samedi, octobre 17, 2015

Fou d'amour

Melvil Poupaud n'attire pas forcément les foules et ce drame tiré d'un fait divers est déjà en fin de programmation ! Il y interprète un prêtre condamné à mort pour meurtre en 1959 .
C'est un film provocateur, très anticlérical et dont la forme brillante cache (un peu ) le côté désabusé de son propos.

La narration est à la fois originale,poétique, amusante et cinglante ! Comme dans la scène où le grand vicaire chargé de superviser les prêtres du diocèse ( joué par Jacques Bonaffé qui retrouve très naturellement le ton de son rôle dans  Ainsi soient-ils), pointe les dangers moraux de la possession d'une belle moto....Cette fois là encore, le jeune curé saura déjouer les pièges comme il sait jongler avec les apparences et les situations pour conquérir ses paroissiennes et s'accorder certains privilèges.
Mais sous son vernis charmeur, cet homme craque complètement et ce n'est pas seulement sa chair qui est faible ; son esprit vacille totalement ( il est fou, et pas fou d'amour comme l'annonce le titre) et il mélange à la fois le spirituel, le texte des Ecritures, les signes de la nature jusqu'à vouloir vivre l'expérience du désert ou s'en remettre à la main divine pour l'empêcher de sacrifier son fils lorsqu'il est acculé par une réalité qu'il doit fuir et où il s'avère lâche comme tout un chacun....
Ce personnage là seul un interprète de l'envergure de cet acteur pouvait nous permettre de nous y intéresser.

Tête baissée

Le réalisateur bulgare met en images crues et glauquissimes une histoire sordide (et vraie) qui mêle trafiquants de fausse monnaie et prostitution. La misère a acculé la population a toutes les extrémités : les mères vendent leurs enfants, les filles sont prêtes à tout pour partir.....
L'anti-héros interprété par Melvil Poupaud (enlaidi, abîmé) va échanger sa liberté contre une filature improbable pour remonter au chef du réseau de prostitution . Il sera traqué, harcelé, amené à commettre des actes impardonnables pour protéger une jeune prostituée dont il se fera le « sauveur » (alors qu'elle n'attendait de lui qu'un rôle de souteneur)..... Ce chemin de rédemption ( le mot est de Télérama) passera forcément par la trahison, la flagellation et la mise à mort.....
C'est un film âpre, sombre, mais sur ce chemin de croix on se sent concerné et on se verrait bien jouer le rôle de Marie-Madeleine !

vendredi, octobre 16, 2015

Un Homme irrationnel

Joaquim Phoenix dans un film de Woody Allen ! Quelle réjouissance en perspective et le résultat ne déçoit pas ! C'est bavard, intelligent, rusé même puisque l'on s'implique vraiment dans ce dilemme face à la dérive morale d'un être dont on devient vite aussi l'ami comme Emma Stone, l'étudiante si jolie et si sage..... Justement, seul bémol à cette réussite, cette actrice me paraît trop lisse, trop américaine lambda pour convaincre totalement sur cette complicité « philosophique » de départ ; mais on pardonne tout à Wooody Allen. Et même cet engouement pour les très jeunes et jolies actrices qu'il fait jouer pendant quelques films pour les lancer !

Belles familles

Le réalisateur JP Rappeneau, après 12 ans d'absence, réunit une belle affiche de famille d' acteurs français réputés! Et pour notre plus grand plaisir,chacun interprète son personnage en totale conformité avec l'image qu'il nous renvoie habituellement: Gilles Lellouche fougueux, hyperactif, avec un cœur gros comme ça, Karin Viard pragmatique et aimante, Tonquedec en médiocre etc....
En revanche, la présence de Marine Vacht la Jeune et Jolie jeune fille révélée par  François Ozon, qui tourne ici son second film après avoir refusé tous les scénarios depuis 2 ans, étonne et donne du piquant à ce boomerang qui lorgne encore beaucoup sur un cinéma de divertissement du siècle dernier avec ses histoires de maison de famille, de notaire, d' héritage, d'accident, d'image du père sans tendresse, de programme immobilier véreux etc ..

lundi, octobre 12, 2015

Asphalte

C'est un film très original et très personnel que son réalisateur Samuel Benchetrit a tourné à partir des ses Chroniques de l'asphalte. L'action (mineure) se déroule dans une barre d'immeubles de banlieue ; on est donc au début dans la vraie vie, avec un ascenseur toujours en panne et un personnage principal en fauteuil roulant.. 
Ensuite vient la poésie et l'humour décalé en particulier avec un duo improbable entre un cosmonaute (Michael Pitt mais oui!) et une habitante spécialiste du couscous interprétée avec malice et tendresse par Tassadit Mandi (vue récemment aussi dans Dheepan).
Car c'est bien cette de galerie de personnages solitaires
et son casting réussi qui donne son sens à ce film modeste plein d'humanité.

dimanche, octobre 11, 2015

Fatima

Un film bien pensant et bien pensé car il éclaire avec des mots choisis -et de l'intérieur par quelqu'un qui l'a vécu -la problématique de l’intégration de la deuxième génération des maghrébins!
C'est simple, bien joué et efficace sans mélo! 

Sicario

Si le cinéma français a son charme, le cinéma américain joue dans l’efficacité et celui-ci nous « scotche » à notre fauteuil par la force de ses images.
C'est un film violent (il est interdit aux moins de 12 ans.... ma limite) ; on en retiendra la virtuosité, particulièrement lors des scènes de l'extraction d'un membre du cartel à Juarez et du passage en convoi à la frontière; plus que les états d’âme d'Emily Blunt, une agent du FBI qui s'interroge sur le respect des procédures ...(et la frontière entre les bons et les méchants.. mais oui finalement dans ce film même les américains hésitent?....)

Boomerang

Un titre peu approprié pour un film qui s'étire beaucoup trop en longueur,alors que les critiques littéraires parlaient de course pour la vérité dans leur analyse du roman de Tatiana de Rosnay paru en 2009 dont est tiré le film.
Le réalisateur a pris un parti pris intimiste et a privilégié l'aventure psychologique propre à l'exception culturelle du cinéma français que j'apprécie par ailleurs beaucoup ; ce choix est renforcé par Mélanie Laurent qui joue toute en retenue et en douceur face à Laurent Lafitte dont le physique convient mieux aux scènes où il assume son rôle de conducteur de travaux plutôt que face à ses angoisses et à son psy !
Au final un film pas désagréable, mais un peu bancal et des raccourcis ( du style telle grand mère, telle petite fille) un peu gênants (c'est peut être dans le livre que je n'ai pas lu?).

Marguerite

Il faut faire abstraction de la bande annonce et de l'intérêt mitigé que l'on peut porter au thème principal très linéaire et aller voir ce film qui est réellement un spectacle.
 En effet il emprunte au monde de l'Opéra ses décors et sa musique, à celui du théâtre ses acteurs Catherine Frot et André Marcon qui apportent tout leur savoir-faire de la scène. La direction d'acteurs est très bien menée et la mise en scène est à la fois  précise dans les scènes intimistes et brillante dan s la reconstitution foisonnante des années 20.

Premiers crus

Quand un film français est à l'image d'une série française « paysanne » du samedi soir il faut s'abstenir à moins que sa télévision soit en panne et qu'il pleuve à seaux !
Gérard Lanvin est toujours bourru, grognon et en plus dans ce rôle il est vieux et déprimé! Quant au beau couple sensuel Jalil Lespert, Alice Taglioni, les travaux de la vigne ne leur permet pas de donner le meilleur.....
Mauvais cru pour le réalisateur Jérome Le Maire ( et non pas le vendeur de vins Henri Maire), qu'il vaut donc mieux appeler ici par son pseudo Jerome Legris!

dimanche, octobre 04, 2015

L' Odeur de la Mandarine

Un duo d'acteurs époustouflant : Olivier Gourmet est une valeur sûre donc pas étonnant, et nous découvrons avec plaisir pour la première fois au cinéma (?) la comédienne du Français Georgia Scalliet dont le rôle semble avoir été écrit pour elle. Les dialogues sont vifs, drôles...
Ce serait une réussite complète si le preneur d'images n'était pas si complaisant avec son amour pour les promenades de cerf dans les bois et si la fin, convenue, ne venait pas torpiller le thème développé sur la compatibilité de l'amour sans la jouissance physique de la femme..

Les Deux amis

Ce premier long métrage
de Louis Garrel en tant que réalisateur est concluant ; il signe un cinéma personnel mais pas trop où l'émotion et la drôlerie se répondent avec justesse.
Vincent Macaigne apporte lui aussi beaucoup au film, ce sont donc bien deux potes qui nous séduisent chacun à leur manière

Youth

L'affiche nous met sur la voie : cette Suzanne au bain magnifique ne peut que faire regretter aux deux vieillards leur jeunesse perdue et leur désir intact.C'est un film intello, parfaitement maîtrisé esthétiquement, dont le propos intelligent et structuré est redoutable puisqu'il s'agit de nous présenter la vieillesse sans concessions, sans faux-semblants.... Avis donc aux âmes sensibles pour le fond car la forme est impersonnelle....Et ne pas s'inscrire à une thalasso juste avant !