Favori pour la Palme d'Or, le
réalisateur d' Ida est
reparti avec le Prix de la Mise en Scène; il a su toucher
juste, une fois encore, en nous invitant dans la Pologne de son
enfance où la population meurtrie par la guerre se retrouve pauvre
et vassale de son vainqueur qui lui impose le communisme.
Le
film se déroule sur quinze ans pendant la guerre froide : tout
comme la religion, la musique américaine (dont le jazz) était interdit
derrière le « rideau de fer ».
La
musique traditionnelle doit donc jouer le rôle de ciment et fédérer
tous les peuples slaves en faisant vibrer leur âme slave qui s'exprime en chants et en danses; cette musique est au cœur (et au
chœur) du sujet ; le titre de la chanson phare le cœur (justement) évoluera au rythme des
représentations, de l'histoire du groupe et du parcours du couple
qui l'a mis au répertoire.
Un couple fusionnel mais bancal dès
le début. Lui est le directeur artistique il choisit ses
« sujets », Elle, est belle, elle doit plaire pour être
choisie.Cette
dissymétrie est mal vécue par la jeune fille dont le parcours a
accentué la dépendance aux hommes. Lui est amoureux, ce sentiment
lui suffit à imaginer qu'il n'y a pas de doute pour elle quand il
décide de s'enfuir pour Paris, ni de mal être quand ils s'y
retrouvent enfin.
Leur parcours sera un calvaire...
C'est
un film noir, accentué par le choix de tourner en noir et blanc
dans un format carré qui met en évidence la dureté,
l'affrontement, la trahison, la misère morale ou physique... C'est
d'une grande beauté et d'une profonde tristesse.
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