mercredi, novembre 22, 2006

Lady Chatterley



On avait l'impression de tout connaître de ce roman lu trop tôt sous les couvertures à la lueur d'une lampe de poche pour ses scènes érotiques d'anthologie…. Et puis l'amant de Lady Chatterley c'est aussi le mythe de l'homme viril, fier mais bon qui permet à toute intellectuelle de fantasmer sur un jardinier ou plus généralement un non-intellectuel bien bâti et un peu fruste pour le parer nécessairement d'une sexualité hors du commun..
Ce film nous fait découvrir toute la richesse et la subtilité de l'œuvre de D.H. Lawrence qui dans tous ses récits a voulu redéfinir les relations amoureuses entre l'homme et la femme et a su décrire le désir, les pulsions, l'intime. Il le fait en se plaçant toujours du point de vue de la femme et la réalisatrice n'a donc rien ajouté. Elle a seulement parfaitement adhéré à cet univers et au langage de la nature souhaité par l'écrivain et qui est ici très brillamment illustré. L'union charnelle n'est pas un acte insignifiant ou une libération sexuelle, elle est la clé d'un véritable épanouissement qui ne peut se réaliser qu'en communion avec la nature. Cette nature est d'autant plus belle qu'elle n'est pas défigurée par l'activité humaine (opposition du paysage industriel aux sous-bois). D'ailleurs le titre est explicite "Lady Chatterley et l'Homme des bois". Cette approche environnementale est simpliste mais convaincante!
L'héroïne est charmante, et l'actrice Marina Hands est une vraie révélation. L'homme des bois Jean-Louis Coulloc'h est encore plus fruste que dans notre imagination, il s'humanise à mesure que lui vient la parole et l'amour.

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