samedi, janvier 27, 2018

La Douleur


Je ne suis pas durasienne, ça me gêne.....car ce cinéma littéraire parvient à aller au plus près de l’œuvre de l'écrivain .
Dans la première partie, on tient le coup grâce à la reconstitution d'époque  et au jeu des acteurs. Benoit Magimel est remarquable en homme de la Gestapo admirateur de la jeune et jolie 'écrivain Marguerite Duras, qui est elle-même interprétée avec brio par Mélanie Thierry. La scène de leur déjeuner est un beau moment de cinéma intellectuel puisqu'il nous rend tangible (avec l'aide de la voix off quand même!) le fait que la peur ait changé de camp et que leur rapport de force s'inverse.
Mais la seconde partie, le film dure 2H06 , s'est avérée longue et presque éprouvante. Sonneries stridentes répétitives du téléphone et de la sonnette d'entrée, dédoublement de l’héroïne pour représenter sa distanciation vis à vis de ses sentiments, images floutées... des figures de style cinématographiques pourtant vivement encensées par les critiques pro !

jeudi, janvier 25, 2018

Pentagon Papers

Un grand film signé Spielberg dans la tradition du cinéma américain où toutes ses règles sont respectées.
Il faut un couple d'acteurs mythiques, qui va s'affronter ; ici Meryl Streep et Tom Hanks nous permettent de prendre la mesure des enjeux politiques, économiques, sociaux du dilemme qu'ils doivent trancher : publier ou pas des documents classés secret défense. Une de leur scène en duo est vraiment significative.
De préférence s'appuyer sur une histoire vraie qui puisse s'inscrire dans l'Histoire américaine celle-ci faisant avancer l'ensemble de l'Humanité...Et cette affaire du Washington Post est authentique.
Défendre des valeurs et Spielberg ne se contente pas de militer pour la liberté d'une presse intelligente, il insiste aussi sur la nécessaire avancée du féminisme dans les années 70 dont Meryl Streep mais aussi des rédactrices du journal ou l'épouse au foyer de Tom Hanks vont illustrer le bien fondé.
Enfin ce cinéma doit permettre au spectateur de découvrir un univers avec des images fortes et soignées ; c'est la vie entière d'un journal qu'il nous est donné de pénétrer avec ses implications politiques et financières en nous replongeant dans l'Amérique du début des années 70 avec des plans, des images, des décors qui nous y emmènent vraiment.
 

lundi, janvier 22, 2018

Three Billboards Outside Ebbing, Missouri

Ne vous fiez pas à la bande annonce où l'agressivité de l'actrice Frances McDormand est mise en avant et fausse complètement l'impression générale du film lorsqu'on le visionne dans sa globalité.
C'est un film remarquable, son réalisateur Martin MCDonagh est britannique (on lui doit Bons baisers de Bruges)pas étonnant que ce filme regorge d'humour. Mais aussi d'humanisme, de bienveillance, de sagesse.....des qualités innées comme celles que défendent le Chef de la Police interprété par le très populaire Woody Harrelson ou qui s'apprennent ( à leurs dépens) pour l’héroïne en révolte Midred Hayes et surtout pour le policier Dixon, un primaire qui va acquérir force et maturité, interprété par Sam Rockwell. Tous les personnages de cette petite ville censée être dans le Missouri, mais tournée en Caroline du Nord sont hauts en couleur et la musique nous accompagne elle aussi dans cette aventure au final un peu idéaliste mais émouvante et drôle....


vendredi, janvier 19, 2018

La Surface de réparation

 Ce premier long métrage dans le style comédie pas trop romantique se déroule dans les coulisses du club de foot professionnel de Nantes. Son réalisateur Christophe Regin, amateur de foot, dépeint avec ironie, détails croustillants mais aussi beaucoup d'empathie pour les jeunes en formation, un milieu qu'il connaît bien ; toutefois rien à craindre ce film n 'est pas réservé aux spécialistes de technique footballistique, j'y suis allée!
C'est un (beau) couple, en marge des stades, qui a la vedette, le réalisateur a pris plaisir à tourner de longs plans où leur complicité est parfaite; leurs interprètes, Alice Isaaz (qui a une vraie présence) et Franck Gastambide (autrefois éleveur de pitbull!) contribuent largement à la réussite de ce film bien reçu par la critique et l'affiche aurait dû les associer.


jeudi, janvier 18, 2018

The Florida Project

C'est une Amérique « oubliée » selon Télérama (que je ne pourrai pas égaler dans son excellente critique) que nous permet d'observer son réalisateur Sean Baker  dans un style cinéma américain indépendant très éloigné du cinéma hollywoodien.
Nous évoluons dans cette « zone » de Kissimee-Orlando, si proche géographiquement du monde merveilleux de Mickey et si éloignée dans la triste réalité que vivent ces habitants d'un motel décrépi aux couleurs improbables, à la fois sous l'angle de trois enfants mal élevés et de celui du manager du motel.
Les enfants font des (grosses) bêtises, ils rêvent, jouent en se construisant leur propre monde pour échapper à leur quotidien ; ils ne manquent pas d'amour mais sont trop souvent livrés à eux mêmes. Le gérant du lieu a le regard humaniste et bienveillant du réalisateur sur ses ouailles qu'il tente de protéger des autres et d'eux-mêmes ; son interprète, Willem Dafoe , plusieurs fois nominé pour des seconds rôles, tient ici magnifiquement le premier.
Quant à la jeune mère Haley, aux prises avec ses difficultés pour assurer sa subsistance et le bien être de sa fille, sa pugnacité pour affronter son quotidien m'a fait penser aux récents rôles de Suzanne Clément ; elle est interprétée par une non professionnelle lituanienne à l'allure marginale Bria Vinaité.

mercredi, janvier 17, 2018

Le Rire de ma mère

C'est un drame traité en mode soft, par des réalisateurs novices qui n'évitent pas les situations convenues. Mais la justesse de l'interprétation et l'épaisseur donnée à chacun des personnages permet l'empathie et m'a incité à gonfler un peu ma notation de une à deux grenouilles.
Suzanne Clément , tête d'affiche, joue la mère battante et fantasque avec l'abattage qu'on lui connaît depuis Mommy , mais ce sont les trois autres personnages qui forcent l'admiration .
En premier lieu le père interprété par Pascal Demolon – un acteur souvent vu dans des séries ou des seconds rôles-qui sait nous faire passer par toutes ses incertitudes, ses forces , sa lâcheté parfois. Sabrina Seyvecou est la jeune belle-mère à la fois introvertie, gracieuse, mystérieuse, attentive. Enfin pour le jeune garçon qui est au centre de la narration puisque c'est son point de vue qui nous est relaté , on retrouve l'acteur remarqué et au cœur aussi de l'Echange des Princesses , Igor Van Dessel qui interprétait Louis XV âgé de 11 ans!

jeudi, janvier 11, 2018

La Monnaie de leur pièce

Ann Le Ny la réalisatrice touchante de Ceux qui restent est ici dans le registre vaudevillesque des Invités de mon père mais les critiques sont sévères !
J'ai pourtant souri à ce jeu de vengeance même s'il est vrai que la satire est caricaturale. Mais j'ai aimé le jeu de Miou Miou en « rescapée paumée »
, ex-compagne d'un jeune bourgeois soixante huitard devenu guerillero de Che Guevara dont elle devra élever leurs 3 enfants...et aussi le ton du récitant de la voix off (François Morel) qui nous invite au second degré …

Un Homme intègre

Un magnifique drame sombre (même noir), poignant, étouffant qui a valu à son réalisateur iranien d 'être en liberté surveillée mais aussi le prix Un Certain regard à Cannes ..

A aller voir absolument si l'on aime l'Iran mais pas un jour de déprime !
         

lundi, janvier 08, 2018

Cœurs Purs

Premier long métrage pour le réalisateur Roberto de Paolis, premiers grands rôles pour les deux jeunes acteurs principaux, ce film présenté à la Quinzaine des Réalisateurs à Cannes a été presque tourné à la façon d'un documentaire ; il sait pourtant nous toucher grâce à une approche intimiste (et très documentée sur le terrain) d'une réalité sociale et économique difficile.
Il met face à face trois types de communautés dans une banlieue pauvre de Rome, confrontée de surcroît à l'arrivée de migrants : un groupe de paroissiens catholiques engagés dans l'humanitaire, des jeunes voyous qui tentent pour les uns de s'en sortir malgré leur contexte familial défavorisé et des roms. A aucun moment il n'y a clichés (ou est-ce par ce que l'on découvre cet environnement ? ) et tous les acteurs expriment avec intensité leur point de vue particulier engendré par la peur (ou la crainte). Seul le prêtre apparaît comme un être apaisé prêt à guider ses jeunes ouailles.

vendredi, janvier 05, 2018

El Presidente

Ce thriller psychologique argentin nous emmène dans l'univers inquiétant d'un sommet des présidents d'Amérique du Sud dans les Andes chiliennes. Le paysage de montagne est écrasant comme l'est la mission de ces hommes et comme le sont  leur lourd passé et leurs intrigues actuelles.
Si l'ambiance est donc pesante, à l'image d'un scénario un peu grandiloquent, les situations et les dialogues sont crédibles. Ricardo Darin  incarne bien la stature de ce président argentin prêt à tout pour défendre ses intérêts et ceux de son pays.
Une fable glaçante sur la politique et le pouvoir (qu'il soit d'ordre économique, social ou psychologique car la séance d'hypnose est elle aussi impressionnante ….).

Le Grand jeu

C'est un film américain talentueux qui nous conte avec panache une histoire vraie relatée par son héroïne dans son livre Molly's Game.Molly, la Princesse du Poker (Jessica Chastain) est terriblement sexy, la relation père-fille est à la fois fusionnelle et compliquée, et l'ex-procureur chargé de défendre la belle se montrera brillant.....Son réalisateur Aaron Sortkin dont c'est le premier film en tant que réalisateur avait déjà su nous convaincre en tant que scénariste avec The Social Network ou A la Maison Blanche
Jouissif donc pour ceux qui ne sont pas allergiques à cette culture cinématographique là  (être un winner quoiqu'il arrive!) Et nous saurons dimanche si Jessica Chastain sera la « winneuse » du Golden Globe grâce à ce film.

mardi, janvier 02, 2018

Santa & Cie

Un divertissement familial ni vulgaire, ni mélo, ni gnangnan .C'est réjouissant surtout avec Alain Chabat et Pio Marmai ; en plus de beaux décors, des jeux de mots..
C'est Noël !

The Wedding plan

La réalisatrice-scénariste israélienne Rama Bursthein avait mis déjà le mariage dans la tradition juive orthodoxe au cœur de son précédent film Le cœur a ses raisons. On est donc loin de la comédie romantique traditionnelle américaine ou des préparatifs de mariage rocambolesques des films français mais bien dans le film psychologique qui rend compte à la fois de la profession de foi et du désespoir de l’héroïne qui veut rencontrer le mari qui lui corresponde dans la tradition du Hassidisme qu'elle recherche par tous les moyens depuis 10 ans....
Pas de vrai suspense pour les spectatrices averties qui ont croisé très vite le regard de celui qui sera le « bon ».... Il reste donc pour ce film l'intérêt de la découverte de traditions et l'empathie pour les personnages croisés plus ou moins abîmés par la vie.

L'Echange des princesses


L'écrivain-réalisateur Marc Dugain nous offre une page d'histoire méconnue qui donne une image bien négative du pouvoir monarchique absolu (il faut dire que l'on connaît la suite....) .

Cet échange de princesses entre l'Espagne et la France à la fin de la Régence nous permet de profiter de tout ce que le cinéma peut offrir : des décors fastueux et un plongeon dans l'intime grâce au jeu des acteurs qui donnent chacun une vision très subjective de leur personnage dans la subtilité pour Catherine Mouchet, dans la folie destructive pour Lambert Wilson qui interprète un Philippe V encore plus dérangé que l'on ne l'imaginait. Mais ce sont surtout les plus jeunes acteurs qui nous émeuvent avec le trio des 3 jeunes adolescents qui seront les victimes des complots politiques de leurs parents et de leur entourage : Kacey Mottet Klein (vu dans Quand on a 17 ans), Igor Van Dessel en Louis XV et la jeune comtesse de Montpensier fille du duc d'Orléans interprétée avec fougue ou neurasthénie avec la modernité d'une ado actuelle par Ana Maria Vartolomei.