dimanche, octobre 07, 2018

Un Peuple et son roi


Ce film est aux antipodes d'une saga historique de la révolution française ; les événements relatés se déroulent effectivement entre la prise la Bastille et l'exécution du roi mais ils nous sont restitués par le prisme d'une poignée de quelques citoyens du faubourg Saint Antoine.
Parmi ceux-ci, figure un couple improbable d'une lavandière (interprétée avec la vigueur d'Adèle Haenel ) qui va porter haut et fort (bien sûr!) la bannière de la revendication de la démocratie, même pour les femmes, à la manière de la Marianne de Delacroix et d'un ex-voleur de poules incarné par Gaspard Ulliel dont le personnage est totalement onirique et le jeu inadapté au contexte. L'autre couple est plus traditionnel, plus crédible avec Olivier Gourmet en souffleur de verre et sa femme (au foyer) Noémie Lvovsky, tous deux humanistes, plus naturels dans leur recherche de liberté mais dont le scénario ne leur épargne pas le risque du mélo.
Mais le titre résume bien le déroulement des événements le peuple se réjouit de la prise de la Bastille et la scène où le soleil perce enfin une fois le sommet de la tour tombée est symbolique. Il aime son roi avant que celui-ci ne fuit car Varennes marque définitivement le tournant de sa triste destinée. L'importance de cette déception du peuple les conduira en juillet 991 au Champ de Mars et à la fusillade qui en suivra, illustrée bien pauvrement dans le film.
Louis XVI est interprété sobrement par Laurent Laffitte et il semble avoir inspiré le réalisateur qui nous offre là ses meilleures scènes, en particulier sa confrontation cauchemardesque avec les précédents rois de France dont Louis-Do de Lencquesaing en Roi Soleil !
Parmi les bons moments de cinéma, il faut noter les débats à l'assemblée constituante qui devient la Convention Nationale après la prise des Tuileries le 10 aôut 1792  marquant le début de la Terreur ; ils sont tour à tour intéressants, drôles et instructifs (ainsi le passage au vote nominatif de tous les députés qui doivent se prononcer sur la mort du roi). Des noms célèbres prennent le visage familier d 'un acteur, Louis Garrel en Robespierre ou l'interprète de Marat fidèle au portrait du tableau de David de nos livres d'histoire.....
Dommage que le parti pris du réalisateur d'éviter les travers de la superproduction et d'incarner le peuple en nous attachant ( ou pas) à  de futurs citoyens libres nous brouille vraiment le déroulement logique et historique en leur donnant la priorité dans des scènes répétitives ou intimistes .

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