mardi, octobre 24, 2006

The Queen



C'est une réflexion très bien mise en image sur les deux pouvoirs parallèles en Grande Bretagne d'un Premier ministre élu et de la monarchie de droit divin. Les acteurs interprétant Tony Blair et Elizabeth II sont tous deux remarquables et nous permettent de nous intéresser à cette particularité britannique et à cet épisode périlleux pour le maintien de la Monarchie de la mort de Diana. On entre dans les arcanes du pouvoir avec les états-majors, à la manière de la Maison Blanche, c'est vivant et crédible.
Stéphane Frears s'attache au personnage de la Reine, à la façon dont il avait cerné Mrs Henderson, dans sa solitude, ses interrogations et sa souffrance de n'être pas respectée par son peuple qui lui préfère Diana malgré sa vie dissolue…C'est en virtuose qu'il sait nous montrer de façon apparemment simple et évidente une réalité et des personnages tiraillés et un univers politique complexe.

samedi, octobre 14, 2006

Le Grand Meaulnes



Figée dans une reconstitution historique très léchée l'histoire ne nous émerveille plus et les dernières scènes qui retracent la destinée de l'écrivain lui-même sont carrément grandiloquentes.
Quant aux acteurs, si Clémence Poésy est magnifique dans ce rôle, Nicolas Duvaucelle fait trop propret pour un adolescent fantasque et fugueur, quant à Jean-Baptiste Maunier ,s'il est parfait en François Sorel élève, il est vraiment trop jeune en instit, même avec une moustache!

L'Homme de sa vie



Le titre aurait pu être aussi Ma vie à l'envers, comme l'une des chansons qui accompagne le film et pour reprendre aussi le point de vue de la caméra dont les angles de vue sont très souvent originaux: paysages et scènes de vie sont filmés par le haut, par le bas; ce parti pris d'une forme sophistiquée accompagne bien le fond qui parle d'une remise en question.
Quelle bonne surprise! Le scénario est beaucoup moins linéaire que ne le laissait présager la promotion publicitaire encore une fois très envahissante orchestrée par les media qui banalise le scénario en le réduisant au retournement de comportement amoureux et sexuel d'un homme marié. Cette histoire est en fait contée de façon subtile, complexe dans un contexte riche où beaucoup de type de relations sont abordées: l'homme de leur vie c'est à titre très divers le père vieillissant pour le fils rejeté, ou l'enfant pour sa mère ou le seul grand amour de la grand mère perdu à 15 ans et bien sûr aussi Hugo et Frédéric pour ces deux hommes qui s'éprennent l'un de l'autre.
Tous ces personnages sonnent juste dans cette maisonnée avec ses chambres au papier fleuri, ses miroirs où chacun durant ce temps de vacances a du temps pour soi, pour se regarder, se scruter, se projeter. Les enfants petits ou grands ont chacun aussi leur univers: le petit Arthur, le magicien, l'enfant au microscope tous sont croqués avec vraisemblance et précision.
Et puis bien sûr, il y a Charles Berling, le séducteur torturé, sûr de lui, esthète, beau parleur et grand penseur. Il nous séduit nous aussi, nous convainc parfois et nous émeut.
Les paysages et la musique sont aussi très présents pour mettre tous nos sens à contribution. Des tangos langoureux(très tendance dans les films et les téléfilms du moment), le trio de Schubert dans les passages les plus dramatiques ( comme dans Barry Lindon), et une vieille chanson ringarde " Parlez moi de moi, il y qu'ça qui m'intéresse…" rythment les différents moments, nous permettant d'oublier le côté un peu répétitif de la mise en scène.
C'est donc un film enthousiasmant ou le rêve et la réalité se rejoignent pour nous faire voir nous aussi le monde à l'envers.