lundi, septembre 29, 2014

Le Léviathan

Retour à l'Ecriture aussi pour le titre de cette tragédie d'un Job des temps modernes sur lequel vont s'acharner  le sort, l'Etat (russe) et le monde orthodoxe ....Et l' histoire est bien aussi sombre que le titre le laissait présager. Heureusement  la beauté des images (même celle du squelette de baleine) dans un paysage magnifique ( les rives de la mer de Barens au Nord du Cercle Polaire à l'Est de Mourmansk qui m'ont rappelée les environs de Kirkenes à l'extrême nord de la Norvège) permet de souffler un peu dans ce monde humainement irrespirable.... C'est cinématographiquement très beau mais très dérangeant!

Saint-Laurent


Cette rentrée cinématographique est très... littéraire!  Après l'évocation d'Emma Bovary, nous voici maintenant invités à nous plonger dans un univers proustien. Bien différemment, puisque à la modestie du bourg normand choisi par Anne Fontaine, le sulfureux réalisateur Bertrand Bonnello a préféré le faste des hôtels particuliers parisiens, qui s'accorde mieux avec le luxe -parfois tapageur, la luxure-souvent , et l'outrance du monde de la création.
Si le film de Jalil Lespert nous racontait la vie du créateur à la manière d'un biopic classique, cette version est complètement différente puisqu'elle prend le parti de l'évoquer. Par chance la chronologie de ces 2 sorties se sont faites dans le bon ordre et connaissant donc l'histoire on peut ici se laisser porter par les images, la musique et tous les  atouts cinématographiques (split screen, voix off, retours en arrière) qui permettent de mieux exprimer le déferlement, la mise en abîme, le paroxysme des sentiments de mal être et de souffrance d'un artiste d'exception... Cette violence (j'ai du fermer les yeux plusieurs fois pour ne pas voir "tous ces serpents qui sifflent sur ...son lit") et la beauté de  la réalisation font penser aux plus grands réalisateurs: Scorcese, et bien sur Visconti car c'est avec émotion que l'on voit Helmut Berger incarner Yves Saint Laurent en 1989 (qui regarde le film Les Damnés...).
 L'interprétation de Gaspard Ulliel sublime aussi le film; il nous subjugue; quant à Louis Garrel il est méconnaissable et très inquiétant dans son personnage de Jacques de Bascher et m'a semblé faire clairement référence à... Charlus.   Pierre Bergé,  interprété ici par Jérémie Renier, apparaît  cette fois comme un gestionnaire rigide et peu chaleureux et l'on comprend qu'il se soit opposé au film et ait refusé son autorisation d'accéder aux collections originales qui ont du être recrées pour ce film.
Un regret cependant: le titre du film qui ne reprend pas le sigle YSL alors que c'est justement lui qui est une des raisons de la perte d'identité du créateur....
Une remarque aussi: ce film n'est pas pour tout public...."des images et des dialogues peuvent heurter" 

samedi, septembre 27, 2014

Gemma Bovery

Ce jeu alterné entre littérature/cinéma/fantasmes personnels est mené avec subtilité et beaucoup d'humour (ah, cet épilogue absolument réjouissant et qui permet de se refaire le film autrement!)...
Merci à Fabrice Luchini dont le talent permet toutes ces audaces et chapeau à la réalisatrice Anne Fontaine qui a su faire vibrer les décors aussi bien naturels que les décos d'intérieur ou aussi et surtout la cathédrale de Rouen.....Un film que l'on savoure à petites gorgées, on y repense et on en redemande.

Les Combattants

Classé dans le genre "comédie, romance", je suis  en fait passée à coté de ces deux attributs tant le  personnage d'Adèle Haesnel et son interprétation très  convaincante m'ont mis mal à l'aise ( elle m'avait déja donné cette sensation dans son rôle d'Agnès Leroux).
J'y ai vu surtout de la violence, de la peur et de la domination.....

Party girl

Du cinéma-vérité original et très personnel, ce film a obtenu la Caméra d'or dans la catégorie Un certain regard au festival de Cannes. Angélique Litzenburger y interprète son propre personnage et cette femme est troublante et dérangeante. La plongée dans ce  drame social d'une femme qui, à la soixantaine va essayer à la fois  de changer de vie en se "casant" après avoir traversé une vie de marginale dans le monde des cabarets et de se réconcilier avec sa famille est réaliste; mais j'ai été gênée  à la fois par la sensation de voyeurisme  tant l'aspect autobiographique est marqué et  par l' excès des déclaration de bons sentiments (pendant le mariage par exemple).