mardi, décembre 26, 2006

10 Canoes, 150 Lances, 3 Epouses



Pour qui est imperméable à l'humour aborigène, cette approche "contemplative et naturaliste" des contes du bush australien est seulement longue et ennuyeuse. "Fable facétieuse" ou "savoureuse tragi-comédie anthropologique" les critiques sont élogieuses. Apprentissage de la patience, il faudra à la narratrice beaucoup d'autres contes pour apprécier à sa juste valeur "ce souffle de l'univers"…

samedi, décembre 23, 2006

Mon meilleur ami



C'était bien d'essayer de faire redécouvrir les champs de blé du Petit Prince et d'initier une réflexion intéressante sur l'amitié: preuves d'amitié, meilleur ami,recette pour se faire des amis? Celle des 3 S de Dany Boon: Symphathique, Souriant, Sincère ( un parallèle avec les 3S de Sea, Sex, Sun en relation amoureuse) ne semble pas vraiment marcher. Mais c'est une histoire d'amitié trop soudaine pour y croire vraiment et les ficelles sont un peu grosses pour émouvoir.
Ce couple d'amis tout neufs mal assortis est interprété par Dany Boon (un nouveau Bourvil?)et Daniel Auteuil qui joue de façon toujours aussi convaincante son éternel personnage d'introverti mal léché. Ils hésitent tout au long du film entre la comédie, genre Dîner de Cons et le mélo (le repas chez les parents). Il y a des scènes déjà vues ( la vente aux enchères) mais une scène est vraiment jubilatoire la parodie du jeu Questions pour un champion où le réalisateur écorche ce monde des jeux et de la télé réalité avec la participation de Jean Pierre Foucault en personne! L'ensemble est inégal mais plus original que les sempiternels tandems de comiques ou de flics et Patrice Lecomte sait toujours nous toucher quand il nous parle de solitude (le Mari de la Coiffeuse….)

Le Héros de la famille



Le titre choisi aurait dû être "Le Perroquet bleu" pour mieux refléter l'atmosphère cabaret de ce spectacle enlevé où tous les acteurs et actrices culte réunis pour ce film tiennent leur rôle avec panache, en particulier les duos Catherine Deneuve Miou-Miou, tout en faisant vraiment équipe pour nous faire rire, sourire ou compatir. Personne ne se prend trop au sérieux mais tous les personnages sont bien campés et nous surprennent chacun avec une pirouette inattendue….On quitte cette famille là à regret, on est pris par leur projet et on se prend à imaginer quelle contribution apporter soi-même pour faire revivre ce Perroquet.
C'est le second long métrage de Thierry Klifa, le premier Une vie à t'attendre réunissait Nathalie Baye et ses deux acteurs "fétiches" Géraldine Pailhas excellente en jeune femme brutale(et que l'on vient de voir dans Je pense à vous) et Michaël Cohen que l'on retrouve ici avec les "grands". Ce réalisateur nous montre une seconde fois qu'il aime ses acteurs et veut en tirer le meilleur pour nous les faire aimer.

dimanche, décembre 17, 2006

Déja vu



Contrairement à son titre, le scénario est très original mêlant thriller et science-fiction. Ce titre fait référence à cette sensation d'avoir déjà vu une scène, un paysage qui n'est autre qu'une maladie de la mémoire. Grâce à la science-fiction ce phénomène va être amplifié et servir une bonne cause.
Le film se déroule à la Nouvelle Orléans, après le passage de Katrina, et l'accent est bien mis sur le fait que si l'on ne peut échapper aux catastrophes naturelles les autres catastrophes peuvent être parfois évitées grâce à certains hommes de bonne volonté. Cet homme c'est Denzel Washington efficace, un peu mélancolique mais serein qui sait agir et rassurer.
Les premières images de l'embarquement dans une ville en liesse pour le carnaval sont très convaincantes et dans l'ensemble le rythme reste soutenu. Notre attention doit-elle aussi rester soutenue car le scénario un peu complexe fait appel à notre mémoire et à notre aptitude à vivre en parallèle deux axes de temps comme dans la scène de poursuite. Vous êtes prêt à y croire, alors allez voir ce "retour vers le futur".

jeudi, décembre 14, 2006

Hors de Prix


Contrairement à Quatre Etoiles qui se passait dans le même univers des palaces, ce film est réussi. Le monde à la fois feutré, raffiné et impitoyable des hôtels de luxe est très bien reconstitué avec de très belles images, comme celles de la préparation minutieuse d'un petit déjeuner par exemple. Le scénario est crédible et le chassé croisé des gigolos, femmes entretenues, hommes ou femmes plus que vieillissants en quête de compagnie jeune et belle est rendu avec cynisme et brio. Quelques répliques sont un peu lourdes ou convenues (se forcer à aimer le caviar), mais le film est séduisant tout comme ses acteurs en particulier Audrey Tautou qui brille enfin dans un rôle moins angélique qu'Amélie.

dimanche, décembre 10, 2006

Mauvaise Foi



Pas si comique et plus sérieuse qu'il n'y paraît, cette comédie psychologique illustre avec beaucoup de sensibilité l'attache à nos racines culturelles et religieuses. Elle nous montre aussi la difficulté à vivre à 2 dans le respect de l'autonomie de chacun et elle redit comme dans beaucoup d'autres films, c'est aussi le thème du nouveau feuilleton du samedi soir sur la 3, le dilemme devant le choix d'être parents et de fonder dans la durée une famille…Tout cela est dit et montré avec justesse, charme et humour, comme un essai littéraire réussi et facile à décrypter. Ce n'est donc pas un grand moment de cinéma mais cela sent le vécu, dommage que la fin soit vraiment bâclée,…

L' Intouchable



Beaucoup d'émotion dans ce film lent, dépouillé et sensible où l'on se plaît à suivre une jeune femme à la recherche de ses racines à Bénarès. Toute la salle à la sortie respectait le silence que réclame l'héroïne à son retour! Benoît Jacquot filme Jeanne, interprétée par Isild Le Besco, dans son intimité et sa quête de sa vraie nature toujours au plus près, à nu, ou sous un masque ou un maquillage qui la transforme au fur et à mesure de ses pérégrinations comme pour montrer la complexité de la nature humaine qui doit aller au bout de ses propres expériences pour se (re)trouver soi-même.

jeudi, décembre 07, 2006

The Last Show



C'était la dernière séance, et le rideau rouge est tombé pour Robert Altman, le réalisateur de ce film, décédé en novembre qui s'est fait plaisir en évoquant avec nostalgie mais sans mélancolie les émissions de radio soul et country en direct avec le public qui lui ont donné le goût de la fiction.
Nous restons spectateurs de loin, admirant la mise en scène et les allers-retours entre scène et coulisses très fluides; mais l'ange de la mort qui rôde et prend parti pour les plus faibles n'est pas très convaincant. On s'ennuie un peu…Heureusement Meryl Streep nous étonne et nous convainc une nouvelle fois mais...en chantant! Le duo des "soeurs Johnson" qu'elle interpète avec Lily Tomlin est réjouissant.

mercredi, décembre 06, 2006

Je pense à vous



Réflexion intimiste sur les relations dans le couple, les chassés-croisés entre exs, le glissement vers la folie, Pascal Bonitzer ne nous surprend pas et continue de faire évoluer ses personnages dans un univers clos de supers bobos, comme dans Rien sur Robert. Il sait nous accrocher et nous intéresser à cette anecdote littéraire morose superbement interprétée. Mention spéciale une fois encore à Charles Berling dans un rôle d'écrivain faux-juif égocentrique et tordu. Plus subtil est le personnage de Diane , interprété par Géraldine Pailhas, sensible, excédée d'être victime de ce monde d'intellos qui se nourrissent de vraies histoires ( son personnage a été calqué sur la véritable histoire de Marianne Denicourt que Depleschin avait mis en scène dans Rois et Reines) mais aussi d'être considérée comme analphabète puisqu'elle ne fait pas partie de l'élite littéraire.

Ne le dis à personne



Et pourtant tout le monde court voir ce triller romantique tiré d'un polar américain dont le succès est mérité. Bien ficelé, mêlant suspense et émotion amoureuse, la réalisation de Guillaume Canet est efficace, et surtout la distribution éblouissante. Personne ne refuse de tourner avec ce réalisateur et acteur en vogue; on aperçoit Marina Hands ( Lady Chatterley) mais cette fois son rôle rejoint la réalité de son parcours de championne d'équitation, avec Guillaume Canet acteur qui reprend son ancienne tenue de cavalier. On a hâte de le voir dans le film tiré du magnifique d'Anna Gavalda "Ensemble c'est tout".

dimanche, décembre 03, 2006

Les Infiltrés



Remake d'Internal affairs, polar hong-kongais fabuleux, la mise en scène de Scorcese donne un nouvel éclairage tout aussi passionnant sur ce jeu de miroirs et de faux-semblants. Cette fois c'est le Boston de la pègre qui sert de décor à une action hyper violente et un scénario sophistiqué. Les jeunes acteurs Matt Damon et Leonardo di Caprio, dans leurs rôles jumeaux d'infiltrés sont excellents. Un régal à ne pas manquer.

jeudi, novembre 23, 2006

Coeurs



LA bande annonce est trompeuse; on pourrait croire qu'il s'agit d'une comédie douce-amère, une suite de "On connait la chanson" où l'on retrouverait la "bande à Resnais" un peu vieillie certes mais toujours fantaisiste et gaie. Le début du film nous conforte dans cette idée puisque Alain Dussolier fait toujours visiter des appartements...
Mais très vite les personnages masculins s'avèrent désespéremment seuls et sombres marqués par leur passé qui leur pèsent tant que tout espoir d'une seconde chance parait inutile. Leurs démarches, leurs visages portent ce poids et même Lambert Wilson ne pourra pas s'en sortir malgré sa rencontre avec la si lumineuse Isabelle Carré car une fois encore le quotidien et les apparences joueront contre eux.
Quant au rôle ambigü de Sabine Azéma, il contribue à ce gôut amer, funèbre, morbide. Heureusement l'exercice de style qu'est la mise en scène, les décors et la fluidité des allées venuses incessantes, sous les flocons de neige qui volètent donnent une élégance certaine au film à défaut d'un élan lyrique comparable aux autres films de Resnais qui nous confrontaient eux aussi à notre solitude face à la mort (L'Oncle d'Amérique, l'Amour à mort). On est en tout cas bien loin du marivaudage lisse et politiquement correct des interviews pour le lancement du film.

mercredi, novembre 22, 2006

Lady Chatterley



On avait l'impression de tout connaître de ce roman lu trop tôt sous les couvertures à la lueur d'une lampe de poche pour ses scènes érotiques d'anthologie…. Et puis l'amant de Lady Chatterley c'est aussi le mythe de l'homme viril, fier mais bon qui permet à toute intellectuelle de fantasmer sur un jardinier ou plus généralement un non-intellectuel bien bâti et un peu fruste pour le parer nécessairement d'une sexualité hors du commun..
Ce film nous fait découvrir toute la richesse et la subtilité de l'œuvre de D.H. Lawrence qui dans tous ses récits a voulu redéfinir les relations amoureuses entre l'homme et la femme et a su décrire le désir, les pulsions, l'intime. Il le fait en se plaçant toujours du point de vue de la femme et la réalisatrice n'a donc rien ajouté. Elle a seulement parfaitement adhéré à cet univers et au langage de la nature souhaité par l'écrivain et qui est ici très brillamment illustré. L'union charnelle n'est pas un acte insignifiant ou une libération sexuelle, elle est la clé d'un véritable épanouissement qui ne peut se réaliser qu'en communion avec la nature. Cette nature est d'autant plus belle qu'elle n'est pas défigurée par l'activité humaine (opposition du paysage industriel aux sous-bois). D'ailleurs le titre est explicite "Lady Chatterley et l'Homme des bois". Cette approche environnementale est simpliste mais convaincante!
L'héroïne est charmante, et l'actrice Marina Hands est une vraie révélation. L'homme des bois Jean-Louis Coulloc'h est encore plus fruste que dans notre imagination, il s'humanise à mesure que lui vient la parole et l'amour.

vendredi, novembre 17, 2006

Scoop



Le seul scoop avec ce film c'est que Woody Allen va finir par lasser même ses fans à vouloir tourner un film par an. La recette réussie pour Match Point ,comédie légère et brillantissime échoue ici lamentablement. Pourtant les ingrédients sont similaires: l'aristocratie anglaise et ses décors somptueux, des acteurs jeunes, beaux et talentueux mais on n'adhère pas un instant à cette enquête sans doute à cause du rôle pathétique de magicien que s'est confectionné Woody Allen .La belle image qui restera dans ce film est le dialogue entre la secrétaire et le journaliste sur la barque des morts voguant sur le styx. Dommage que tout le film ne soit sur ce ton et cette magie là.

Le dahlia noir



Brian de Palma signe un nouveau film sur papier glacé; images glamour de la pègre, crimes sexuels et implication des grands de ce monde tout y est.On tourne les pages avec plaisir et suspense , mais sans émotion . Les deux acteurs masculins sont performants et agréables à regarder quant à Scarlett Johansson c'est intéressanr de la voir en star à l'opposé de son rôle de jeune fille à lunettes dans Scoop.

Babel



Ce film a obtenu le prix de la mise en scène à Cannes et ce n'est pas par hasard. Ce réalisateur maîtrise parfaitement le style mosaique illustrant le thème "c'est fou ce que le monde est petit" ou plus classe "on est maintenant tous citoyens du monde".La violence et la souffrance sont omniprésentes dans ce monde-là ce qui n'exclut pas la description souvent grandiose des paysages tant le désert (sud marocain) que la ville (Tokyo).

Prête-moi ta main



Cette comédie légère démarre très vite, les acteurs sont excellents, les décors intérieurs sont beaux et la famille est riche et heureuse. Donc 100% de détente, décidément Alain Chabat sait faire rire!

mardi, octobre 24, 2006

The Queen



C'est une réflexion très bien mise en image sur les deux pouvoirs parallèles en Grande Bretagne d'un Premier ministre élu et de la monarchie de droit divin. Les acteurs interprétant Tony Blair et Elizabeth II sont tous deux remarquables et nous permettent de nous intéresser à cette particularité britannique et à cet épisode périlleux pour le maintien de la Monarchie de la mort de Diana. On entre dans les arcanes du pouvoir avec les états-majors, à la manière de la Maison Blanche, c'est vivant et crédible.
Stéphane Frears s'attache au personnage de la Reine, à la façon dont il avait cerné Mrs Henderson, dans sa solitude, ses interrogations et sa souffrance de n'être pas respectée par son peuple qui lui préfère Diana malgré sa vie dissolue…C'est en virtuose qu'il sait nous montrer de façon apparemment simple et évidente une réalité et des personnages tiraillés et un univers politique complexe.

samedi, octobre 14, 2006

Le Grand Meaulnes



Figée dans une reconstitution historique très léchée l'histoire ne nous émerveille plus et les dernières scènes qui retracent la destinée de l'écrivain lui-même sont carrément grandiloquentes.
Quant aux acteurs, si Clémence Poésy est magnifique dans ce rôle, Nicolas Duvaucelle fait trop propret pour un adolescent fantasque et fugueur, quant à Jean-Baptiste Maunier ,s'il est parfait en François Sorel élève, il est vraiment trop jeune en instit, même avec une moustache!

L'Homme de sa vie



Le titre aurait pu être aussi Ma vie à l'envers, comme l'une des chansons qui accompagne le film et pour reprendre aussi le point de vue de la caméra dont les angles de vue sont très souvent originaux: paysages et scènes de vie sont filmés par le haut, par le bas; ce parti pris d'une forme sophistiquée accompagne bien le fond qui parle d'une remise en question.
Quelle bonne surprise! Le scénario est beaucoup moins linéaire que ne le laissait présager la promotion publicitaire encore une fois très envahissante orchestrée par les media qui banalise le scénario en le réduisant au retournement de comportement amoureux et sexuel d'un homme marié. Cette histoire est en fait contée de façon subtile, complexe dans un contexte riche où beaucoup de type de relations sont abordées: l'homme de leur vie c'est à titre très divers le père vieillissant pour le fils rejeté, ou l'enfant pour sa mère ou le seul grand amour de la grand mère perdu à 15 ans et bien sûr aussi Hugo et Frédéric pour ces deux hommes qui s'éprennent l'un de l'autre.
Tous ces personnages sonnent juste dans cette maisonnée avec ses chambres au papier fleuri, ses miroirs où chacun durant ce temps de vacances a du temps pour soi, pour se regarder, se scruter, se projeter. Les enfants petits ou grands ont chacun aussi leur univers: le petit Arthur, le magicien, l'enfant au microscope tous sont croqués avec vraisemblance et précision.
Et puis bien sûr, il y a Charles Berling, le séducteur torturé, sûr de lui, esthète, beau parleur et grand penseur. Il nous séduit nous aussi, nous convainc parfois et nous émeut.
Les paysages et la musique sont aussi très présents pour mettre tous nos sens à contribution. Des tangos langoureux(très tendance dans les films et les téléfilms du moment), le trio de Schubert dans les passages les plus dramatiques ( comme dans Barry Lindon), et une vieille chanson ringarde " Parlez moi de moi, il y qu'ça qui m'intéresse…" rythment les différents moments, nous permettant d'oublier le côté un peu répétitif de la mise en scène.
C'est donc un film enthousiasmant ou le rêve et la réalité se rejoignent pour nous faire voir nous aussi le monde à l'envers.

vendredi, septembre 29, 2006

Les Amitiés maléfiques



Cette fois le fond est bon! Défendre la "non écriture", encore que la fin contredise le propos puisque le héros finira tristement sa jeune carrière à Rochefort, et justifier l'art de la critique ( heureusement pour tous les bloggers), c'était une voie et une voix inédite quand tout le monde écrit à propos ou hors propos. A ce thème s'ajoute celui de l'amitié, du rôle du meneur de jeu mais cet aspect là manque de fougue et même de cruauté car le personnage du brillant étudiant qui devrait nous fasciner nous aussi n'est pas convaincant. Souvenez-vous du récent téléfilm sur Sartre qui décrivait beaucoup mieux l'ascendant intellectuel et humain du philosophe interprété par Laurent Deutsch. Quant à ses condisciples ils ne nous attachent ni nous émeuvent, et le film est donc un peu ennuyeux

jeudi, septembre 28, 2006

Le Diable s'habille en Prada



Impeccable dans sa forme, le film déçoit un peu par son fond.
Comme le magazine dont il dépeint les mœurs, Runway alias Vogue, les images sur papier glacé mettent en scène des créatures de rêve, en particulier la jeune assistante, qui ferait presque croire qu'en troquant ses vieux pulls à torsade contre des ensembles signés on acquiert la silhouette idéale d'Anne Hathaway ( vraiment magnifique).
Les dialogues sont drôles et l'identification d'une femme à sa marque de chaussures n'est pas si caricaturale… Par contre le carriérisme, la recherche des honneurs ou des avantages en nature, et surtout la dépendance à des hommes ou des femmes d'exception sont traités avec trop de simplisme ; l'aliènation au chef dans le film le Rôle de sa vie avec Agnes Jaoui et Karin Viard allait beaucoup plus loin…Et il n'était pas nécessaire de montrer la vulnérabilité de cette femme de pouvoir incarnée par Meryl Streep, son arrogance, sa tyrannie ordinaire en disent assez sur son manque d'équilibre et sa fuite en avant!
On sourit donc et on tourne les pages splendides de New York à Paris et de défilé en soirée, un peu étourdis et flattés de pouvoir le temps d'un film fréquenter ceux qui font la mode…et très déçus lorsque l'on retrouve sa propre garde-robe...

samedi, septembre 23, 2006

Les Aristos



Pour éviter d'être taxée d'un a priori défavorable sur les comédies populaires, il fallait essayer ce film réalisé par une personnalité forte et sympathique Charlotte de Turckheim qui semblait entourée d'après le générique de bons acteurs. Et le début est farfelu, avec des personnages truculents et une verve à la manière du Diable par la queue. La visite de la grande famille permettait de mieux diversifier le propos, c'était bien parti. Hélas le film s'enlise bien vite et devient lourd, très lourd…

mercredi, septembre 20, 2006

Quand j'étais chanteur



"Vous êtes pathétique" dit Cécile de France à Gérard Depardieu, et c'est l'adjectif qui caractérise le mieux tout ce film. Crédible le personnage de Gérard Depardieu en chanteur de "roucoule" l'est tout à fait, et sa performance d'acteur est encore une fois formidable. Les autres personnages sont plus ambigus, cela compense cet aspect monolithique du personnage central. Cécile de France est toute en charme et en fragilité même si son histoire à elle est plus contestable et si on peut se demander pourquoi elle commence par coucher puis après seulement à s'interroger…Les dialogues sont soignés, et au début ça marche, certaines scènes comme la leçon de tango sont émouvantes mais ensuite le film se répète et traîne en longueur…et même les accros de radio Nostalgie baillent un peu.

mercredi, septembre 13, 2006

Thank you for smoking



Profession lobbyiste, cette version très américaine d' "un smoking or not smoking", est gaie, avec un rythme alerte et enjoué. L'acteur qui interprète le rôle principal a vraiment un look très "vendeur". Plaisir des mots et de la rhétorique, on oubliera le côté un peu grandiloquent de la relation père fils… Les décors sont soignés et le tout fait un film qui devrait faire un tabac!

Les Particules élémentaires



Après Flandres l'univers Houellebecquien ne semble plus si noir ni si malsain…. L'adaptation allemande évite la polarisation racoleuse sur le thème cher à l'auteur de l'obsession et/ou de l'insatisfaction sexuelle. Par contre les ravages de la vague hippie des années 60 sont férocement dénoncés, notamment lors de la scène très dure de la mort de la mère. On rit par contre franchement dans l'épisode du séjour en camping mi-naturiste, mi-new age ! C'est finalement l'amour qui triomphe, tant dans le non-dit avec l'un des demi-frères Michel, que dans le mélo avec Bruno. Les deux couples d'acteurs sont par ailleurs excellents, mais tout le film n'apporte finalement rien d'original.