mercredi, novembre 24, 2010

Le nom des gens

Après la fable politique et sociologique Potiche, voici une comédie politique et sociologique elle aussi très réussie. On rit du début à la fin et certains hommes vont regretter d'être de gauche. Le couple d'acteurs Sara Forestier, Jacques Gamblin est vraiment  formidable et la mère ancienne soixante-huitarde interprétée par Carole Franck est une tornade!

Mother and child

Si la première partie est intéressante dans sa façon de nous présenter des personnages atypiques (et plutôt antipathiques) par des scènes disjointes courtes avec des dialogues incisifs, la suite s'avère longue et tombe même dans le pathos.
Ce film a remporté le grand prix de Deauville 2010 car il traite le sujet de la maternité sous plusieurs angles et l'interprétation de ses actrices ( en particulier Annette Benning) est remarquable.

Amore

C'est un beau film où l'on savoure les images longuement, avec délices.. Milan sous la neige, les rites d'un dîner fastueux, un beau garçon.... Le thème de la passion a été souvent traité et il est dévastateur, surtout pour une femme qui est à l'âge où l'on fait des bilans.... Cette histoire là ne fait pas exception. Tilda interprète unne nouvelle Anna Karenine dont le dépouillement à l'écran est du ressort du drame antique avec la gestuelle d'un opéra. Le dialogue avec le mari se résume au minimum mais  il n'en est pas moins éloquent!

Il reste du jambon?

C'est une comédie drôle et enlevée où  la rencontre de deux univers aussi différents que celui d'une famille bobo et d'un clan de français issus de l'émigration algérienne donne lieu à des séquences hilarantes.
Le fond du problème, lui, bien que très clairement posé est éludé car on sait qu' il ne prête à rire que dans les comédies: en se mettant en couple il va falloir aussi épouser et accepter les belle-familles. On a l'impression ici que la jeune femme interprétée joliment par Anne Marivin (Juliette la femme du téléphone dans Les Petits Mouchoirs) est prête à toutes les concessions par amour de son partenaire mais aussi grâce aux liens qu'elle sait créer avec ses "belle-mère" et  "belle soeur ". La contre-partie du jeune médecin est moins évidente ( relevant davantage des intentions) et son intransigeance vis à vis de sa soeur éloignée de la famille pour «  mauvaises relations » pourrait apparaître comme rhédibitoire à d'autres jeunes-femmes dans la vraie vie! Une autre comédie du même type intitulée Mauvaise Foi montrait que d'autres étapes comme celle de l'éducation des enfantss ne sera pas sans pièges...

mercredi, novembre 10, 2010

Potiche


Cette fable sociale est jubilatoire par sa forme et ses acteurs. François Ozon nous fait remonter dans le temps. Cela se passe en 1977 et cela paraît si désuet! (le réalisateur n'a pas hésité à multiplier les clichés liés à l'époque: le fils en sosie de Cloclo, la piste de danse avec la chanson du groupe Il était une fois etc...)
Nous sommes vraiment entrainés dans une comédie drolatique ayant pour thème la place de la femme dans la société et la voie politique du retour au matriarcat! Cette vision féministe caricaturale est traitée avec humour et les situations cocasses avoisinent avec le romanesque ( mais ce n'est pas la partie la plus réussie, le personnage interprété par Gérard Depardieu est vraiment chargé). Catherine Deneuve est rayonnante, Karin Viard toujours formidable et Lucchini parfait.

Fair Game


Un sujet sur la manipulation politique ( cette fois il s'agit de l'épisode de la recherche des preuves de l'existence d'armes nucléaires en Irak) comme les aime le cinéma américain, avec deux acteurs prestigieux qui forment un couple très crédible: Sean Penn et Naomi Watts, voilà de quoi faire accourir le public. Et le pari est gagné, surtout pour la première partie qui se déroule comme un thriller . La seconde est moins limpide, plus polémique et la fin est un peu trop typique des (bons) films américains à thèse.
A ne pas manquer cependant pour mesurer une fois encore les vicissitudes du pouvoir même en démocratie ( la scène avec le chauffeur de taxi de Sierra Leone résume bien le thème) et relire agréablement une page de l'histoire récente.

lundi, novembre 08, 2010

L'Homme qui voulait vivre sa vie

Un film attendu que cette transposition du livre de Douglas Kennedy.... et dont je sors un peu déçue. Éric Lartigau semblait beaucoup plus inspiré par la comédie ( Prête-moi ta main) que par le thriller. Il y a des longueurs, lors de la fuite vers l'est en particulier, et le jeu de Romain Duris paraît un peu répétitif ( on l'avait vu dans le même registre dans Persécution) ; quant au couple bourgeois qu'il forme avec Marina Foîs ce n'est absolument pas crédible.
Mais les prises de vue au Monténégro sont âpres, belles et les photos de l'artiste Antoine d'Agata magnifiques et comblent un peu la vacuité du thème sur la difficulté à réussir une nouvelle vie en repartant de zéro même si l'on est alors reconnu pour les valeurs que l'on mettait en priorité.

samedi, novembre 06, 2010

La Princesse de Montpensier

Cette œuvre classique, adaptée d'une nouvelle de Madame de La Fayette, nous emmène au temps des guerres de religion, sous le règne de Charles IX. Bertrand Tavernier nous montre combien les femmes mais aussi les hommes doivent accepter leur carcan et oublier leur rêve de bonheur personnel.
La beauté des paysages , les décors et les costumes somptueux nous permettent de nous évader mais ne nous font pas perdre de vue que la vision est pessimiste puisque tous les personnages sont perdants. Même le bel Henri de Guise qui semble ne choisir que son bon plaisir finira assassiné.....
Les acteurs et le casting sont excellents avec une mention toute spéciale pour Raphaël Personnaz en Duc d'Anjou et bien sûr encore et surtout Lambert Wilson qui est l'âme et le fil de ce conte moral et humaniste.

jeudi, novembre 04, 2010

The American

On dirait un peu un film d'autrefois qui prend son temps pour nous conter le quotidien d'un village des Abruzzes et nous émouvoir de l'angoisse d'un homme, fut-il tueur professionnel, qui refuse de vieillir seul. Et nous sommes d'autant plus touchés qu'il s'agit de Georges Clooney, ténébreux  et ayant soif d'être aimé! Mais le genre est un peu éculé depuis Melville et son samouraï.
La photo joue un rôle prépondérant puisque le réalisateur est le photographe Anton Corbjin et à défaut  d'action nous avons tout le loisir d'admirer paysages, portraits et compositions diverses dont les décos d'intérieurs très typiques ( en particulier les bistrots) toujours acompagnées de la musique ad hoc.