dimanche, février 24, 2013

Syngué sabour-Pierre de patience


Au début le long monologue de la jeune femme désespérée qui soigne son mari dans le coma après une blessure reçue lors de la guérilla dans ce village près de Kaboul où les tirs achèvent de rendre inhabitable sa maison sans eau et sans électricité......est pour le moins...oppressant!
Mais peu à peu elle arrive à force de pugnacité à tenir la barre dans la tourmente et grâce au jeu de la lumineuse Golshifteh Faharani (que l'on avait vue dans Si tu meurs je te tue), à nous convaincre d'écouter son histoire, et nous suivons alors avec une grande empathie son plaidoyer.
Atiq Rahimi a lui même mis en images (très belles) son roman, prix Goncourt 2008, et c'est une vraie réussite.

vendredi, février 22, 2013

Elefante blanco


Le réalisateur argentin Pablo Trapero, très engagé, traite son sujet à la façon d'un documentaire sur toutes les plaies qui frappent les populations des bidonvilles de Buenos Aires. Mais à ce dédale social j'ai préféré la peinture du drame humain qui se joue ici entre deux hommes, prêtres ouvriers, dont l'amitié et le respect mutuel sont indéfectibles. Ils sont interprétés par Jérémie Régnier et par Ricardo Darin, l'acteur principal de Dans ses yeux,  encore une fois magistral.

Amitiés sincères


Cette comédie sentimentale à la française de la même verve que Le cœur des Hommes en moins touchant et en moins drôle, concentre un peu tous les défauts que l'on peut reprocher à ce genre de film. Le scénario étire en longueur une situation au départ intéressante; les scènes jouées par Gérard Lanvin (mais oui pourtant on l'aime bien mais son personnage est caricatural) avec sa fille, sa femme, ses amis sont récurrentes du début à la fin. Par chance les autres personnages sont plus intéressants mais n'est pas Sautet qui veut! Un film néanmoins sympathique....

lundi, février 18, 2013

Lincoln

Tout a été dit sur ce film. Oui c'est long, oui c'est parfois ennuyeux (pour ceux qui n'aiment pas les feuilletons politiques du type A la Maison Blanche) et bien sur  il ne s'agit que d'un très court épisode (mais particulièrement bien ciblé) de la vie de ce président réélu et assassiné juste après avoir fait voter l'abolition de l'esclavage, contribuant ainsi à la reddition du Généra Lee.
Mais c'est un monument d'histoire et de cinéma; on y emmène les enfants des écoles alors je pense que c'est un incontournable.

Gangster Squad


Sur le mode des grands classiques hollywoodiens, cette chasse aux gangsters nous emmène à Los Angeles dans les années 50. Les décors, la musique, les scènes de music hall, les premières écoutes nous font revivre une ambiance révolue. Nous sommes en empathie avec ce groupe de flics marginaux qui se constitue et va donner toutes ses tripes pour chasser le caïd local (Sean Penn). Et bien sur les acteurs Ryan Gosling, Josh Brolin et Emma Stone -très glamour-contribuent à cet intérêt. Tous les ingrédients sont réunis pour nous raconter une histoire de gangsters ( avec parfois des clins d'œil appuyés aux spectateurs pour montrer que tout cela n'est que du cinéma, comme cette fine gâchette qui tire avec sur une boite de conserve!- je viens de lire que l' on appelle ce style le genre "comic book"). 
Alors pourquoi une mauvaise critique de presse: trop de gâchette, trop de bons sentiments (avec une fin très moralisatrice comme il se doit), trop caricatural (les méchants sont vraiment très méchants et les gentils ont des états d'âme sur le fait d'avoir des méthodes de méchants....). Mais les spectateurs ont comme moi bien aimé ce divertissement!

samedi, février 16, 2013

Goodbye Morocco


Le réalisateur algérien Nadir Moknèche, interdit de cinéma dans son pays, a sans doute voulu aborder un grand nombre des problèmes de société auxquels est confronté le Maghreb d'aujourd'hui. Il en résulte un drame âpre et dur traité comme les films noirs américains.
Noir c'est noir: les sans-papiers sénégalais, la pluie sur un chantier à l'avenir compromis à Tanger, des autorités corrompues, une femme considérée comme scandaleuse et qui veut kidnapper l'enfant qu'elle ne peut pas élever...Pour faire dans le tragique faut-il pour autant faire compliqué? Les personnages étaient suffisamment riches et bien campés pour ne pas embrouiller le fil du récit avec des retours en arrière, des chevauchements dans le temps ....J'ai peu à peu renoncé à suivre les péripéties de l'intrigue pour ne garder que l'aspect psychologique de la relation ambiguë entre la femme et son chauffeur. Quant à la détresse de la scène finale, je ne l'ai saisie que très confusément.
On a beau aimé le cinéma, les mises en scène intelligentes, ce film là a tendance à vous plomber l'ambiance du Weekend!

vendredi, février 15, 2013

Passion


Sulfureux, sophistiqué, Brian de Palma déploie toute sa panoplie de réalisateur confirmé pour nous servir un remake du thriller d'Alain Corneau Un crime d'amour. Mais remake et thriller sont antinomiques car à défaut du suspense il faut se concentrer sur ( ou se contenter de ) l'esthétique, le cadre original puisque c'est tourné à Berlin et surtout le jeu des actrices toutes trois magnifiques dans un casting international: l'assistante allemande Karoline Herfurth, la patronne canadienne Rachel McAdams et la challengeuse suédoise Noomi Rapace-l'actrice prodige de Millenium , encore une fois remarquable,  est au cœur de cette version alors que dans la précédente Christine Scott-Thomas figurait davantage le personnage central ) . Et les hommes? Ils sont volontairement relégués à la dimension d'accessoires comme pour nous montrer que la volonté de domination n'est pas exclusivement masculine.

lundi, février 11, 2013

La Fille de nulle part


Jean-Luc Brisseau réalise un film original très personnel avec des moyens très modestes (c'est tourné dans son propre appartement).
On y retrouve ses obsessions: le para-normal, la relation trouble professeur à sa jeune élève (Noce banche), l'attirance pour des jeunes filles.... Mais c'est un beau moment de cinéma intelligent (intello et verbeux pour certains, il commencé sa carrière de cinéaste comme assistant d'Eric Rohmer!) par un passionné de cinéma où les dialogues nous donnent envie de lire et même d'écrire.
Ce scénario nous livre une belle réflexion sur l'importance de la transmission; cette fille de nulle part est à la fois une invitation à nous pencher sur la part de l'illusion et de l'imaginaire dans notre vie mais c'est aussi une fille au sens filial du terme qu'il voudrait adopter en remplacement d'une descendance qu'il n'a pas eue.

samedi, février 09, 2013

Gambit, arnaque à l'anglaise



Inconditionnelle de Colin Firth qui donne ici la réplique dans un anglais et un comportement so british face à Cameron Diaz en rodeo woman texane (charmante mais pas vraiment crédible), j'ai apprécié cette comédie à l'ancienne; il s'agit d'un remake du film Hold up extraordinaire (1966) réécrit par les frères Coen. C'est un peu suranné et l'on pense à la Panthère rose....

Happiness therapy


Tous les clichés de la vie de la classe moyenne américaine sont arborés dans cette comédie dramatique (séances chez le psy, passion pour le club local de foot-ici les Eagles à Philadelphie, party chez les voisins.....); ils y apparaissent  comme des valeurs refuge pour des abimés de la vie.
Le scénario se met en place très lentement afin de nous prévenir qu'il s'agit de personnages compliqués qui méritent toute notre attention. Et cela marche, nous suivons avec intérêt ces pas de deux tout d'abord maladroits puis balbutiants, souvent désordonnés mais finalement (moyennement) aboutis que le couple affichera devant une famille réconciliée ( on n'échappera pas non plus à a grande scène de réconciliation du père -Robert de Niro et du fils), amis et ex. Cette initiation à la danse figure la difficile mise en place d'un nouveau couple exigeant discipline, persévérance et pugnacité, particulièrement pour la jeune femme dans ce scénario. Il faut dire que le couple formé par Bradley Cooper et Jennifer Lawrence  est agréable à regarder ce qui aide!


vendredi, février 08, 2013

Tu honoreras ta mère et ta mère


Ce clan familial haut en couleurs, lié par l'amour de la Grèce et du théâtre inculqués et imposés par une mère et une grand-mère éprises de Grèce Antique, nous est mis en scène par Brigitte Rouan.
C'est donc au zoom très grossissant d'une mater familias (Nicole Garcia) qui se sent vieillir et qui va accepter de baisser la garde à son corps défendant que cette comédie aux dialogues enlevés et aux situations rebondissantes prend un ton nostalgique. Les gags sont parfois originaux ( la grand mère escaladant le mur), parfois un peu lourds (le pied cassé) ou totalement ratés ( les policiers suspectant les quatre frères d'avoir poussé leur mère à l'eau), mais l'ambiance désordonnée et chaotique d'une grande fratrie recomposée où chacun regrette un peu ou beaucoup de ne pas pouvoir vivre ses vacances à sa façon est bien rendue.
Parmi les quatre frères, je suis comme la mère j'ai eu un petit faible pour le petit dernier Balthazar interprété par Gaspard Ulliel dont le sourire enjôleur fédère petits et grands et donne l'élan pour finaliser le spectacle dont on on se prenait à douter de sa faisabilité tant les volontés semblaient quelque peu défaillantes ( sauf chez la grand mère-Emmanuelle Riva qui jouera du début à la fin son rôle de pythie....); mais je reconnais qu' Eric Caravaca dans le scénario comme dans le film « assure » lui aussi!

mercredi, février 06, 2013

Hitchkock


Le titre laisse à penser qu'il s'agit d'un biopic; que nenni! Seul l'épisode de la réalisation de Psychose par le maitre du suspense est traité, en long en large et en tous plans bien sur....Inintéressant et plat à l'exception du personnage de sa femme Alma interprété par Helen Mirren  

La Tête en l'air



Malgré l'humour et la tendresse qui sous-tendent la narration, ce dessin animé tiré d'une bande dessinée espagnole de Paco Raba qui relate le quotidien d'une maison de retraite est si criant de vérité qu'il est en est quasi-insupportable....L'irréparable outrage de la déchéance physique s'accompagne alors de la perte d'autonomie et de son cortège d'humiliations et des contraintes liées à une vie en communauté non choisie....Pas de mélo, un ton juste et digne... Un vrai sujet sociétal à méditer ou pour angoisser!