mardi, novembre 29, 2016

Alliés


C'est un thriller romantique dont le casting et les images glamour nous emmènent pour la première partie se situant à Casablanca en 1942 dans le meilleur de l'univers du cinéma hollywoodien. 
Mais  dans la seconde qui se situe à Londres, l'alchimie du couple Brad Pitt- Marion Cotillard  cesse d'être un atout suffisant car rattrapé par l'Histoire et les bombes le réalisateur ne parvient pas à créer l'émotion et à rendre crédible  les péripéties autour de cette love story vouée à l'échec. Pauvre Brad Pitt toujours condamné au cinéma aux histoires d'amour qui finissent mal! Ainsi les scènes tournées dans la prison de Dunkerque paraissent totalement surréalistes.

Rupture pour tous

Une bonne idée de scénario et de start- up pour cette comédie anti-romantique nous racontant -plutôt sous forme de sketchs-les aventures du fondateur d'une entreprise dénommée Love is dead. Les dialogues sont drôles, les situations cocasses et les acteurs bien castés . Néanmoins ces jeunes acteurs semblent tous jouer en solo comme si chacun faisait la promotion de son futur one -man show ; mais parmi les plus anciens, le personnage et la prestation Brigitte Rouan apportent une dimension moins bobo branchée un peu plus touchante.

Les Pépites

Ce documentaire filmé par des jeunes apprentis cinéastes de l'association PSE ( Pour un Sourire d'Enfant) dont la devise est « de la misère à un métier »et monté avec des vidéos personnelles de ses fondateurs résonne comme un coup de poing dans l'estomac .
 Il nous raconte comment a grandi une ONG menée par un couple de retraités français installé au Cambodge qui s'est fait un devoir et une raison de vivre de recueillir, d'adopter ou d'accueillir des enfants qui vivaient sur et par les décharges de Phnom Penh. Longtemps après la séance on ne regarde plus passer les camions poubelles sans arrière-pensées.....Cette ONG accueille maintenant 7000 enfants et il y en a beaucoup d'autres au Cambodge car l'économie du pays compte sur elles....
Une autre dimension du cinéma  pour laquelle je ne serai pas critique mais simplement rapporteuse!

vendredi, novembre 25, 2016

Une Vie

En cette journée contre les violences faites aux femmes, le choix de ce film s'impose. Le livre de Maupassant est d'une force inouïe et j'avais apprécié lors de sa lecture des notes qui comparaient les destins tragiques de ces trois femmes Jeanne, Thérèse Raquin et Emma Bovary qui représentent trois sommets de cette littérature consacrée aux femmes du 19ème siècle avant que la Grande Guerre leur donne une autre place dans la société. C'est peu de dire que j'attendais beaucoup et donc trop de cette nouvelle adaptation cinématographique.
 La forme m' est apparue très décevante avec retours en arrière, multiplication des mêmes images et même aussi m'a-t-il semblé une mauvaise direction d'acteurs.....
Sans doute est-il normal de s'ennuyer lorsque l'on vous raconte une vie si vide et uniquement tournée vers des aspirations faussées par des images de bonheur terriblement utopistes! Dommage car avec Mademoiselle Chambon Stéphane Brizé  avait su nous charmer et nous montrer qu'il pouvait être au plus près d'une oeuvre parlant de femme...

samedi, novembre 19, 2016

Maman a tort

Le stage d'observation de troisième! Le sujet m'intéresse et j'ai regardé le film à la façon d'un documentaire.
 C'est la jeune stagiaire qui est au centre de la narration et qui juge avec parti pris, fougue et parfois rancœur le monde des adultes, je n'ai pu donc qu'...observer n'ayant pas une connaissance suffisante du monde des ados pour juger de la pertinence de cette mise en situation.
Le ton humoristique, le soin à reconstituer les détails du quotidien m'ont permis d'apprécier la forme. Marc Fitoussi, le réalisateur, sait  être sociologue et  rend  bien compte de la subtilité et de  l’ambiguïté des relations familiales qu'il s'agisse du couple (La Ritournelle) ou des relations mère-fille (Copacabana)
Mais j'ai finalement  regretter qu'il ne s'agisse pas d'un documentaire car le scénario n'a pas hésité à  privilégier à nouveau la mise au ban de l'entreprise en choisissant forcément de dénoncer des pratiques scandaleuses...

Planetarium

Un film que j'ai trouvé long, brouillon, inutilement sophistiqué. Le tournage du film dans le film permet de privilégier des beaux plans de cinéma et les performances d' acteurs prestigieux (ainsi Ntahalie Portman doit-elle jouer une actrice débutante! Quant aux scènes de Louis Garrel elles m'ont  semblé vraiment superfétatoires. En revanche, la jeune Lily-Rose Depp révèle une nouvelle fois, arès La Danseuse un vrai talent, en incarnant l'une des deux sœurs avec profondeur, émotion et légèreté.
La lecture a posteriori de la critique de Louis Guichard m'a définitivement convaincue que la cinéphilie est une discipline à laquelle il est bien difficile  de se former à partir d'un certain âge - surtout si le spiritisme vous est tout à fait abscons! En effet je n'avais pas vu que la scène de projection des images qui auraient du être obtenues en scannant une séance de phénomènes paranormaux montre bien qu'au cinéma comme ailleurs l'essentiel est invisible pour les yeux.......et c'était même écrit sur l'affiche !

Iris

Un thriller aux rebondissements multiples et sophistiqués qui serait le remake d'un film japonais de 1999 -Chaos- qualifié à sa sortie de Hitchkokien. Et pour séduire définitivement, cette version joue ouvertement la carte érotique . C'est plutôt réussi car les images sont belles et les acteurs bien dirigés par Jalil Lespert (Yves St Laurent avec Pierre Niney) qui ne renonce pas à être ici aussi l'un des deux personnages masculins principaux (il avait été le Petit Lieutenant de Xavier Beauvois).
L'opposition un peu primaire entre le monde du prolo, Romain Duris qui retrouve ici le registre de Petit Boulot et celle du grand banquier- qui ici à défaut d'être véreux a des pratiques sexuelles sadomasochistes- n'a pas manqué bien sûr de heurter certains critiques . Le film est généralement mal noté car on peut contester la vraisemblance du scénario. Encore faut-il être vigilant pour souligner les invraisemblances -en particulier que ce grand patron ne peut connaître un détenteur d'un   prêt hypothécaire bien modeste.... un critique n'a pas vu que le garagiste avait été profilé numériquement....Et le couple improbable de la BRI chargée de l'enquête rappelle trop c'est vrai le téléfilm français ( mais permet à Camille Cottin de continuer son irrésistible ascension).
Je serai finalement moins sévère et j'ai apprécié un bon moment de cinéma à réserver à un public averti- interdit au moins de 12 ans est maintenant un vrai avertissement sur le niveau de sexe et /ou de violence...

samedi, novembre 12, 2016

Le Client

De retour à Téhéran, le réalisateur Asghar Farhadi semble nous refaire une version de La Séparation. Prix d'interprétation masculine à Cannes, soit, mais aussi prix du scénario voilà qui m'a semblé bien étonnant, car si l'affiche annonce « captivant » j'ai pensé le contraire ! Bien sûr il s'agit de fêlures, de censure, d'intrusion et donc de blessures de l'âme et d’empêchements moraux plutôt que d'action et le côté pesant est très bien ressenti mais c'est néanmoins une déception . Pour tous ceux qui n'ont pas vu son film français le Passé, privilé
giez ce visionnage !

Mademoiselle

Le réalisateur coréen signe une ode vibrante aux femmes, leur droit à la liberté,leur beauté, leurs amours dont le libertinage et le plaisir – entre elles exclusivement- ne doivent pas connaître de limites....Les hommes:l'oncle tel Barbe-Bleue et l'escroc gentleman sans scrupule ont donc les très mauvais rôles  mais ce seront les perdants. ..après trois actes riches en surprises diverses..... D'une beauté formelle époustouflante, ce film est réservé à un public averti car les références à Sade et aux amours saphiques sont explicites et explicitées.

Le mystère Jérôme Bosch

Le titre nous rassure, même après avoir vu ce documentaire  le tryptique Le Jardin desDélices conservé au Prado ne nous apparaît toujours pas d'une lecture facile ! Seul le premier panneau est d'une facture classique puisqu'il représente le Christ (peint sous les traits de l'artiste), la nouvelle Eve ( l'Eglise) et le nouvel Adam. Pour les deux autres, l' Eden et l'enfer c'est un monde surréaliste ( d'ailleurs Dali a pu s'en inspirer), qui tient à la fois de la science fiction tout en s'inspirant aussi des représentations moyenâgeuses des tapisseries des mille fleurs et de bien d'autres figures de l'amour courtois ou non.....Les artistes interrogés s'interrogent et nous conseillent de contempler et de méditer plutôt que de comprendre, alors un documentaire un peu vain qui s'écoute … oui et non ; c'est plus confortable de scruter les détails innombrables dans un fauteuil de cinéma plutôt que dans une foule de musée !

Mal de pierres

L'interprétation vraiment remarquable de ce drame sentimental (Marion Cotillard à nouveau exceptionnelle, mais aussi son partenaire l'espagnol Alex Brendemuhl et sa mère Brigitte Rouan et bien sûr Louis Garrel qui sait rester sobre dans ce rôle romantique) nous donne à regretter que le scénario ne soit pas plus étoffé ; traité comme une adaptation littéraire il souffre du fait que cette histoire semble tirée des Veillées des Chaumières -c'est en fait un roman écrit par une italienne, publié en 2006) alors que l'on nous présentait l’héroïne comme la nouvelle Madame Bovary ! Oui certes il est question de féminisme, de rêves et de fantasmes mais on est en 1950 et Gabrielle ne paraît pas si mal lotie par rapport à beaucoup d'autres !

Voyage à travers le cinéma français

3H11 de cinéclub avec un animateur oh combien érudit, humaniste et vif ! C'est ce climat que nous a réservé cette séance- dans un grand complexe multisalles!- où le public averti (et pas très jeune) écoutait avec ferveur ce réalisateur d'exception (Bertrand Tavernier, bien sûr); un très bon moment bien qu'il s'agisse d'un cinéma que je ne connais pratiquement  pas. Vivement le deuxième volet !

lundi, octobre 24, 2016

Le Ciel attendra

Ce film combine harmonieusement, sur un sujet brûlant d'actualité, l'aspect documentaire et la narration cinématographique. C'est ainsi que l'on voit évoluer ensemble Dounia Bouzar à la fois consultante pour le film et interprète de son propre rôle et deux actrices Clothilde Courau et Sandrine Bonnaire très habitées par leur personnage de mères des deux jeunes filles embrigadées par DAESH. La méthodologie nous apparaît clairement et le scénario qui va nous conter parallèlement la dé radicalisation de l'une et le départ de l'autre nous projette au cœur de la souffrance des proches. Un film utile et bien fait.

La Danseuse

C'est un premier film français, on est bien loin donc d'un biopic à l'américaine réglé au millimètre même si le film démarre comme un western dans l'Amérique profonde et brutale(l'Illinois)! La réalisatrice choisit le mode intimiste pour nous raconter le destin dramatique de cette jeune femme rustre et volontaire et s'éloigne largement de la réalité de la vie amoureuse de l'artiste en inventant le personnage du comte d'Orsay. Elle privilégie l'esthétisme dans des scènes sur lesquelles elle s'attarde longuement. C'est donc une impression de longueur surtout vers la fin qui prédomine ou seule l'apparition d'Isadora Duncan amène pour nous un brin de légèreté et pour l’héroïne le déclin inéluctable. La qualité de l'interprétation de tous les personnages permet néanmoins de ressentir une réelle empathie pour Loie Fuller, créatrice de spectacles.

jeudi, octobre 13, 2016

Divines

Emotion et réflexion, le pari de la réalisatrice qui a obtenu la Caméra d'Or à Cannes est gagné, elle n'a pas fait un ènième « film sur la banlieue ».L'empathie y est bien réelle et cette « ruée vers l'or » de trois filles magnifiquement interprétées qui va justifier la descente aux enfers de la plus jeune, et se terminer nécessairement en tragédie nous apparaît une évidence. A la fin, nous assistons nous aussi, oppressés et inutiles à l'impasse sociale et au drame humain.
Mais l'intelligence de la jeune Dounia,ses qualités de cœur et son énergie nous réservent  aussi de beaux moments où l'on s'échappe avec elle dans cet élan sensuel pour un corps qui se met à nu dans la danse ou pour une virée au volant d'une Ferrari...

mercredi, octobre 12, 2016

Soy Nero

Le réalisateur iranien de ce film sur les frontières, le racisme, l'appartenance identitaire ( Nero c'est son prénom mais il perd une première fois sa carte d'identité c'est ce qui le fait expulser, puis il revient dans l'armée sous l'identité de son frère Jesus), connaît son sujet puisqu'il est interdit de séjour dans son pays ; il nous offre donc de beaux moments ( et de belles images ) symboliques ou non autour de ce thème notamment avec le jeu de volley ball où la haute grille séparant le Mexique des USA fait office de filet, ou lors d' une remise du drapeau américain à la veuve d'un soldat mexicain tué dans les rangs américains.
Si le cœur du récit est le sort des green card soldiers (s'engager dans l'arméee américaine pour obtenir la nationalité US), le film est parfois en roue libre (comme dans la séquence du road movie entre le Mexique et L.A. et paraît alors bien long.
Les belles intentions ne font pas toujours les meilleurs films mais peut-être ici n'est-ce qu'un manque de budget ?

lundi, octobre 10, 2016

Relève

Un documentaire passionnant sur la création artistique, la danse, le monde fermé de l'Opéra de Paris....La relève ne s'est pas faite mais le danseur Benjamin Millepied s'est livré dans ce reportage qui nous permet de nous immerger dans le quotidien du corps de ballet. Un beau moment !

Eternité

Un siècle résumé en 1H55 qui nous paraît une éternité.....Le titre rime avec maternité, thème récurrent et omniprésent de ce film inspiré par le livre d'Alice Ferney L'Elégance des veuves dont le réalisateur ne semble avoir retenu que le titre en illustrant le mot élégance par une recherche de décors raffinés, de costumes élégants et le mot veuf par la succession des décès....Bérénice Béjo est celle parmi les trois actrices qui arrivé à garder un peu d'âme et de piquant dans cette série de tableaux et ce cinéma d'un autre siècle.

lundi, septembre 26, 2016

Cézanne et moi

Alors que le cinéma de Dolan vient apporter une vigueur et une vision nouvelle à une pièce de théâtre, cette réalisation de Danièle Thompson ne sait pas trouver le ton juste pour nous conter l'amitié tumultueuse entre deux immenses créateurs dont les rebondissements et le coté intimiste auraient pu prendre une dimension dramatique théâtrale. Sans doute est-ce cette dimension qu'avait espérée Guillaume Gallienne en se proposant pour ce rôle qui ne lui a manifestement pas convenu. Il interprète Cézanne comme le vrai Misanthrope qu'il était mais il en fait trop quand son entourage en fait trop peu. Les scènes sont redondantes, les retours en arrière et le grimage sont pénibles....Reste à lire ou à relire l'Oeuvre!'

Juste le fin du monde

Xavier Dolan s'est totalement approprié la pièce de Jean-Luc Lagarce entrée en 2008 dans le répertoire de la Comédie Française si bien que l'on a vraiment l'impression que cette œuvre est dans la continuité de Tom à la ferme et de Mommy .
Sa réalisation enfle le ton et l'émotion et son parti pris du gros plan nous fait entrer dans l'intimité du personnage principal. Et quel personnage et quel acteur ! Gaspard Ulliel s'identifie complètement comme il l'avait déjà fait dans son interprétation formidable de Yves Saint Laurent (c'est lui qui à mon avis aurait du avoir le César) et devient totalement « dolanien ». Le choix et la direction des acteurs sont aussi un grand atout : Vincent Cassel encore plus brutal que nature, Nathalie Baye qui devient une actrice théâtrale et bouleversante et surtout Marion Cotillard qui sait elle aussi enfiler un contre emploi du rôle d'une femme à l'écart et à l'écoute. 

vendredi, septembre 23, 2016

Victoria

Etre une femme libérée ce n'est pas si facile disait déjà la chanson en 1984 ; cette version 2016, signée par une réalisatrice (Justine Triet-La Bataille de Solferino) est parfois cauchemardesque faisant la part belle à la névrose mais elle est très drôle. Les personnages masculins sont eux aussi décalés, imprévisibles (excellent Melvil Poupaud comme d'hab! et pour lui je mets une deuxième grenouille). C'est une comédie romantique dans l'air du temps qui ne fera peut-être pas rire les femmes délaissées et surbookées mais dont n'a pas à rougir le cinéma français ou plutôt franco-belge puisque Virginie Efira en est la « vedette ».

Toni Erdmann

Fable loufoque … pas vraiment mon genre malgré la leçon d'humanité que veut nous donner la réalisatrice allemande Maren Ade . Comment un père indifférent à tout sauf à son chien -mais il vient de le perdre- va essayer de reconquérir sa fille qui avait quant à elle cultivé sa différence loin des siens et de ses origines modestes en devenant une brillante consultante.
Cela se passe en Bulgarie, tout paraît étrange, peu naturel, absurde mais c'est pour nous apprendre à donner un sens à la vie.... Comme le jury cannois, je suis passée à côté  de ce « petit bijou »!

Brooklyn Village

«  c’est juste sympathique et très subtil mais un peu trop insignifiant », je m'associe complètement à cette critique de spectateur . Ce film est beaucoup trop long pour un scénario trop vite résumé.
 Pas d'accent woody allénien comme pouvait le faire penser le titre, mais de petites touches sensibles sur la naissance d'une amitié entre deux jeunes ados. Tolérance, bienveillance, confrontation de l'idéal et de la réalité économique, les propos 
sous-jacents du réalisateur sont tout à fait louables mais cela ne fait pas un grand film -à mon avis qui n'est pas partagé par les critiques presse qui sont plutôt positives.

Un Petit boulot

Meurtres sur fond de chômage, ce thriller pour rire pourrait évoquer Irréprochable . Le parallèle s'arrête là car le réalisateur Pascal Chaumeil (l'Arnacoeur), décédé il y a un an pendant la post-production, nous livre une comédie réussie dont Michel Blanc a signé le scénario . Dialogues ciselés, acteurs convaincants et rebondissements : c'est amoral mais vraiment drôle !

Rester vertical

Le titre le claironne : attention film à thème ! Ensuite le spectateur doit gérer sa relation aux images... Elles sont dérangeantes, j'insiste très dérangeantes et le réalisateur nous promène entre conte, métaphores et récit cruel -parfois à ma limite de tolérance pour des images d'une crudité et d'une violence inouïes.
Pour la partie fable, cette chèvre de Monsieur Seguin qui s'installe dans les Causses aveyronnaises- pays d'origine du réalisateur Alain Guiraudie- affiche clairement son intention de se coltiner au loup- je devrais dire aux loups au pluriel car, c'est bien connu, l'homme est un loup pour l'homme et ici les hommes jeunes, adultes ou âgés sont tous terrifiants, agressifs, parfois même inhumains . Notre anti-héros exprime aussi son choix de vivre sans contraintes donc sans famille ; ce choix le mènera à la solitude et au dénuement complet (jusqu'au sens propre).
Ce récit déjà difficile dans le fond est rendu encore plus tortueux et plus complexe (volontairement sans doute) par une narration qui fait fi du classicisme et ne tient compte ni de l'espace temps- accouplement et enfantement s’enchaînent sans gestation- ni de  l'espace  lieu, less différentes régions géographiques-Brest, Causses et marais poitevins etc semblent être accessibles en quelques lacets...
Seuls les petits agneaux sont épargnés de la laideur (faut-il y voir un soupçon d'espérance ou une allusion mystique à l'agneau pascal?) dans cette peinture bien noire de l'existence humaine et de notre aptitude à rester non seulement verticaux mais libres... 

mercredi, septembre 07, 2016

Frantz

François Ozon sait se renouveler et son nouveau film en noir et blanc (pour rejoindre nos propres images de cette époque dit le réalisateur) va enrichir notre florilège des films marquants sur les premiers temps de l'après-guerre comme la Chambre des Officiers (il s'appelait aussi Adrien), la Vie devant soi ….Ce film est réussi car il est à la fois intimiste et universel (coté pacifiste quand même) et il nous donne aussi bien à lire -avec subtilité et au plus près des visages, les portraits des deux jeunes gens que celui des parents allemands. Pierre Niney y montre vraiment ses talents car il sait incarner à la fois les côtés mystérieux et illuminés (déboussolé) de son personnage. Paula Beer, une découverte du réalisateur, toute en sobriété, en luminosité apporte une intensité convaincante.

samedi, août 20, 2016

Moka

Sur un thème battu et rebattu, le pire nous est évité. Emmanuelle Devos et Nathalie Baye jouent sobrement....

L'Economie du couple

C'est un huit clos criant de vérité sur le désamour et c'est donc parfois très long..... Comme Bérénice Béjo parfois on n'en peut plus ! Tout se passe dans l'appartement du couple qui se déchire, focalisant leur désaccord sur les questions d'argent si bien que le spectateur lui aussi arrive à faire un pari (pour passer le temps et parce que c'est irrespirable) sur celui qui va finir par avoir gain de cause....Une bouffée d'oxygène nous est accordée
 avec la pause de la belle séquence de danse (c'est l'affiche) au cours de laquelle la famille « se meut et s'émeut » comme le dit très bien Allociné .