mercredi, septembre 26, 2012

Vous n'avez encore rien vu


Au prétexte de relire Eurydice et Cher Antoine d'Anouih, Alain Resnais nous invite à célébrer ses acteurs fétiches et à nous plonger à nouveau dans son univers où l'amour et la mort sont omniprésents. Son Testament d'Orphée en quelque sorte.....
C'est à la fois grandiose, funèbre, dramatique mais pas triste, car la forme originale retient tout notre attention.
 C'est à la fois une polyphonie et une vision en parallèle d' images sur écran projetant la pièce interprétée par une jeune troupe la Compagnie de la Colombe, doublée en live par les comédiens invités qui rejouent leur propre rôle.
L'inventivité de cette mise en scène est  un hommage aux acteurs et au texte, chaque mot est sublimé, car il est redit par des comédiens de génération différente. C'est un film qui veut rallier les amoureux du théâtre et ceux du cinéma. Y réussira-t-il car on lui reprochera pour les uns d'abuser de décors numériques et du splitscreen, pour d'autres ce film ne serait qu'une sorte de best off des expérimentations du réalisateur nonagénaire.....Je fais partie des admiratifs tout en reconnaissant que le film peine en deuxième partie à nous transporter totalement. On peut regretter notamment que le couple Pierre Arditi/Sabine Azema finisse par accaparer un peu trop le devant de la scène. J'aurais aimé que Lambert Wilson, plus tragique, plus minimaliste ait un peu plus d'espace.

The We and the I


Le titre du film nous invite à lire cet épisode en bus avec des adolescents dans le mode de la réflexion sur le comportement social en groupe qui occulte complètement le parcours initiatique ( et douloureux) que chacun doit faire pour se construire et se trouver....
Le problème avec cette réalisation proche du documentaire tournée avec des lycéens du Bronx,c'est que je me trouve comme la vieille dame dans le bus horrifiée par le comportement de ces jeunes en groupe, la grossièreté de leurs propos et l'agressivité dans leurs relations ...Dans ces conditions je suis bien incapable de me passionner pour leur itinéraire individuel cherchant simplement à ne pas trop être blessée physiquement ou verbalement par leur attitude envers ceux qui ne sont plus des jeunes...Leur « we » est vraiment si agressif qu'il est inquiétant mais Michel Gondry nous fait toucher du doigt ce phénomène de société pour une meilleure approche du « Vivre ensemble ».

Des Hommes sans loi


Ce western original typiquement américain a toutes les qualités du genre: reconstitution du temps de la Prohibition, dépaysement dans les Appalaches et grandes figures d' « indestructibles » sans oublier un peu de romance.... Du bon divertissment garanti car les acteurs aussi sont brillants :Tony Hardy en vrai dur, Shia LaBeouf en jeune soupirant entreprenant, Jessica Chastaing en belle amoureuse attentionnée et Mia Wasikowska lumineuse (plus avenante qu'en Jane Eyre!)
Mais au-delà du gansgster movie flamboyant (et très violent ),une scène m'a vraiment bluffée celle du lavement des pieds au temple: les chants, les trognes, les regards, la tension...Du jamais vu pour moi.

mercredi, septembre 12, 2012

Camille redouble


La signature de la réalisation par Noémie Lvovsky est un gage de qualité (elle m'avait éblouie avec son film Les Sentiments )et elle a été récompensée à Cannes pour ce film présenté à la Quinzaine des Réalisateurs. La critique s'est emballée et j'attendais beaucoup de ce « si c'était à refaire », un thème cher au cinéma. Cette réflexion philosophique est passionnante mais elle est finalement traitée ici sur le mode léger. Tant mieux car il évite presque les pièges du mélo (la mort subite de la mère) ou les rancœurs des ratages et des déceptions. Tout au contraire c'est un film optimiste qui nous invite à relire notre adolescence comme une comédie .....Barbara y  figure aussi au tableau d'honneur de ces années écoles 80 tant mieux!

Wrong


J'ai tout faux! Ce film décalé, sardonique, ubuesque n'est pas pour moi et je me sens étrangère à ce ton....Je n'ai donc pas du tout adhéré à l'univers de Dolph qui recherche son chien et je me suis même ennuyée ce qui est rarissime ....C'était préférable plutôt que de rentrer dans le mode délirant, absurde et donc angoissant du réalisateur Quentin Durieux dont je n'avais pas vu le précédent film de la même verve: Rubber

Cherchez Hortense


C'est une film d'acteurs brillants où chaque scène se déguste avec bonheur. Jean-Pierre Bacri sort enfin de son éternel répertoire de bougon et les scènes avec son père interprété avec brio,évidemment, par Claude Rich sont un régal. Isabelle Carré est toujours aussi lumineuse... Un seul bémol les scènes avec le fils Noé m'ont semblé sonner moins justes...

Du Vent dans mes mollets


Une touche de nostalgie, un brin de cruauté, un zeste de mélo dans une atmosphère un peu pesante, ce film est une mosaïque qui nous relate le monde déjà si éloigné d' une petite fille des années 80. Malgré le choix de comédiens chevronnés( Agnès Jaoui qui surjoue, Denis Podalydes poignant et Isabelle Carré toute en simplicité) on apprécie la subtilité du propos mais on regrette que cette œuvre paraisse un peu inachevée et n'ait pas su trouver son ton. Avant le générique de fin Barbara chante « Mon Enfance » et on rêve au film qui aurait pu avoir cette force d'évocation et nous prendre aux tripes.