jeudi, novembre 19, 2015

Macbeth

Kenneth Brannagh m' avait donné le goût pour le théâtre dramatique de Shakespeare  au cinéma: Hamlet, Henry V, mais il ne s'est pas attaqué au plus violent Macbeth dont je n'avais pas vu les réalisations de Welles et Polanski.
Cette version américaine est très violente, le sang jaillit à flots entre des scènes plus oniriques dans des paysages d'Ecosse ravagés par la guerre, le vent, le froid, la neige. C'est donc un film difficile exigeant ( le texte est celui d'origine ou presque) et il faut toute la virtuosité et le physique des acteurs Michael Fassbinder et Marion Cotillard pour ne pas nous sentir dépassés par le sujet (l'ambition qui mène à la folie et au désastre) qui est traité avec  un maximum d'emphase (jeu des couleurs,  décors,  gestuelle des personnages) et donc parfaitement en phase avec l'auteur?.

L'Hermine

J'ai jugé (!) ce film décevant car il ne respecte en rien l'unité d'action ( à la différence de l'unité de lieu : le tribunal de Saint Omer, et celle de temps : la durée du procès de 3 jours ).
Le procès pourrait sembler être au cœur du film mais à  l'inverse des grands films américains centrés sur des procès retentissants époustouflants, celui-ci est traité dans sa « banalité » (il s'agit d'un infanticide quand même!) d'un petit tribunal de province, avec un jury fait de personnes qui ont bien du mal à voir un peu loin et plus haut, des avocats pas très motivés. Tous  sont interprétés -très bien-par des acteurs dont nous connaissons les visages mais pas très bien les noms , un peu comme s'ils étaient nos voisins. Ce parti pris est intéressant cependant car il nous démontre le mécanisme judiciaire.
Mais le sujet du film  ne s'avère-t-il pas être plutôt  le personnage du président de Cour d' Assises qui occupe presque toute la place puisqu'il s'agit de Fabrice Luchini, formidable bien sûr,  qui va vivre (et revivre) en parallèle du procès sa petite romance avec la membre du jury ex-danoise interprétée par l'actrice de Borgen.  Certainement  admiratrice de l'acteur, elle semble avoir bien du mal à donner une vraie consistance à son personnage (à moins qu'elle n'ait eu de grandes difficultés de langue et que l'on ait coupé son texte , le remplaçant par des sourires et de grands yeux innocents ), c'est pauvre en dialogues  et réduit son séducteur au monologue!
Un one-man show finalement....

Nous trois ou rien

Un premier film modeste où chaque interprète joue son rôle avec justesse et où le générique de fin nous permet de mettre des visages sur les différents protagonistes de cette histoire irano-francilienne qui est une histoire vraie, celle du réalisateur (et acteur principal) Kheiron, qui raconte le parcours de ses parents.
Le parti pris de l'humour, du sens pratique, de la fraternité permet de supporter mieux que d'habitude une réalité difficile ( scènes de torture en prison) puisqu'il s'agit de deux frères emprisonnés par le Shah pour avoir participé à la critique de sa dictature et aux premières manifestations revendiquant un régime démocratique et qui vont devoir, enfin libérés, fuir la République Islamique de Khomeini. Le plus brillant, le père de Kheiron, avocat, réussira à avoir le statut de réfugié politique en France où il pourra vivre avec sa femme et son fils, engagés ensuite à créer du lien social dans une cité du 93. Il y parviendra et sera décoré de la Légion d'Honneur !

Les Anarchistes

Un film terne où la romance tient trop de place par rapport à une époque violente ( tant au niveau politique qu'économique). Le début du scénario nous fait espérer un film à la hauteur de la personnalité de son interprète principal Tahar Rahim, orphelin entré dans la police comme gardien de la paix et qui est choisi pour être infiltré dans les milieux anarchistes en troquant son uniforme pour celui d'un ouvrier dans une unité de fraisage ( de très belles images sur le monde ouvrier de l'époque).
Ce rôle d'infiltré semblait fait sur mesure pour lui, de même que son évolution dans un milieu qu'il découvre et qui lui permet de s'interroger sur son histoire, ses motivations.... Intéressant sur le papier, mais la réalisation est molle et l'on s'ennuie...

mercredi, novembre 11, 2015

Ange & Gabrielle

C'est un feel good movie, une romance à réserver aux nostalgiques des romans photos ou à tous ceux qui sont sensibles au charme de Patrick Bruel et Isabelle Carré, un couple de cinéma parfait !
A proscrire aux intellos (le titre à lui seul est tout un programme!) 

The Lobster

C'est une fable très noire où les images sont violentes et les propos abominables, le tout dans un décor irlandais de rêve ! Un film qui décoiffe et dérange ! (et l'avertissement n'est pas vain, certaines scènes heurtent vraiment).

Notre Petite soeur

Une parenthèse enchantée dans une petite ville de bord de mer du Nord du Japon, l'atmosphère est provinciale, paisible et le réalisateur de Tel père, tel fils nous donne une nouvelle leçon de vie japonaise. Estime de soi et et des autres, civisme, respect des traditions, cerisiers en fleurs, ce cinéma là nous emmène sur une autre planète !

Seul sur Mars

C'est long, c'est très américain, que de bons sentiments et quel éloge du dépassement de soi, du patriotisme, de l'efficacité d'une d'équipe soudée et solidaire!
 Mais malgré tout c'est ludique, réaliste, pédagogique (la NASA a vraiment collaboré au projet qui permet de redorer le blason de la conquête spatiale) ; l'interprétation est parfaite (Matt Damon nous surprend toujours même sur Mars), les images sont  exceptionnelles et l'humour y tient une bonne place. Un vrai beau divertissement familial!

Mon Roi

Un chemin difficile de réadaptation pour réapprendre à marcher avec ses genoux et dans sa tête après une rupture de ligament et une addiction à un homme.......Le parallèle permet de montrer la difficulté du parcours et l'état de dégradation de l’héroïne interprétée par Emmanuelle Bercot et qui lui a valu le prix de Meilleure actrice à Cannes.
Mais l'adhésion au sujet (l'homme, car pour le genou j'avais vraiment l'impression douloureuse d'être en rééducation ) m'a été impossible car dès la rencontre avec Vincent Cassel, j'ai partagé l'avis exprimé avec beaucoup d' à propos par Louis Garrel qui tient le rôle du frère... Quant à la dernière scène, elle m'a déconcertée car il m'a semblé qu'elle venait à contre-courant de cette démonstration à moins qu'elle ne vienne au contraire souligner l'irréversibilité des blessures …