vendredi, octobre 30, 2009

Le Ruban blanc

Somptueux par son esthétique, le film en noir et blanc de Michael Haeneke nous fait entrer dans son monde inquiétant et mystérieux avec une sobriété de ton et un brio dans l'art de la mise en scène qui justifie complètement sa Palme d'Or à Cannes.

Dans ce village allemand où règne la terreur de la morale telle que la conçoit la Réforme en ce début du XXème siècle, on assiste à tous les extrémismes et à toutes les noirceurs de l'âme humaine avec en arrière plan, le contexte historique, celui de la Grande Guerre qui va mettre fin à ce type de rapports humains, mais qui aboutiront peut-être à faire des enfants de la chorale de 1913 les futurs nazis. Le réalisateur le sous-entend par ses images où torture mentale et torture physique sont présentes.

La Nana

Dans ce film chilien très bien conté mettant en scène une bonne, certains  ont vu la description d'un rapport maitre-esclave comme dans The Servant ou dans la Cérémonie de Chabrol. Mais c'est plutôt  une mise ne exemple de la frustration, qui bien entendu est liée au  statut social ce l'héroîne puisque cette femme ne domine ni la situation dans la maison qu'elle doit pourtant « tenir », ni l'éducation des enfants sur lesquels elle veille comme s'ils étaient les siens et qu'elle ne transige pas sur le fait de rester constamment à sa place, c'e.a.d. au second plan. Mais les symptômes de cette souffrance qui va s'exprimer par l'irritation, l'épuisement puis la maladie disparaitront quand elle redéicouvrira le plaisir de vivre pour soi et non à travers les autres. En cela cette démonstration peut être élargie à tous les types de frustration .

mercredi, octobre 14, 2009

Mademoiselle Chambon

Vincent Lindon a une présence compacte même dans ses rôles de taiseux et sa prestation dans Ceux qui restent d'Anne Le Ny était vraiment émouvante. Mais cette fois les gestes simples de son quotidien de maçon, entourant d'affection sa femme, son fils et son père paraissent parfois un peu lourds et son amour soudain pour une femme sensible, plus instruite vivant avec des livres,de la musique mais très seule nous est montré avec trop de minimalisme pour que son bouleversement intérieur soit un beau moment de cinéma. Le jeu des deux femmes Sandrine Kamberlain et Laure Attika est plus intéressant, mais l'histoire finalement trop banale déçoit un peu comparé à la précédente réalisation de Stéphane Brizé Je ne suis pas là pour être aimé.


Hotel Woodstock


Ang Lee choisit le mode intimiste (ou presque) pour nous montrer la plus grande manifestation musicale à ce jour (plus de 500 000 personnes) et il réussit magnifiquement son pari: nous montrer à la fois l'élan exceptionnel de ces foules, l'ancrage du mouvement Peace and Love dans l'histoire américaine et la découverte de soi du héros de la petite histoire, Elliot.C'est une histoire vraie et Elliot est un jeune homme un peu coincé, et on le serait à moins dans ce milieu de ploucs comme sait nous le dépeindre parfaitement le réalisateur ( se référer à Brockeback Mountain), qui va avec Michael Lang, leader de l'entreprise, tout aussi jeune, organiser autant que faire se peut la manifestation et trouver sa propre voie.

Tous les personnages sont campés (!) avec justesse, humour et un parti pris d'optimisme pour que nous aussi nous puissions faire notre « Woodstock », comme on ferait un parcours inititique.

lundi, octobre 12, 2009

Fish Tank


Ce film n'est pas réservé aux passionnés de hip hop, et sa réalisatrice Andrea Arnold qui a reçu le prix du Jury du festival de Cannes joue dans le même registre que Ken Loach. Tourné dans un faubourg miteux (dans l'Essex), cette Angleterre là ressemble à un pays sous-développé où doivent survivre des familles qui se marginalisent. Les frigos sont plein de bière et les jeunes vivent de rapine et ne rêvent que d'évasion.
Pour la jeune Mia agée de 15 ans, interprétée par Katie Jarvis qui pour ce premier rôle a fait l'unanimité des critiques, son nouveau « beau-père » sera-t-il une providence ou un leurre de plus?
Michael Fassbender (l'acteur irlandais qui parle « presque » couramment l'allemand vu récemment dans Inglorious bastard) incarne magnifiquement ,avec une dimension corporelle qui lui est propre, un personnage ambigu.

mercredi, octobre 07, 2009

Mères et filles





Il manque à ce film un peu de chaleur humaine pour que nous ayons de l'empathie pour les personnages. Reste le thème féministe, on nous rappelle toutes les batailles gagnées par les femmes pour les femmes: droit au travail, à l'instruction, au compte en banque, au choix d'avoir des enfants, à la liberté sexuelle. Nos filles ont tout cela et pourtant leur vie est difficile et leurs choix sont souvent douloureux. Marina Hands interprète son rôle avec âpreté et bien peu de féminité mais elle est très présente face à sa mère Catherine Deneuve incarnant une mère rigide. Le père, joué par Michel Duchaussoy, apporte subtilité et crédibilité dans les dialogues enfants parents.

La Proposition








C'est une comédie sentimentale américaine comme on (ou plutot comme je) les aime, pétillante tournée en Alaska en plus, avec Sandra Bullock exquise. Un vrai divertissement malgré quelques lourdeurs américaines avec l'ode à la famille.

The Informant





C'est rusé, intelligent, complexe. Sodenbergh met son talent au service de Matt Damon qui est parfait mais on s'ennuie un peu quand même.