jeudi, mars 16, 2006

Toi et moi



Ce chassé-croisé entre roman-photo et (souvent) triste réalité pour deux jeunes femmes à la poursuite du bonheur est un régal. Il, ou plutôt elle puisque c'est une femme quasi débutante Julie Lopez-Curval (c'est son deuxième film), réussit à nous séduire et à nous toucher ( nous les femmes seulement?), là où sur le même terrain la comédie récente Les Célibataires a échoué. Ici tout est pensé et vécu et les personnages ont une vraie épaisseur. L'anti-héroïne du film c'est Julie Depardieu ( on a l'impression de n'avoir plus qu'elle en France comme actrice tant elle est présente dans les films récents et à paraître ), et elle est vraiment parfaite dans son rôle de grande nunuche empêtrée de ses jambes et de ses bons sentiments ; on ne peut mieux la décrire que Louis Guichard dans Télérama "reine des pommes, des complexes et des aveuglements".
Mais notre Bridget Jones n'est pas un cas isolé, même en 2006, nous l'avons tous côtoyée, ignorée ou fait souffrir car le syndrome "prince charmant " est profondément ancré dans notre civilisation ( et pourtant le personnage interprété par Tom Sysley est paradoxalement aux antipodes de ce fantasme). Le prince charmant de conte de fées c'est plutôt Jonathan Zaccai en violoniste hongrois (pléonasme) qui essaye et réussit bien sûr à dévier de son quotidien sage et presque rassurant la jolie brune aux yeux bleus Marion Cotillard qui rejoint dans cette galerie de violoncellistes cinématographiques émouvantes Emmanuelle Béart dans le magnifique film de Claude Sautet "un Cœur en Hiver". Mais si l'on compare ces deux films, on peut regretter que la réalisatrice n'ait pas beaucoup "fait jouer les violons" pour nous prendre plus à l'émotion comme si elle ne voulait pas nous éloigner de son propos sur le romantisme d'aujourd'hui.

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