dimanche, janvier 20, 2019

Colette


Étonnant d'entendre les habitants de Saint-Sauveur-en-Puisaye s'exprimer dans la langue de Shakespeare! Oui , ce biopic consacré au début de carrière(1893-1906) d'une de nos grandes écrivaines françaises est anglo-saxon! La reconstitution historique du Paris de la Belle Epoque est très achevée, les décors et les costumes somptueux. L'atmosphère des salons élégants, l'influence des milieux culturels transgressifs et le phénomène de mode (avec coupe des cheveux et le fameux col claudine) sont magnifiquement restitués.
Mais si l'interprète de Willy est parfait en ogre jouisseur et profiteur, Keira Knightley , délicieuse en Claudine, ne se révèle pas vraiment sulfureuse en Colette la femme devenue enfin libre, surtout après que Marie Trintignant ait porté le rôle dans une version de Colette française en 2003 réalisée par Nadine Trintignant.
On peut regretter au final de feuilleter un beau livre d'images sur Colette, sans entrer dans le texte de sa vie.

jeudi, janvier 17, 2019

Doubles Vies


Gros plan sur le microcosme intello de l'édition et zoom sur deux personnages; l'auteur, Vincent Macaigne, le créateur narcissique, chaotique, recourant à l'autofiction face à l'éditeur Guillaume Canet, urbain , organisé, soucieux des réalités économiques .
Ce film parle (beaucoup) du livre, de son écriture, de son avenir numérique. Olivie Assayas aime à décrire un phénomène sociologique dans une comédie dramatique sur le mode choral (l'heure d'été). La plupart des scènes sont tournées en intérieur (appartements et cafés) et sont des dialogues filmés.
Les trois personnages de femmes apportent une vision sur le monde extérieur  réfléchie et moins narcissique. Juliette Binoche tourne dans une série intitulée Collusions qui aurait pu aussi être le titre du film ; la jeune attachée parlementaire (active et impliquée, mais oui!), aborde le décalage entre l'élite et la France des campagnes (et le tournage est antérieur au mois de Novembre !) et la jeune Laure, interprétée par Christa Théret (meilleur espoir Féminin pour LOL) gère sa vie tant personnelle que professionnelle de façon froide, raisonnée et sans passion sauf celle de la réussite.
Le thème méritait bien ce beau casting réuni par un réalisateur d 'expérience motivé par son sujet.


L'Heure de sortie


Une classe de surdoués face à un professeur suppléant atypique: la scène de prise de contact est réjouissante et prometteuse....et l'immersion dans l'ambiance feutrée d'une institution privée réputée, réussie.
La suite sera développée à la manière d'une fable écologiste à l'américaine (où même les maisons d'un quartier résidentiel privilégié du Val de Loire prennent une allure de banlieue chic aux Etats-Unis). L'atmosphère lourde, orageuse et pesante conduira vers un dénouement forcément dramatique à grand renfort d'images de ciels chargés, de bruitages et de comportements inquiétants.
L'interprétation de Laurent Lafitte en thésard sur le tard mal dans sa peau ajoute au malaise voulu par le réalisateur et le groupe des cinq ados enfermés définitivement dans leur dérive fait froid dans le dos. Heureusement c'est une fable!

lundi, janvier 14, 2019

Au bout des doigts

Convenu, un rien mélo.... déçue!

vendredi, janvier 11, 2019

Asako I & II



Deux chapitres, comme deux saisons d'un conte rohmérien, pour le réalisateur Ryusuke Hamaguchi qui confirme après Senses sa subtilité, son acuité à nous faire percevoir les dédales psychologiques de personnages qui expriment leurs sentiments avec une modestie toute japonaise.
La beauté des images et la mise en scène apportent émotion et intérêt pour la jeune héroïne Asako sur laquelle le temps et la déception ne semblent pas avoir prise sur son apparence physique mais dont le parcours amoureux marquera son passage à la phase adulte.
Acte I à Osaka, avec sa première rencontre amoureuse: le coup de foudre avec Baku, symbolisé par un pétard qui leur permet d'être en face à face. Elle le présente à ses amis, elle ne voit plus le monde qu'à travers lui mails il fugue.....
Acte II à Tokyo, un sosie de Baku la met en émoi; elle se méfie, elle essaye de résister mais elle se laissera persuader de vivre à nouveau une vie en couple, différente, épaulée une fois encore par un couple d'amis.
Parallèle rigoureux entre les deux chapitres, pour mieux comprendre le troisième...
Un beau film romantique loin de la romance occidentale.

jeudi, janvier 10, 2019

Edmond


Dans ce divertissement «boulevardier», le créateur de la pièce éponyme signe son premier film et nous démontre que le théâtre est un art exigeant.
Il nous étonne d'abord par le casting qui réunit des poids lourds du cinéma et du théatre qui en profitent pour surjouer (s'amuser et nous amuser) et nous montrer qu'il leur faut conquérir leur auditoire chaque soir: Mathilde Seigner s'époumone et fait des caprices de diva, Clémentine Célarié s'éclate en Sarah Bernhardt
... Les premiers rôles sont joués plus en sourdine par des jeunes qui contrebalancent les éclats de leurs aînés: Edmond est joué par un acteur plus connu pour ses rôles d'adolescent Thomas Soliveres, sa femme par la jeune et ici très discrète Alice de Lencquesaing et Jeanne par Julie Boujenah parfaite en muse du poète. Quant à l'interprète de Christian, Tom Leeb il accepte avec modestie un rôle de séducteur beau mais sot... Alexis Michalik, lui, campe Feydeau! Ces clins d’œil au spectateur accentue la nécessaire connivence de la troupe avec la salle.
Quant à la mise en scène elle se fait un peu oublier au profit de la narration et des dialogues: nous sommes dans l'attente de la première; après des rebondissements dignes des farces italiennes le rideau se lève et l'acte V de Cyrano nous bouleverse encore et encore....