment trop optimiste et trop peu réaliste sur le monde du travail pour être intéressant.

Un Heureux évènement

Ce film amer, où le quotidien et les cris du bébé deviennent répétitifs même pour le spectateur, est vraiment à éviter pour les les couples désireux de fonder une famille! Mais ce film est néanmoins excellent, car son réalisateur Rémi Bezançon, qui nous avait étonné et ravi avec le Premier jour du reste de notre vie, a vraiment du talent pour nous faire vivre au rythme d'une famille, dans une histoire ordinaire (celle-ci est tirée du livre d'Eliette Abécassis) .
On se sent en empathie avec le couple interprété avec charme et finesse par Louise Bourgoin et Pio Marmai ( mon coup de coeur quand je l'avais vu pour la première fois dans Bazar, mais je n'aurais pas misé un kopek sur lui comme jeune père idéal!). Mention spéciale à Josiane Balasko en belle-mère ex-soixante huitarde, tellement vraisemblabe!.....

Un Eté brûlant

Pourquoi ce titre alors que le côté torride de ce film bavard qui parle (bien) de désamour et de désenchantement n'est pas évident?
A moins d'être un inconditionnel de Monica Belluci, ou un cinéphile averti qui retrouvera de nombreuses références aux grands films italiens tournés à Cinecitta , la spectatrice ordinaire que je suis s'ennuie un peu.....


mardi, septembre 27, 2011

Crazy stupid love

Les critiques sont plutôt élogieuses et le film ne m'en a que davantage déçu!
Je n'ai vraiment pris plaisir qu'aux images du générique où l'on nous montre un ballet de pieds sous les tables. Là nous comprenons dès la première scène que notre héros a laissé passé sa chance....Ensuite le prêchi-prêcha des romances américaines reprend ses droits avec en apothéose la scène de remise des diplômes de fin de collège ( à moins qu'il n'y ait un second degré qui m'a échappé car le rond rond de l'histoire et des dialogues m'avait lassée...). Seule la scène du mini-golf, vraiment rocambolesque et proche des comédies américaines du passé (tout le monde a une bonne raison de taper  son voisin), illustre bien ce que l'on nous a appris du comique de situation! Ces deux scènes évitent ainsi à ce film mon sens interdit!

L'Apollonide

Esthétiquement très accompli,ce huit clos dans une maison close haut de gamme crée la polémique sur le fonds puisque le cinéaste nous donne en final une vision cauchemardesque de l'alternative contemporaine de la prostitution après la fermeture des maisons closes.
Les images léchées, les jolies scènes de jeunes femmes à leur toilette (quoique..... « trivialisées » par les propos autour de l'achat d'un savon antiseptique), l'atmosphère conviviale du salon pourraient donner à penser que l'on est dans le meilleur des mondes.... Mais le scénariste nous montre aussi l'aspect sordide: le sourire définitivement figé de Madeleine dont le client paraissait si doux et si propre sur lui, la lassitude des hôtesses et surtout la scène de la visite médicale collective qui nous glace littéralement.
Au final du cinéma haut de gamme et réussi, quelque soit sa conviction sur l'opportunité de rouvrir ou non ces fameuses maisons!
N.B. à lire absolument dans allociné.com, sous le pseudo cristal, sous la rubrique critique des spectateurs un cinéaste éclairé nous dit tout sur le réalisateur et sur sa façon de monter son film.

mardi, septembre 20, 2011

Habemus Papam

Tout le faste du Vatican, ses ors, son protocole, sa mission... Voilà de quoi effrayer un homme appelé à y régner....Toute le savoir-faire de Nanni Moretti contribue à nous sentir nous aussi écrasés par la pompe vaticane et en empathie avec Michel Piccoli. Mais l'errance dans la Rome laïque fait aussi apparaitre un monde de faux-semblants où chacun recrée une scène de théâtre. Le réalisateur veut nous emparer de son doute et livre une vraie réflexion sur toute forme de pouvoir et de savoir.
C'est un beau film très sombre où l'ironie, la dérision dénoncent le pouvoir et affichent le scepticisme du réalisateur vis à vis de la capacité de l'homme à relever le défi de guider l'humanité.