vendredi, février 15, 2019

Vice


002.pngUn film brillant, intelligent, documenté sur un sujet difficile :Adam McKay récidive ; son savoir-faire nous avait déjà bluffé dans un film plein d'humour sur le mécanisme de la crise des subprimes de 2008 (The Big Short). Déjà il y travestissait ses acteurs, méconnaissables!
On retrouve dans son casting Christian Bale et Steve Carell qui tiennent respectivement les rôles principaux de Dick Cheney et de son complice des premières heures Donald Rumsfeld. Ils parviendront grâce à leur goût du pouvoir, leur cynisme et aux manipulations exercées dans leur sphère politique et particulièrement sur le faible G.W. Bush Junior, à contourner les lois et même à en faire voter de nouvelles pour écrire ou influencer la politique américaine lors de plusieurs mandats présidentiels dont celui de la période 2001- 2009 qui bouleversera l'ordre mondial.
Mais Dick Cheney était beaucoup trop prudent nous dit-on pour laisser des traces ; son biopic ne pouvait donc nous être livré de façon linéaire. Il fallait subodorer, expliquer, démontrer. Pendant les 2H 12 du film, le réalisateur a donc recours aux digressions : sur les techniques de communication pour recentrer une information – dont les premières « fake news » relatives aux armes de destruction massive supposées détenues en Irak, divulguées par des média appropriés ( Fox News),  avec des allégories (images du cœur battant), des figures de style liées à la pêche, loisir préféré du vice-président etc.
C'est donc un film déconstruit, « roublard » et « tape-a-l’œil » a-t-on aussi écrit, un puzzle éclaté où tous les coups sont permis pour défendre le parti antirépublicain américain.
Christian Bale a obtenu le Golden Globe du meilleur acteur pour son interprétation de Dick Cheney pour lequel il s'est métamorphosé physiquement (+20kg) ; l'Oscar correspondant serait justifié; mais un oscar pour la réalisation marquerait  nettement un engagement politique d'Hollywood.
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