jeudi, mars 30, 2006

Romanzo criminale



C'est un film violent dans l'action mais attachant par le regard posé sur la bande de jeunes délinquants au parcours meurtrier.
C'est un film complexe à la fois par la multitude des réseaux impliqués, par le nombre d'intervenants ( être vigilant à la présentation des personnages en début du film!) et par l'aspect multifacettes des personnages clés qu'ils soient flics ou voyous.
C'est un film italien, qui décrit l'histoire sans la réécrire en noir et blanc à la mode anglo-saxonne. La violence de l'Italie des années 70 nous est montrée sans ménagements ( film interdit aux –12 ans), c'est une page d'histoire qui nous est racontée façon Scorsese, sanglante mais captivante.

La Planète Blanche



C'est un documentaire animalier engagé dont WWF a été partie prenante où l'ourse blanche est donc reine comme il se doit dans ce monde où l'homme se fait rare.
Plaidoyer pour la sauvegarde de la banquise en danger, La Planète blanche nous montre longuement les espèces menacées, dans un décor immaculé, grandiose où seule la prouesse technologique a permis de capturer des images exceptionnelles sur la glace ou dans les profondeurs de la mer arctique.
Toutefois, même pour les inconditionnels du monde arctique, et malgré la beauté des images le film paraît long, et le manque de suspense ne permet pas de captiver les jeunes enfants qui s'attendent à découvrir une histoire comme le faisait la Marche de l'empereur. Si le texte ( dit par Jean-Louis Etienne) est discret voire insuffisant pour répondre à des questions sur la vie animale (par exemple pourquoi les caribous doivent-ils nécessairement aller jusqu'à la mer?), la musique inuit est par contre très présente ( voire pesante), et parfois répétitive.

vendredi, mars 17, 2006

Renaissance



Nouvelle image, maîtrise d'une nouvelle technique dans le film d'animation, futuriste, paroxysme du noir et blanc..les mots manquent pour décrire ce premier long métrage de Christian Volckman d'un genre complètement différent qui nous plonge "pour de vrai" dans la BD de science-fiction .
Il faut donc s'accrocher pour à la fois découvrir ce Paris de 2054 ,être attentif à toutes les beautés et les innovations de ce monde nouveau tout en suivant l'histoire ( pas très captivante il est vrai), mais cela vaut la peine. A découvrir donc et à expérimenter par soi-même, c'est si original que l'on ne peut penser ou réagir à la place d'autrui.

jeudi, mars 16, 2006

Toi et moi



Ce chassé-croisé entre roman-photo et (souvent) triste réalité pour deux jeunes femmes à la poursuite du bonheur est un régal. Il, ou plutôt elle puisque c'est une femme quasi débutante Julie Lopez-Curval (c'est son deuxième film), réussit à nous séduire et à nous toucher ( nous les femmes seulement?), là où sur le même terrain la comédie récente Les Célibataires a échoué. Ici tout est pensé et vécu et les personnages ont une vraie épaisseur. L'anti-héroïne du film c'est Julie Depardieu ( on a l'impression de n'avoir plus qu'elle en France comme actrice tant elle est présente dans les films récents et à paraître ), et elle est vraiment parfaite dans son rôle de grande nunuche empêtrée de ses jambes et de ses bons sentiments ; on ne peut mieux la décrire que Louis Guichard dans Télérama "reine des pommes, des complexes et des aveuglements".
Mais notre Bridget Jones n'est pas un cas isolé, même en 2006, nous l'avons tous côtoyée, ignorée ou fait souffrir car le syndrome "prince charmant " est profondément ancré dans notre civilisation ( et pourtant le personnage interprété par Tom Sysley est paradoxalement aux antipodes de ce fantasme). Le prince charmant de conte de fées c'est plutôt Jonathan Zaccai en violoniste hongrois (pléonasme) qui essaye et réussit bien sûr à dévier de son quotidien sage et presque rassurant la jolie brune aux yeux bleus Marion Cotillard qui rejoint dans cette galerie de violoncellistes cinématographiques émouvantes Emmanuelle Béart dans le magnifique film de Claude Sautet "un Cœur en Hiver". Mais si l'on compare ces deux films, on peut regretter que la réalisatrice n'ait pas beaucoup "fait jouer les violons" pour nous prendre plus à l'émotion comme si elle ne voulait pas nous éloigner de son propos sur le romantisme d'aujourd'hui.

mercredi, mars 15, 2006

Truman Capote



C'est un scénario original mais difficile tiré d'une biographie que choisit de mettre en scéne Bennett Miller pour son premier film qui inaugure ainsi le "thriller psychologique" pour reprendre le terme d'un spectateur.Le film vaut d'abord par la prouesse de l'acteur, unanimement saluée et recompensée par un Oscar, Philip Seymour Hoffman qui incarne le personnage de Truman Capote auteur américain cynique, mondain, suffisant, très subtil mais ôh combien déplaisant. Les thèmes du recul par rapport à la création, du libre arbitre par rapport à son destin ( opposition entre celui qui sort par la porte de derrière et celui qui sort par la porte de devant) sont intéressants et le personnage de l'un des deux meurtriers est vraiment troublant. Le tout est austère et fera un grand classique du ciné-club de demain.

dimanche, mars 05, 2006

Three times



Ce film taiwanais apparaît comme un puzzle, dans le désordre comme il se doit, et nécessite une explication de textes que l'auteur donne en disant qu'il s'agissait pour lui d'un album de souvenirs de ses meilleurs moments; ils n'arrivent donc pas nécessairement dans l'ordre chronologique.
Les titres des trois épisodes donnent aussi une indication, le temps de la liberté étant le plus compréhensible et le plus beau visuellement.
Les deux autres sont très bien ancrés dans leur époque respective, 1966 et 2005 et la laideur d'un développement trop rapide y est criante. La première histoire intitulée le temps de l'amour illustre bien la nécessité d'une attente et d'une progression dans le parcours amoureux par opposition au temps de la jeunesse où l'impulsion prime, passant outre le désespoir des précédents partenaires.
On l'aura compris c'est du cinéma intellectuel, à déguster en solo et avec modération ; pour qui cherche l'humour ou la distraction s'abstenir!

vendredi, mars 03, 2006

Le Nouveau Monde



C'est un film lent, très lent, trop lent...
Pourtant Pocahontas a la fraîcheur et le naturel qui sied au rôle; le capitaine Smith est beau et fougueux; tous les Indiens sont parfaitement costumés ( peinture l'été, peaux de bête l'hiver), mais l'alchimie ne prend pas.
Et puis, comme dans la Ligne Rouge, Terrence Malik nous ressort son fameux lyrisme : les symboles multiples et omniprésents dont l'eau sous toutes ses formes, les oiseaux, les arbres, semblent vouloir nous convertir à une religion New Age de la Nature; ils sont bien pesants! Ce film décidément ni ne nous convertit, ni ne nous conquiert.

jeudi, mars 02, 2006

Célibataires



Vulgaire et sans originalité.
Cette comédie qui se voudrait grinçante et optimiste à la fois n'est qu'une succession d'emprunts à d'autres comédies très nombreuse sur ces thèmes à la mode des copains et du célibat…Mais alors que certaines avaient su nous faire sourire, rire ou pleurer ( le cœur de Hommes, Nous irons tous au Paradis, Je ne me sens pas belle), ce film au contraire accumule les clichés, la grossièreté ou le ridicule.

Mémoires d'une geisha



C'est un beau film qui sait mélanger les genres et les rythmes dans des scènes successivement mélo, vivantes, touchantes, sentimentales et artistiques. Les bons moments se suivent et ne se ressemblent pas. On s'effraye avec la petite fille qui tombe du toit, on devient ethnologue avec la mise aux enchères du dépucelage, on applaudit au spectacle de danse ( le metteur en scène Robert Marshall avait réalisé Chicago), on admire les images furtives et émouvantes de la survie pendant la guerre puis on s'attriste de la perte d'identité et de la vulgarité dominante lors de l'occupation américaine ( les Américains ne se sont pas donnés le beau rôle cette fois!). Bien sûr on n'évite pas le grandiloquent avec la scène du mouchoir jeté du haut de la falaise et les bons sentiments, c'est du cinéma hollywoodien! Mais toute la poésie et le raffinement de l'art de vie à la japonaise sont magnifiquement illustrés: cerisiers en fleurs, kimonos sublimes, jardins raffinés, costumes et accessoires luxueux, décors intérieurs et extérieurs scrupuleusement reconstitués.
Il s'agit donc d'une illustration de luxe d'un roman américain (donc en anglais et pas en japonais et c'est un des éléments qui renforce l'aspect reconstitution) certes attachant où nous compatissons aux malheurs de l'héroïne aux yeux d'eau; de la petite fille à la femme, les trois actrices ( chinoises!) sont toutes trois fines et ravissantes , si charmantes et si sages .Le spectateur reste néanmoins extérieur et pour qui n'a pas lu le roman et s'attend à sonder l'âme véritable du Japon d'avant-guerre à la manière dont il avait adhéré au tragique destin de l'héroïne d'Epouses et Concubines dans la Chine traditionnelle ( Ah, cette scène du massage des pieds!) la déception est forte car aucun moment du film n'atteint cette émotion.