mardi, février 28, 2006

The Ballad of Jack and Rose



Cette balade sur le désenchantement d'un ancien hippie n'a rien d'enchanteur et parait bien longue. La vie est difficile quand on choisit de vivre " au naturel", on le savait depuis que les soixante-huitards étaient revenus en ville après leur premier hiver au Larzac. Ce film permet à ceux qui rêvent de découvrir le " tout-écologique" d 'hésiter un peu.
L'aspect psychologique du film: relations père-fille ado n'est guère plus convaincant: le personnage de Rose, innocente dangereuse, laisse indifférent. La maîtresse Kathleen et son fils Rodney sont plus attachants mais l'émotion ne vient qu'avec les dernières scènes: la mort du père, puis dans l'épilogue lorsque le regard de Rose qui a choisi de vivre à son tour en communauté, s'attarde sur un père tenant son bébé dans les bras.
Reste la performance brillante de l'acteur, Daniel Day-Lewis qui a reçu le prix d'interprétation masculine pour son rôle de Jack au festival de Marrakech.

vendredi, février 24, 2006

L' Ivresse du Pouvoir



"Je te dirai après ce qui te manque", déclare avant leur séparation le mari de la juge incarnée avec justesse, finesse par Isabelle Huppert. Son ivresse du pouvoir lui retire peu à peu l'essentiel: vie privée, humanité. Eva Joly, pardon le Juge Charmant, ange exterminateur insatiable n'abandonne son masque qu'avec son neveu Félix. Pourquoi?
Elle retrouvera son humanité lorsqu'elle sera confrontée à son tour à la violence du suicide de son mari. Sur ce registre personnel le film est réussi .
Mais ce film a aussi l'objectif de dénoncer ( encore un film sur ce thème!)le dérapage des grands de ce monde: pouvoir politique et pouvoir de l'argent qui se confondent dans les "magouilles"…. L'affaire Elf servant d'illustration à ce modèle universel…La reconstitution historique était juridiquement risquée ; Chabrol a donc choisi de faire semblant et nous voila poussés à jouer au jeu des 7 erreurs plutôt que de profiter d'un bon moment de cinéma! D'autant que les personnages sont tous excellents et plus vrais que nature ( mention spéciale à François Borléand et Jean-François Balmer) à l'exception de Patrick Bruel improbable "dernier dirigeant du groupe Elf qui s'est fait un parachute en or" pour tous ceux qui ont croisé ce personnage.Dommage la véritable "affaire" était encore plus complexe et plus croustillante! Mais le vrai n'est pas toujours vraisemblable.

mardi, février 21, 2006

La Trahison



C'est un film de guerre tout simple, intimiste (ces adjectifs ne conviennent pas ordinairement aux films dits de guerre), qui illustre dans le contexte de la guerre d'Algérie, rarement évoquée au cinéma, la difficulté à rester un homme droit, juste et honnête même lorsque l'on a la peur au ventre.
Le regard humaniste du cinéaste ne "trahit" ni un camp ni l'autre, et c'est avec beaucoup de sobriété que nous sont décrits la misère et le dénuement au quotidien tant pour les appelés du contingent que pour les familles algériennes qui vivent l'exode et l'occupation.
L'interprétation de Vincent Martinez dans le rôle du lieutenant Roque est, elle aussi, tout simplement remarquable.

lundi, février 20, 2006

La double vie de Véronique



Quinze ans après sa sortie la magie de ce film, repris cette semaine par MK2, opère toujours. Irène Jacob éblouit par sa grâce, sa fragilité qui se double chez Véronique la Française, d'une confiance absolue à suivre le chemin qui lui a été tracé et facilité par une jumelle que le destin a placé auprès d'elle comme un ange gardien. Le regard du metteur en scène sur les choses et sur les gens fait éclater la beauté au quotidien et donne envie d'être soi-même artiste. La musique, obsédante et sublime fait partie intégrante du film. Quand Veronica s'effondre, on pense à la malédiction d'Antonia dans les contes d'Hoffmann. Ce film est d'autant plus poignant à revoir en 2006, quand on sait que l'ange gardien n'a pas continué à prodiguer ses bons offices : le réalisateur est mort,Philippe Volter s'est suicidé l'année dernière et Irène Jacob n'a pas vraiment fait une grande carrière (nous la verrons prochainement comme actrice vedette du film Liaisons Ordinaires)

vendredi, février 17, 2006

Petites confidences ( à ma psy)



Les rires fusent souvent dans la salle, car lorsqu'une communauté juive veut se moquer d'elle de l'intérieur elle sait nous faire rire aux larmes comme dans la Vérité si je mens ou sourire dans Woody Allen.On est ici à mi-chemin entre ces deux genres .
Mais à bien réfléchir on serait plutôt triste, désenchanté et bien vieux en sortant de cette comédie antisentimentale. Meryl Streep, fade, épaissie et étriquée prône une morale de petit bourgeois et le retour au mariage de raison. Heureusement les arguments présentés ne nous convainquent pas totalement (nous connaissons tous des hommes mûrs qui font d'excellents pères et qui aiment jouer sur leur console…) D'ailleurs le mélange des différences permet de rester circonspect sur la cause de l'échec du couple. Différence de religion ou différence d'âge, quel est le critère déterminant ? A moins que ce ne soit la combinaison des deux ( ouf, ce serait plus rare!) La morale du film n'est-elle applicable aux seuls juifs new-yorkais ? (reouf! ) …Oublions le propos tendancieux du film pour rire de bon cœur, s'attendrir comme toutes les mères qui ont du mal à partager leur fils et admirer le beau jeune homme Bryan Greenberg, un beau cadeau à lui tout seul!

Fauteuils d'orchestre



Cette comédie optimiste doit se voir comme un divertissement et non pas comme une tranche de vie. L'avenue Montaigne sert de décor de rêve à un conte, et la fée censée nous montrer, un peu, l'envers du décor, Cécile de France, est beaucoup trop idéaliste pour nous gâter notre joie d'être dans les beaux quartiers, avec les artistes et l'art sous toutes ses formes.
On ne peut croire un instant que les vieilles dames soient généreuses et souriantes, que les artistes doivent leur succès à leur franc-parler qu'une fausse artiste qui n'a vécu qu'à travers le succès des autres ( Dani) puisse se voir vieillir sans tristesse, etc.… la liste de ces non-réalités est longue.
Mais les personnages sont très bien campés, la distribution est remarquable, tous les acteurs grands ou seconds rôles sont excellents ( on verrait plutôt le pianiste en rugbyman, mais c'est le dilemme du personnage) et les dialogues fins et pleins d'humour. Le rythme est soutenu et tout est bien qui finit bien à la manière d'un vaudeville.
Ne boudons pas notre plaisir!

lundi, février 06, 2006

La Véritable Histoire du Petit Chaperon rouge



A la mode Shrek en moins fabuleux, ce dessin animé en 3D nous raconte à sa façon, version satirique du film d'aventures américain, une histoire du petit chaperon rouge qui finit bien. Les animaux sont particulièrement bien croqués, la musique est enjouée et les dialogues plein d'humour. Pour se divertir sans arrière-pensées…

vendredi, février 03, 2006

Les Mots retrouvés



Juliette Binoche et Richard Gere, en couple californien, cette affiche invitait à du cinéma détente ou au pire sirupeux. Mais comme ceux de la petite Elly nos yeux se ferment très souvent…d'ennui. La quête du mysticisme ( l'auriez-vous bien épelé?) n'est pas un sujet à traiter à la légère!
Le fils aîné résume bien en quelques minutes le personnage du père et ses motivations. C'est vraiment trop peu pour en faire un film.

jeudi, février 02, 2006

Munich



C'est un film touffu qui mélange tous les genres et tous les modes: réflexion, action, documentaire, espionnage, thriller, psychodrame. Dans l'engrenage de la violence, le parcours du héros est "exemplaire": du meurtre à la boucherie, en passant par la vengeance personnelle, lorsque ses certitudes deviennent des doutes son devoir devient cauchemar. Comme nous le racontent souvent les films de guerre réussis, les soldats s'interrogent sur leur culpabilité et les scènes de tueries les hanteront à jamais. C'est un des aspects le plus compréhensible du film qui se veut beaucoup plus ambitieux:
Quelles représailles face au terrorisme? Spielberg a souhaité poser la question et "élever le débat sur le conflit israélo-palestinien". De nombreuses questions sont effectivement soulevées et la narration de cette riposte à la prise d'otages de Munich, restée longtemps ignorée, ne nous éclaire pas complètement; mais on trouve au fil des dialogues de belles déclarations et des vérités toujours bonnes à entendre.