mercredi, octobre 22, 2014

Magic in the moonlight


Le cru de l'automne 2014 de Woody Allen nous apporte notre nécessaire potion magique sous forme d'une portion d'illusions dans une romance sous des cieux où tout est luxe, calme et beauté....Pour le comique, Woody Allen a choisi cette fois l'humour britannique et la scène entre la Tante Vanessa (Eileen Atkins) et son neveu tout en « understatement » est un bijou du genre....
Colin Firth m'a reconquise (après ma déception d'Avant d'aller dormir) : so british et un peu « magic ». En revanche, Emma Stone la nouvelle star du réalisateur m'a moins éblouie que Scarlett Johansson (qu'il avait choisie pour Match Point).

vendredi, octobre 17, 2014

Balade entre les tombes

Ce thriller classique et bien mené est adapté d'un opus des aventures de Mark Scudder, livres policiers de Laurence Block. Il a deux atouts : un tournage dans New York avec de très belles photos des bas fonds, des lieux originaux et intéressants ( cimetière de Green Wood) et d'un casting adapté (on nous a évité un duo avec une jeune coéquipière, tant mieux!). L'ex-flic solitaire et blasé est interprété par Liam Neelson (Taken) et le jeune comédien qui interprète TJ, un ado sans abri que le policier prend sous son aile, apporte une note d'humanité dans ce film où les scènes violentes se suivent et ressemblent à beaucoup d'autres...Bien sûr on n'échappe pas au côté « leçons de vie » à l'américaine.....

mercredi, octobre 15, 2014

Samba

Les bons sentiments ne font pas forcément de grands films et dans cette comédie sociale la touche de pathos n'est pas toujours bien dosée ; ainsi l'amitié qui se noue entre Jonas et Samba dans le centre de détention et son dénouement m'ont paru totalement « fictifs ».
Heureusement l'humour est constamment présent, les dialogues sont bien écrits et les seconds rôles pimentent l'action ; merci aux « pauvres vieilles biques » de l'Association qui contribuent largement au rire des spectateurs et c'est grâce à elles et à Tahir Rahim  que j'attribue une deuxième( petite) grenouille. Tahir Rahim s'est vu confié un personnage plutôt lourdaud, mais sa présence dynamise vraiment le scénario et contrebalance l'aspect dépressif de Charlotte Gainsbourg (parfaite mais pas gaie, gaie) et la sévérité de l'oncle !
Ceux qui pensaient rire autant qu'avec Les Intouchables seront au final déçus mais ceux qui aiment le cinéma français engagé et généreux (à la façon de Welcome mais en beaucoup moins « touchant ») y trouveront leur compte.

Le Paradis

Le cinéma d'Alain Cavalier chemine loin des sentiers battus et cette fois il nous emmène plus loin encore (tout en restant chez lui ou à proximité) sur des voies de traverse au risque de nous y perdre un peu....Etrange, poétique et philosophique, les images et les dialogues n'ont aucune suite logique : un robot (Ulysse) échange (et plus puisque affinité) avec une oie en porcelaine, une jeune fille au visage ouvert et rieur énonce une suite de locutions  à la mode de Prévert, une adolescent prend soin de la tombe d'un jeune paon et en voix off le Christ nous raconte à sa façon certains passages de sa vie (la rencontre avec les disciples d'Emmaus, la descente de croix).
Il est beaucoup question de la mort (avec la symbolique de l'hiver) mais dans un univers apaisé (le paradis?) où le réalisateur déborde d'empathie pour les humains, la nature et les objets qui l'entourent. Il réalise son film comme le ferait un peintre abstrait dans un tableau : à nous de rêver ou de penser.

dimanche, octobre 12, 2014

Gone girl

Cela commence comme une romance qui prend des allures de FBI portés disparus avant d'entrer dans dans le vif du sujet :le thriller psychologique; c'est un vrai divertissement très complet d'autant plus que le réalisateur de the Social Network connait à la perfection tous les codes des médias et les ficelles de la manipulation de l'"opinion publique" qu'il nous fait partager.)
David Fincher a adapté un best-seller de l'auteure américaine Gillian Flynn qui a écrit aussi le scénario du film mais a changé son final pour étonner ses lecteurs...., de la belle ouvrage. La direction d'acteurs y est étonnante: Ben Affleck (le réalisateur oscarisé d'Argo) a repris son costume d'acteur pour mon plus grand plaisir ( et on comprend qu'il puisse retourner l'opinion publique ) et Rosamund Byke, actrice anglaise,  sait prendre tous les visages ( et le corps aussi ) pour endosser l'ambiguité féminine (on aimerait avoir l'adresse de son coach en relooking pour nous faire passer de la femme lambda trop grosse à l'élégante et séduisante jeune femme).
C'est un film brillant et très... misogyne!

jeudi, octobre 09, 2014

Mommy

Après ce film qui a obtenu le  Prix du Jury à Cannes, son réalisateur Xavier Dolan est maintenant reconnu par tous comme un jeune prodige (25 ans). Il signe à nouveau un film original, dérangeant et flamboyant dans lequel  la musique magnifie l'image.
Mais comme je l'avais déjà exprimé pour Tom à la ferme, le propos et les scènes sont si violents, les personnages s'expriment dans un langage si ordurier que le passage- obligé- par la version française sous-titrée du québécois au français, permet heureusement  de mettre une certaine distance entre l'écran et le spectateur. C'est surtout vrai pour le début du film car ensuite avec l'arrivée de Kyla nous ressentons nous aussi, comme le jeune Steve(*), un apaisement relatif-  mais bien entendu éphémère, et nous profitons alors de la beauté des plans où le trio nous fait  vraiment vivre avec lui  toutes les expressions de leurs liens d'amour vécus dans le paroxysme.
(*) qui souffre  de TDAH ce qui signifie " trouble déficitaire de l'attention avec hyperactivité"

samedi, octobre 04, 2014

3 Coeurs

J'avais aimé les précédents films de Benoit Jacquot qui avaient pour cœur de cible une femme ou un personnage de la littérature romantique. Son passage à une romance dramatique contemporaine ciblée sur un personnage masculin ne m'a pas convaincu.
La gestion du temps semble un facteur déterminant pour le personnage de Marc : le train et le rendez-vous manqués, la correspondance ratée et ces journées où nous avons l'impression de vivre « en live » la réalité de la petite communauté familiale; mais c'est aux dépens du spectateur qui finit par trouver ce film très long....
Pour nous détourner de la torpeur qui s'installe, le scénario -jusque là très linéaire et qui nous raconte la «  fausse route sentimentale » de Benoit Poolvoerde- s'accélère d'un coup avec le face à face avec le Maire interprété par André Marcon et c'est la meilleure scène du film  lorsque ce dernier analyse avec une justesse inspirée par la rancœur sans doute, le désarroi de Marc le jour de son mariage. Ce redressement fiscal, très terre à terre, dans un film sur le mal être étonne un peu....Ou est-ce pour mieux nous décrire un homme « droit dans ses bottes » et très efficace dans son travail alors qu'il est très troublé par sa vie sentimentale ? Ou pour nous dire que pour faire ce métier il faut avoir en soi une certaine colère ?
Ce mélange des genres étonne mais laisse au final une impression de « méli-mélo » comme le dit très justement (comme toujours) le critique de Télérama Louis Guichard.



Hippocrate

Comédie dramatique, documentaire ou plaidoyer pour la réforme de l'Hôpital? Les deux derniers aspects l'emportent rapidement au détriment du premier. Mais la justesse des propos et la minutie du reportage sont à créditer à son réalisateur Thomas Lilti qui est ...médecin. Les sujets abordés nous touchent tous  d'où le succès populaire de ce film. C'est du « cinéma-réalité ».

jeudi, octobre 02, 2014

Elle l'adore

Une histoire de fan de chanteur: on pouvait craindre une immersion dans le monde du show business clinquante et bruyante. C'est au contraire un suspense psychologique au plus près des personnages et c'est surtout une formidable comédienne, Sandrine Kiberlain, qui porte le film et l'intrigue (contrairement à la photo sur l'affiche elle est au premier plan de l'action ). Une réussite pour un premier long-métrage signé Jeanne Herry, la fille de Miou-Miou et Julien Clerc, qui connait donc bien son sujet.....
Le personnage du chanteur interprété par Laurent Lafitte n'a pas le beau rôle mais l'acteur l'endosse avec humilité (assez loin de ses personnages sympathiques habituels) et sait nous faire voir une face plus sombre.

Avant d'aller dormir

Un thriller anglais avec Colin Firth: l'affiche n'a pas tenu ses promesses; le scénario est un peu mou et relaché à l'image de l'acteur qui m'a déçu