samedi, janvier 30, 2010

Océans

Cette fois nous sommes en suspens dans l'eau; c'est beau , magnifique même, angoissant ou oppressant quelquefois. La prouesse technique est extraordinaire mais cette séance de plongée confortablement assis dans un fauteuil est parfois un peu lassante: les mouvements sans fin des poissons et surtout la musique qui se fait assourdissante quand ce ne sont pas les animaux qui s'expriment (soupirs, chants de sirènes très beaux ...) se répètent un peu.

Par contre le commentaire est très soft, tant en volume qu'en contenu. Merci donc à Jacques Perrin qui a préféré montrer que démontrer.
Mais un regret quand même les équipes sont allées sur les côtes du monde entier et l'on n'en distingue et donc ne reconnaît que quelques unes, c'est un peu frustrant. Par contre l'Antarticque, que l'on ne peut pas ne pas identifier est toujours (pour le moment, profitons en !)aussi époustouflant et bien sûr la Bretagne, la tempête avec les bateaux du Guilvinec reste pour moi le moment phare (!!). Les poissons c'est bien mais les bateaux qui bravent les océans déchainés c'est vraiment du grand cinéma(rappelez-vous le Crabe-Tambour).

In the Air

La bande annonce nous invitait à une comédie romantique un peu caustique comme nous les concocte avec humour et légèreté pour les plus réussies ( dernière en date La Proposition ) le cinéma hollywoodien. Et l'image souriante, virile et toujours ô combien séduisante de Georges Clooney nous confortait dans cette impression.
C'est un tout autre film que j'ai vu où la comédie est plus amère que douce et le propos plutôt dérangeant et plus en ligne avec le titre In the Air qu'il faudrait traduire par « en suspens » comme dans la belle chanson du générique de fin et plus conforme à l'esprit de Juno le précédent film de ce réalisateur.
Le travail de Ryan, alias George Clooney est de virer les gens, et on ne se contente pas de sa carte de visite, les images de licenciement sont nombreuses et toujours très personnalisées, cela plombe déjà l'ambiance et nous renvoie au titre( ne parle-t-on pas de suspension d'un contrat de travail). Les images du duo pataugeant dans la boue de Détroit sont elles aussi éloquentes.
De plus sa philosophie d'une vie personnelle réussie parce qu'il était égoïste et surtout qu'il avait su voyager léger ( en se détachant de tout lien affectif, de toute forme de propriété) bascule lorsqu'il découvre les valeurs familiales et l'amour au mariage de sa sœur. Cela se révèlera là aussi une supercherie, le laissant désabusé et sans but (même sa carte platinium ne lui apporte pas le plaisir escompté). Il reprend son mince bagage, ses dernières illusions en moins et en nous laissant plantés là (en suspens) pas mal désenchantés.

jeudi, janvier 28, 2010

Complices

C'est une enquête policière menée à la façon d'un épisode de FBI, c'e.a.d. bien ancrée dans une réalité sociologique précise, sur un sujet que la série aborde parfois, la prostitution masculine.
C'est Cyril Descours, vu récemment dans Petite Zone de Turbulence dans le rôle du fils gay qui joue avec beaucoup de conviction le rôle de ce jeune homme. Dommage que les plans finaux explicitent ce qu'il était suffisant de suggérer, le titre du film éclairant déja cet aspect du scénario alors qu'il aurait pu nous orienter vers une autre complicité évoquée au cours du film qu'il aurait été intéressant d'approfondir, la complexité des rapports entre le duo de flics quadras, servi en particulier par Gilbert Melki dont le côté mystérieux , sombre et solitaire s'accomode bien de non-dits et de pudeur amoureuse.

samedi, janvier 23, 2010

A Serious man

Les frères Coen m'ont déconcertée; dès le début le premier conte m'est apparu incompréhensible (il s'agit d'un conte lituanien en Yiddish) et j'ai essayé vainement de voir le lien avec l'histoire qui suit. C'est leur jeunesse que racontent les frères Coen qui nous peignent avec brio l'univers d'une communauté juive dans le Midwest dans les années soixante. Mais on a l'impression d'être décalé d'un siècle entier et encore faudrait-il avoir avec soi son lexique du catéchisme juif puisque le « mensch » dont l'histoire nous est contée est un pratiquant actif dans sa communauté dont il suit les rites . Ainsi le mot GUET (divorce religieux) qui revient souvent et dont j'ignorais et l'existence et la signification!
Il en reste une galerie de portraits absolument fabuleux comme dans No country for old men;les situations sont cocasses et l'humour juif grinçant dépasse de loin en noirceur celui de Woody Allen.

Gainsbourg (vie héroïque)

Un peu, et même beaucoup déçue par ce Gainsbourg si attendu et promu. La première partie est pleine de charme, de trouvailles avec ce double en marionnette sophistiquée. Le tout est élégant, inventif, artistique. Mais ensuite c'est long, bien long, trop long....Une mention spéciale à Laetitia Casta qui nous fait revivre le mythe Bardot.

mardi, janvier 19, 2010

Tsar

C'est un film pesant où toutes les outrances des mots en isme sont mises en image avec ostentation : barbarisme (sous toutes ses formes, torture incluse bien entendu), mysticisme et bien sur absolutisme puisqu'il s'agit de nous conter l'histoire d' Ivan le Terrible rongé par la hantise de la trahison de ses proches après sa défaite avec la Pologne.
Ce drame russe est d'une violence quasi-insupportable malgré les costumes aux broderies magnifiques, les paysages enneigés. L'approche psychologique des personnages y est quasi hollywoodienne: les méchants et la méchante (la tsarine en nouvelle riche trop maquillée et odieuse) élimineront les bons et le Tsar devra affronter la solitude totale du despote qui refuse d'être éclairé par l'homme d' Eglise.
Le réalisateur du film Pavel Lounguine, connu pour Les Noces par exemple, est soutenu par les banques et a bénéficié d'une grosse production, on ne peut donc le soupçonner de vouloir une nouvelle révolution contre un quelconque despotisme. On peut donc s'interroger sur le manque de nuances de cette reconstitution historique.
Il faut cependant saluer l'interprétation du tsar par Piotr Mamonov (musicien de rock de son état).

lundi, janvier 18, 2010

Mr Nobody

Et si l'on pouvait vivre plusieurs vies et connaître les conséquences de ses choix? Parce qu' un petit garçon Nemo hésite entre suivre son père ou sa mère qui se séparent sur un quai de gare, le réalisateur de Toto le héros propose de dérouler ses différentes vies en fonction des choix qu'il ne peut pas faire, à 9 ans, à 15 ans jusqu'à 34 ans ou même de choix que d'autre font pour lui. On comprendra que la narration est complexe et difficile à résumer et il est même souvent difficile de s'y retrouver. Entre poésie et philosophie le film nous propose aussi plusieurs pistes.
Alain Resnais nous proposait déjà ce cheminement dans Smoking et No Smoking, mais ici le réalisateur choisit (parfois) le mode fantastique avec voyage sur Mars (un peu) quand le jeune homme écrit des romans de science-fiction et situe le coeur de l'histoire en 2092, une époque où l'homme ne meure plus (ses cellules se reconstituent au fur et à mesure grâce à un petit cochon que l'on porte toujours sur soi, c'est assez drôle) mais il ne peut plus ni fumer, ni manger de la viande, ni avoir de sexualité!
De continuels allers-retours entre le temps présent, le passé, l'Europe et l'Amérique(c'est en partie au Canada) alourdissent le propos et nous font regretter un peu les grands classiques qui devaient se plier à la règle de l'unité de temps, de lieu et d'action mais qui pourtant nous faisaient parfois trouver le spectacle un peu long, tout comme celui-ci!

dimanche, janvier 17, 2010

La Dame de trèfle

En cartomancie, Argine, anagramme de Regina est la dame de trèfle, une femme aimant le plaisir et insouciante. Telle est la jeune anti-héroïne du nouveau film noir réalisé par Jérome Bonnell qui reprend les thèmes de son précédent film J'attends quelqu'un .
Il nous raconte l'histoire de deux orphelins vivant dans une maison un peu délabrée dans un coin de province sans intérêt. Le frère Aurélien interprété par Malik Zidi (excellent dans ce rôle) est très attaché à sa soeur borderline Argine ( jouée par l'actrice culte du réalisateur Florence Loiret-Caille) sur laquelle il veille matériellement et psychologiquement. C'est lui qui dérapera dans le drame et la violence, les obligeant tous les deux à faire face au destin qui les malmène.
On retrouve pour les econds rôles aussi les acteurs amis de Jérome Bonnell (Nathalie Boutefeu, Marc Citti ) même si Jean-Pierre Darroussin , élément clé du récit n'apparait que très peu à l'écran. Marc Barbé, vu récemment dans le rôle du père déchu de Gamines, interprète ici un autre personnage égaré, mais plus inquiétant et plus violent.
C'est un film sombre, conduit avec maîtrise et subtilité où le destin conduit les personnages à leur insu et seul l'épilogue nous dit une fois encore qu'il faut rester optimiste .

Invictus


Une belle histoire dans la Grande Histoire, celle de la fin de l'Apartheid contée dans le plus pur style hollywoodien qui aime à nous montrer les bons sentiments dans une fresque épique. Clint Eastwood, l'homme qui aime les westerns veut sublimer la veangeance pour donner une grande  leçon de fraternité. Il a su nous faire partager son admiration pour Nelson Mandela et l' interprètation sans failles de Morgan Freeman sait nous émouvoir. Matt Damon est pour les spécialistes moins crédible en capitaine de l'équipe des Sprinboxs et de leur avis, les scènes de rugby sont approximatives. Les scènes de foule n'en sont pas moins extraordinaires et le rugby un sport très visuel. Un mélo politique incontournable!

mercredi, janvier 13, 2010

Une Petite zone de turbulence


Adaptée d'un roman anglo-saxon intitulé a spot of bother de Mark Haddon, cette comédie dramatique remodelée  par Michel Blanc n'en est pas moins typiquement française sans être franchouillarde. Les dialogues sont réellement irrésistibles, même si certaines des réparties ont été largement déflorées par la bande-annonce. Les personnages de Miou-miou et de Gilles Lelouche, interprétés avec brio, sont particulièrement bien campés. L'ambiance de la fête et de sa préparation rappelle un peu l'ambiance du film Mariages dans lequel Miou-miou vivait aussi les affres de la préparation du mariage de sa fille chez elle dans sa maison où il fallait veiller sur des invités peu dociles.
Bien sûr les esprits chagrins regretteront le côté mode des scènes d'intimité entre gays ou le côté factice de la réception de mariage à l'américaine dans cette maison trop style magazine de déco et surtout la choix de Mélanie Doutey ( enceinte ) pour le rôle de la fille.
Mais le ton général de ces desesperate people sonne juste, et la dernière scène très amère n'a de comédie que le genre.

Gamines

Le film est fidèle au livre, à son évocation tout en douceur et en subtilité de l'enfance de filles d'une immigrée italienne dans le Lyon des années 70 qui est traitée ici en flash-back par rapport à la seconde partie du livre qui traitait des fausses retrouvailles avec le père réel après l'avoir rêvé pendant trente ans. L'intensité de cette rencontre était mieux rendue dans le livre autobographique de Sylvie Testud qui joue ici son propre rôle.



vendredi, janvier 08, 2010

Agora

Ce film ambitieux est de mon point de vue complètement raté: qui trop embrasse mal étreint.
La reconstitution de la Grande Bibliothèque d'Alexandrie était en soi passionnant de même que l'accession au pouvoir politique par les chrétiens de la fin du IVème siècle menés par leur évêque Cyrille. Le mélange des genres mystique, dramatique, historique,romantique et scientifique conduit ici à un salmigondis où des meutes hurlantes costumées et ensanglantées passent d'un endroit à l'autre sur un fond musical assourdissant.

Pas si simple

Une comédie sentimentale souvent lourdaude très convenue dan la pure tradition hollywoodienne et dont le scénario est savamment dosé pour ne pas choquer le puritanisme américain même si les dialogues et les plaisanteries sont souvent au dessous de la ceinture dans les scènes où apparait Alec Baldwin.
L'histoire d'amour naissante entre Meryl Streep et Steve Martin est filmée avec davantage de délicatesse et insiste bien sur cette hyper timidité entre des soixantenaires qui retrouvent les émotions et les pudeurs d'adolescents dans ce domaine. On se souvient de Last chance Harvey  qui avait su  toucher un certain public pour son approche de cette difficulté à se lancer de nouveau quand les déceptions de la vie se sont chargées d'inhiber les facultés à savoir créer ces liens . Mais le joint est-il le seul moyen pour dégeler l'atmosphère?
Le sens interdit est évité grâce au tonus des dialogues et des comédiens.

Bright star


Un peu déçue par ce film salué par la quasi-unanimité de la presse dans lequel la contemplation des images et de la composition des scènes de genre, comme des tableaux, prend presque  toujours le pas sur l'émotion. De plus le  contexte est très proche du monde de Jane Austen déja souvent porté à l'écran avec brio comme Raisons et sentiments . Mais il est vrai que  l'originalité réside ici dans  la dimension historique et surtout littéraire puisque Jane Campion nous permet de connaitre le poète John Keats d'écouter ses poèmes  et pour une fois d'en comprendre une partie.
Les rapports mère-fille ne sont pas mis en valeur, alors qu'elles sont très proches puisque lorsque Fanny   rêve leur vie future, elle précise qu'elle veut une maison proche de sa mère. Par contre les liens entre les deux soeurs sont évidents et la jeune Tootsie est vraiment très présente.

mardi, janvier 05, 2010

Avatar

Inimaginable et vraiment fantastique dans les deux sens du terme cet envol vers la planète Pandora nous laisse vraiment cois ( on dirait plutôt scotchés maintenant) durant toute la première heure du film. Décors genre baie d'Halong terrestre, engins de guerre à faire pâlir de jalousie le Jedi, animaux empruntés aux délires de Pokémon sans oublier les indigènes et les avatars resplendissants, on découvre avec enthousiasme ce monde imaginaire et on savoure ce plaisir de voyager nous aussi sur une autre planète. Quant à l'idée de ne pouvoir faire vivre son avatar  qu'avec un être humain en communication cérébrale avce lui (et lui seul), c'est vraiment stimulant et nous avons nous aussi l'envie de nous glisser dans le sarcophage pour dialoguer avec un double plus fort, moins peureux et plus chanceux.
Mais une fois le décor planté et l'avatar bien implanté sur les lieux le scénari patine  et même s'enlise....Il faut alors supporter les discours pontifiants et lourdingues sur la Nature, l'exploitation des Pauvres par les Riches, la nécessité de respecter les Peuples Opprimés.... ( les majuscules sont dans le scénario), avec des grands messes style New Wave; cela devient long , inintéressant et de plus très violent. On pense alors à ses lunettes 3D et les paupières s'alourdissent elles aussi.

Very bad trip (sortie DVD)

.... et très bon plan pour une soirée très drôle surtout si l'on aime Vegas, le désert Mojave et l'humour anglo-saxon (pour public adulte).

Le Bel âge

Le titre est une figure de style se référant à un lieu commun que l'on avait coutume d'exprimer lorsque l'on parlait d'une jeune de 18 ans , on ajoutait le bel âge. Personne ne s'y risquerait plus tant on sait, et le film en est une illustration, combien il est difficile de vivre cet âge où l'on cherche à la fois sa voie et l'âme soeur à laquelle les jeunes filles croient encore très fort.

Pauline Etienne, l'interprète de la jeune Claire réussit à insuffler grâce et subtilité au scénario face au vieil homme aigri plus conventionnel joué par Michel Piccoli. A chaque plan le poids de la solitude est tangible, en particulier par le choix de la photo de décors fantasmagoriques ( la vieille demeure, la piscine).