dimanche, juin 23, 2019

Noureev, le corbeau blanc



Ralph Fiennes signe un biopic consacré à Rudolf Noureev. On y préfère de loin le talent de l'acteur, qui interprète ici avec grandeur et sobriété le rôle du maître de ballet qui lance Noureev au Kirov, Alexander Pushkin, au réalisateur qui abuse  des flash-back.
Mais ce film est intéressant pour sa réflexion sur la danse : cet art ne doit pas privilégier la performance technique mais il doit faire naître dans l’âme du spectateur un sentiment d'espérance et une volonté de se battre contre le désespoir ; la comparaison avec le tableau de Géricault qui peint l'espoir sur son Radeau où les corps sont mutilés et les âmes désespérées rappelle le point de vue de Maguy Marin qui veut que le spectateur aime la danse exprimée par des corps vieillis.
Certaines scènes sont aussi particulièrement réussies, en particulier toutes les scènes relatives à l'art et aux lieux culturels dans Paris; le parallèle entre le tableau de Rembrandt et de la première rencontre du jeune Rudi avec son père qui l'entoure de ses bras est un beau plan de cinéma. Alors que les autres scènes sibériennes en flash-back témoignent d'un cinéma passablement dépassé... Mais le final avec le passage à l'Ouest du danseur combine intensité, psychologie et bonne direction d'acteurs.
Ce film british fait la part belle à d'excellents acteurs français ( Raphaël Personnaz, Adèle Exarchopoulos, Olivier Gourmet); le jeune danseur qui interprète avec fougue Rudolf est ukrainien.
Au final un film qu'il vaut mieux apprécier pour son fond que pour sa forme, c'était bien le message du réalisateur !


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