jeudi, janvier 22, 2015

Disparue en hiver

L'interprétation impeccable de Kad Mehrad d'un ex-policier solitaire, dépressif mais néanmoins pugnace (selon la bonne tradition du cinéma) ne sauve pas ce polar dramatique, filandreux et glauquissime. Voila un film qui ne va pas nous réconcilier avec l'hiver (particulièrement en Belgique et au Luxembourg où il a été tourné).

mardi, janvier 20, 2015

Les Nouveaux Sauvages

On avait un peu oublié les films à sketchs et le titre de celui-ci tout comme sa forme emprunte beaucoup à la comédie italienne des années 70 (Les Nouveaux Monstres en 1978).
Cette forme m'a parue exigeante pour le spectateur qui au début cherche le fil conducteur et à la fin essaye de hiérarchiser les différentes séquences. Dès la seconde, la violence s'impose ( et devient quasi intolérable dans la troisième).Avec La Bombita, le physique rassurant de Ricardo Darin  (rôle principal de Dans ses yeux) nous montre que le "pétage de plomb" peut faire basculer tout un chacun; c'est en cela qu'elle peut être la plus inquiétante; mais le réalisateur argentin préfère nous laisser sur un épilogue à nouveau optimiste (car étonnamment la fin de La Bombita est décalée, joyeuse) avec un mariage délirant genre farce italienne...
Un film atypique, auquel je n'ai pas vraiment adhéré.

Les Souvenirs

Jean-Pierre Rouve, le réalisateur a été largement salué pour sa délicatesse dans cette adaptation du roman de David Faetkinos. C'est vrai que cela aurait pu être pire dans le genre "partage intergénérationnel de bons sentiments et de grandes déclarations ". Pourtant un nombre certain de scènes glauques (et réalistes bien sûr) nous sont infligées! En revanche, le petit fils parfait  que les études ne semblent  pas trop accaparer semble appartenir à une autre planète.
Mais c'est surtout  avec son choix des acteurs qu'il fait un sans fautes; Annie Cordy, impeccable, et un couple convaincant avec Michel Blanc qui retrouve son ton  de prédilection des Petites Zones de Turbulence face à Chantal Lauby qui cette fois est le maillon dynamique contrairement à son rôle de mère dépassée par Qu'est-ce qu'on a fait au Bon Dieu.

Wild

Le réalisateur canadien de Dallas buyer's club, Jean-Marc Vallée déçoit car ce chemin de rédemption tiré de l'histoire vraie de Cheryl Strayed se vit presque comme un chemin de croix non seulement pour elle mais aussi pour les spectateurs  (115mn); on va découvrir sa vie et on s'en fiche un peu : ne pouvant moi-même imaginer de parcourir le PCT (Pacific Crest Trail) , j'allais au cinéma pour les images (on voit bien un peu du désert Mojave et de l'Oregon mais ces paysages nous sont livrés au compte-goutte presque de façon anecdotique car il faut rester dans le mélo).
Heureusement l’héroïne est très bien interprétée par Reese Witherspoon qui reste agréable à regarder même sans soins corporels !

jeudi, janvier 15, 2015

Exodus: Gods and Kings

Après le catéchisme et Cecil B DeMille, Moise était un personnage me semblait-il qui valait bien un nouveau film à grand spectacle à l'heure des effets numériques .
Et le film commence plutôt bien avec les scènes familiales dans le somptueux palais égyptien et les scènes de bravoure épiques et grandioses d'un combat contre les Hittites où Moise apparaît là en héros. Mais après les adieux à la mère d'adoption (Hiam Abbass toujours poignante) et la survie au désert (beaux paysages), le réalisateur Ridley Scott tombe dans tous les travers de la superproduction hollywoodienne : le coté gnan gnan des scènes bucoliques de la vie de bon père et de bon époux de Moise sur le mode intimiste ( avec une belle scène de genre qui pourrait être réutilisée pour illustrer le catéchisme version Nouveau Testament cette fois pour la Samaritaine au puits- probablement tournée au Maroc....) puis les dix fléaux où les spécialistes de l'image numérique ne comptent pas leurs efforts pour nous montrer ces plaies et les grands chantiers engagés par Ramsès II, puis la poursuite infernale des chars (pas de superproduction sans poursuite) et enfin la Mer Rouge qui s'écarte pour laisser passer les Hébreux et là étonnamment ce n'est pas si spectaculaire que dans mon souvenir du cinémascope ! Quant au personnage de Moise, s'il apparaît bien  comme un guerrier susceptible de préparer les hommes au combat durant la fuite, il ne s'illustre jamais  comme leader charismatique; ce sont plutôt ses doutes que ce scénario choisit de montrer ( pas convaincu du choix de la bonne route), et ce ne sera donc même pas une bonne leçon pour les enfants du catéchisme ….. Décevant et (un peu) inutile( surtout pour ceux qui allaient au cinéma en 1956!)

Une Heure de tranquillité

Cette pièce de théâtre filmée aurait pu être de la même verve que le Père Noël est une ordure ; c' est une farce et l'accumulation des effets comiques ne nuit pas à mon avis mais dommage que la troupe du Splendid n'ait plus l'age (ou l'envie) de prendre les rôles clés : Jugnot en meilleur ami, Josiane Balasko à nouveau dans l'ascenseur  et Michel Blanc en voisin bien sûr....
Mais qui auraient pu jouer les deux amies : la femme et la maîtresse ?... C'est là que l'écriture de Florian Zeller et le pessimisme de Patrice Leconte ont transformé la comédie en« réflexion sociétale » : Carole Bouquet est une actrice parfaite et elle incarne trop bien la femme dépressive mais elle n'est pas du même monde que les précédents comédiens cités et elle apporte une note vraiment triste, quant à Valérie Bonneton, trop marquée par la série à la mode fais pas ci, fais pas ça, elle fait cavalier seul.....
Quant à la fin très morale, elle n'aurait pu faire partie de leur répertoire : ce sont des images déchirantes et dérangeantes ( le regard de la petite asiatique qui reste sur sa chaise, la solitude du vieillard). Le mélange des genres ne fait pas recette auprès du public ou des critiques ! 
Mais pour cette heure (et 20mn) de divertissement sans grossièretés, je surcote un peu
 avec 2 grenouilles!

Whiplash

On  ne regardera plus jamais un batteur d'un œil détaché ; bien sûr dans les groupes rock leur nom est aussi connu que celui du chanteur, mais hier à un concert classique le batteur a même été lui aussi applaudi très chaleureusement.
Car ce film est fascinant pour nous montrer avec des images particulièrement soignées le travail nécessaire pour arriver à l'excellence et être dans le fameux tempo !
Mais comme tout bon film américain, et celui-ci en fait partie, il y a aussi une problématique bien traitée sur la relation maître- élève ; jusqu'où le mentor peut-il imposer son ascendant ( ici il dépasse les limites bien sûr puisque violence et perversité font partie du package de la formation, un bon film américain ne peut aller quand même jusqu'à nous proposer l'ambiguité). Un artiste doit-il s'isoler et se contraindre jusqu'à la douleur physique et morale pour se dépasser et donner le meilleur de son art ? (un génie ne se posera pas la question, il vivra nécessairement en égoiste ou en exclu...).
A la fois drame et musical (du jazz classique), interprété par un duo d'acteurs excellents dont J.K ; Simmons que l'on connaissait de vue (dans les films du réalisateur Jason Reitman en particulier) et le jeune Miles Teller qui va beaucoup tourné cette année, ce film est le must de ce début d'année!

vendredi, janvier 09, 2015

Valentin, Valentin

Inconsistant malgré un casting d'enfer (pour les seconds rôles car Vincent Rottiers est bien falot en gentil bobo de 30 ans alors qu'il avait été remarquable en garçon buté de Avant l'aube). Ce film est un ratage complet et le seul moment réussi c'est la convivialité de l'appart des 3 colocs qui rappelle le Grand Appartement.... L'histoire de la mystérieuse chinoise rencontrée à Singapour retrouvée en esclave chez des producteurs de cannabis m'est restée complètement absconse …

A Most violent year

Un vrai thriller d'ambiance new yorkais avec des photos hivernales sublimes !
Et des scènes savoureuses, dans un petit salon de coiffure ringard par exemple (et pourtant on est en 1981 ce n'est pas l'antiquité ! ) Et puis la sulfureuse et appétissante comptable interprétée par Jessica Chassain dont on sait qu'elle va nous surprendre mais on ne sait pas comment ni quand. Et son mari (Oscar Isaac), au cœur du suspense énigmatique trop parfait pour être honnête dont on ne sait trop que penser....Un film brillant et séduisant !