mardi, décembre 18, 2018

Leto


Le Leningrad Rock club sous l'ère 
Brejnev au début des années 80: un couple passionné de musique occidentale va y accueillir Viktor Tsoi qui deviendra le chanteur de Kino, groupe emblématique de la Perestroïka.  

Loin du biopic, le cinéaste russe Kirill Serebrennikov, assigné à résidence depuis un an, nous livre ici une reconstitution à la fois intimiste, réaliste et baroque de la vie quotidienne d'un groupe de jeunes gens amoureux des groupes de rock anglo-saxons. Elle prend des allures de jeu de chat et de la souris avec le système bolchevique écrasant quand elle n'est pas simplement pour la jeune femme Natasha et son bébé une gageure pour concilier sa vie précaire de femme de musicienne dans un appartement communautaire et ses aspirations à mener une vie libre.
Ce film en noir est blanc est loin d'être triste, les images sont très belles et cette jeunesse est pleine d'énergie, même si l'alcool aidant certaines fins de soirées dégagent une mélancolie très slave. La réalisation est inventive; elle privilégie le mouvement accentuant ici l'aspiration à l'émancipation. Quant à l'histoire amoureuse du trio, elle est traitée sobrement, avec subtilité, psychologie et élégance, tant sur la forme que dans le fond.
Ce n'est donc pas un film réservé aux seuls fans de Bowie ou de The Velvet underground même si la bande son est considérée par ceux qui sont capables de juger comme excellente; globalement la signature de ce film est très « Nouvelle vague».


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