vendredi, mars 28, 2014

Les Gazelles

Réalisée par Mona Achache (l'élégance du Hérisson), écrite par Camille Chamoux (chroniqueuse humoristique et scénariste de la pièce Née sous Giscard) qui tient aussi le rôle principal, cette comédie de filles est bien loin de la comédie romantique à l'américaine. Si c'était un documentaire ce serait  un essai sociologique sur la difficulté à vivre le célibat pour des trentenaires(++) qui n'ont plus rien de célibattantes mais seraient plutôt des perdantes... Heureusement le ton reste vif et drôle et c'est avec beaucoup d'autodérision que le quatuor nous emmène dans son quotidien.
C'est une sérieuse remise à niveau pour ma part sur les nouveaux codes des relations homme-femme où le mot séduire est remplacé par "pecho"...C'est à la fois plein d'énergie et sans illusion, cela m' a bluffée! (mais heureusement que je n'ai pas à fréquenter pole-emploi, ce serait quand même flippant de devoir compter sur l'une d'elles car on a la désagréable impression que le travail les préoccupe moins que  leurs soucis perso, dommage pour la progression de l'égalité professionnelle).

jeudi, mars 27, 2014

Aimer, boire et chanter

Dans des paysages du Yorkshire à la manière de « Smoking », avec des bandeaux affichant la fuite du temps, ce film qui joue avec aisance sur les plate-bandes du théâtre (il est d'ailleurs tiré d'une pièce de théâtre anglaise) a bien tous les signes distinctifs de son réalisateur. Sur le mode de la comédie, ses thèmes préférés: la mort, le couple, l'amour et le théâtre sont égrenés avec légèreté, humour.
Trois couples sont mis en scène représentant des univers sociaux différents dont un couple de fermiers interprété par Alain Dussolier et Sandrine Kamberlain (!... cherchez l'erreur; ce casting improbable est surement intentionnel?); pour le couple vaudevillesque des "riches", le choix de Michel Vuillermoz étonne lui aussi (la volonté sans doute de la référence théâtrale omniprésente), sa partenaire Caroline Sihol est parfaite. Quant au partenaire de Sabine Azema, le pilier et l'âme de cette pièce comme toujours pour Resnais, le médecin horloger plutôt introverti et réservé ne pouvait être Pierre Arditi.... qui n'apparait donc pas au générique mais qui était présent selon moi puisqu'il incarne certainement dans l'esprit du réalisateur ce fameux Georges séduisant, refusant de vieillir et aimant la vie......

lundi, mars 24, 2014

3 Days to kill

Un tueur de la CIA partagé entre devoir professionnel et devoir paternel.... voilà de quoi alimenter des situations qui devraient être cocasses si le scénario était de la même verve que Les Soprano. Mais il est signé Luc Besson et si certains épisodes sont parfois drôles ( l'italien censé donner un code confidentiel sous la torture est là au bon moment pour donner la recette de sauce de sa mama sicilienne – sur fond d'air italien bien sur), ils ne sont le  plus souvent que "clichés"  et/ ou  sirupeux. C'est un film américain qui se déroule à Paris et l'accent des français est censé faire rire aussi.... Donc beaucoup de clins d'œil faciles mais une petite surprise du scénario cependant avant le final convenu. Les inconditionnels de Kevin Costner pourront apprécier son charme vieilli certes mais dont le regard bleu est toujours séduisant. A voir si l'on a 3h à tuer....

Un Amour d'hiver

Le titre français a substitué le mot amour au mot conte (parce que déjà pris par Rohmer sans doute) or il s'agit bien d'un conte fantastique ( je veux parler du genre pas du résultat) avec des personnages qui devraient être truculents ou dantesques mais qui se révèlent plats ou simplement mièvres genre Veillée des Chaumières. Cependant les décors sont vraiment très beaux (mais désuets selon la critique vraiment très mauvaise our ce film).

mercredi, mars 19, 2014

Her

Un très beau film percutant pour défendre les mots et les belles lettres.....
On est dans la science-fiction, un peu, puisque l'on peut se faire aider par un « Opérateur Spécialisé dont on peut faire son ami, son amant ou son gestionnaire; il est disponible à la demande et muet sur simple touche off, il partage vos pensées et en plus trie vos mails et optimise vos talents! N''est-ce pas le meilleur des mondes avec la possibilité de s'affranchir d'une vie de couple où le quotidien pourrit la vie?
En fait on sait déjà combien les relations virtuelles via le net fonctionnent bien tant dans le domaine de la relation sexuelle ( à condition toutefois que les partenaires ne soient pas trop obnubilés par leur propre fantasme comme la fille au chat ici) et qu'une relation épistolaire peut créer de vrais liens d'autant plus étroits que les échangent sont fréquents; les mots ont un réel pouvoir qui est ici illustré à la perfection. Le seul écueil de la relation est ici encore le besoin de se sentir unique et que la relation soit uniquement biunivoque......Or business obige un OS a plus de 8000 clients dont presque 10% sont des amoureux transis!
Joaquim Phoenix est un acteur fabuleux et il réussit l'exploit d’être en plein écran face à nous pendant deux heures sans que le temps nous paraisse long. C'est sur quand j'aurai un OS je l'imaginerai dans la peau de cet acteur qui a l'art de cultiver une part féminine en lui comme le dit son ami Chris dans le film!

Et puis si je vis une seconde vie c'est décidé: je serai écrivain dans un service de lettres personnelles à la demande.

Monuments men

Après avoir vu ce film  on pourrait nous pardonner un contresens dans la traduction du titre tant le casting donne à croire que ce sont bien les acteurs qui font ici office de monuments.....Quelle distribution pour des rôles hauts en couleur!(à par celui de Jean Dujardin qui n'est pas gâté – un français vu par les américains ....)!La guerre joue presque ici un rôle de décor!
 Pourtant le film commence quand beaucoup d'autres finissent: Paris est libérée (et Cate Blanchett en prison, c'est un moment très émouvant) et la progression vers l'Allemagne ne se fera pas sans pertes et sans lutte acharnée ( on voit un campement pendant la terrible bataille des Ardennes). Beaucoup d'épisodes restent très anecdotiques et le grands dilemme à l'américaine: « une œuvre d'art vaut-elle le prix d'une vie » plombe un peu ce film à la bannière étoilée très présente!

Un été à Osage County

Déballage de linge salle en famille; c'est crédible, violent mais on ne sent pas très concerné et je n'ai pas aimé Julia Roberts dans ce rôle d'aigrie..... Vieillie, méconnaissable, j'avais trop de peine pour ma pretty woman pour apprécier son face à face avec sa mère (Meryl Streep).

Gloria

Se faire la plus belle pour aller danser et espérer rencontrer le prince charmant n'est-ce pas aller au devant de pas mal de déboires, surtout lorsqu'on a atteint la date de péremption ou peu s'en faut... Gloria est pourtant chanceuse; elle va séduire un homme gentil, convenable qu'elle pourra même présenter à ses enfants et à ses amis..... Mais elle veut se l'approprier et qu'il « reparte à zéro » , c'est quand même trop demander! Quitte ou double? Pas de scoop ! Elle retrouvera son autonomie en s'adonnant (avec modération) à l'alcool, à la fumette et à la danse toute seule....Ce scénario est donc un peu convenu; mais ce film a une dimension politique puisque il est censé montré la reconstruction du Chili et son actrice Paulina Garcia est une star nationale! Soyons donc ouverts au nouveau cinéma chilien.

lundi, mars 10, 2014

Diplomatie

Une forme classique (par Volker Schlondorf, le réalisateur du Tambour) Volker  Schlöndorff ) pour un moment historique filmé au plus près de deux personnages admirablement interprétés par André Dusollier et Niels Arestrup qui cette fois mérite un César pour un premier rôle! Une belle leçon d'histoire (un peu romancée) et une performance artistique à ne pas manquer!


The Grand Budapest Hotel

Décors, acteurs, imagination fertile et références nombreuses aux grands classiques du cinéma font de ce film un must absolu des cinéphiles. C'est un film complexe, à la fois par la forme du du récit inspirée par La Pitié dangereuse, le premier roman de Stefan Zweig qui fait des allers-retours dans le temps (le narrateur parle au temps présent pour rapporter une histoire qui se passe dans les années 1930 mais qui lui a été racontée dans les année 1960) et par son contexte fantastique où les personnages évoluent un peu comme dans un film d'animation caractéristique de la patte très originale de son réalisateur américain Wes Anderson. De l'art sur papier glacé..... à admirer à défaut de s'émouvoir!

Qu'est ce qu'on a fait au Bon Dieu?

Comme on pouvait s'y attendre avec Christian Clavier tenant le rôle principal cette comédie ne fait pas dans la finesse mais elle n'est jamais vulgaire et l'on rit beaucoup de nos clichés. Le thème étant le racisme c'est courageux et réussi de ne jamais blesser mais cela implique nécessairement de rester superficiel (et parfois un peu ridicule dans le personnage du prêtre); les seconds rôles (les 3 filles aînées en particulier ) ne sont guère fouillés et la jeune et jolie personne qui interprète la benjamine ne fait guère elle aussi que de la figuration décorative (Elodie Fontan). Ce sont la mère (Chantal Lauby)et les parents ivoiriens qui sont les plus convaincants.
C'est du Feydeau à l'heure de la mondialisation avec tous les grands classiques des ressorts de la comédie autour d'un mariage avec désormais le very bad trip des 24h qui précèdent la cérémonie et pas d'angoisse on sait que tout finira par s'arranger. Un divertissement à coup sur!

dimanche, mars 02, 2014

Jack et la mécanique du coeur

 Semaine de vacances scolaires oblige, je suis allée voir un dessin animé un genre qui m'est un peu étranger.
Mais pour celui-ci que de poésie dans les images et dans les chansons! Très sophistiqué (du genre romantico-gothique), il  est servi par des textes très élaborés dits par  de comédiens de talent  : Jean Rochefort dans le personnage de Georges Mélies et  Grand Corps Malade dans celui de Joe.... Et c'est d'autant plus beau que c'est triste! A réserver donc aux plus grands des petits...

Week-ends

La chanson de Fréhel « Ou sont tous mes amants » est un beau final mélancolique pour cette comédie dramatique psychologique à la française et à la patte très féminine (Avis aux amateurs, les autres s'abstenir absolument!).
C'est un film plus amer que doux et son intérêt se dévoile mieux au fur et à mesure que le temps s'écoule. Et c'est bien le temps ici qui est le sujet principal ; on nous invite à le mesurer à travers les saisons presque toutes aussi pourries les unes que les autres dans ce coin de Haute-Normandie où deux couples très différents mais néanmoins amis choisissent de passer tous leurs week-ends .....
J'avais préféré Karin Viard en femme apaisée et ouverte dans Lulu à cette nouvelle interprétation d'une femme égocentrique qui s'agrippe à ses acquis ( son mari, ses maisons ses enfants....). C'est le seul personnage qui ne suscite pas l'empathie dans ce film où les repas partagés ne sont guère des moments de détente à la Claude Sautet mais plutôt des confrontations entre des visions de la vie(ou un manque de vision pour Jean- interprété par Jacques Gamblin toujours très à l'aise dans les rôles de paumé) complètement opposées. Chaque personnage semble détenir une clé un peu mystérieuse ( en particulier Aurélia Petit qui incarne Pascale la nouvelle compagne de Jean ) pour accepter le cours des choses. Quant à celle du second personnage masculin interprété par  un allemand Ulrich Tukur, tout en rondeur et en sagesse apparente, ne cache-t-elle pas bien des abnégations (c'est lui qui interprète d'ailleurs la chanson!).


Abus de faiblesse

Dommage, Kool Shen n'incarne absolument pas dans mon cas la séduction et j'ai eu bien du mal à comprendre comment une femme aussi volontaire, raffinée et indépendante que le personnage joué avec talent par Isabelle Huppert pouvait se faire abuser par un homme frustre et dont les gouts pour le bling-bling ne correspondent guère à la culture et au raffinement de la cinéaste . C'est pourtant la triste réalité vécue par la réalisatrice Catherine Breillat avec l'escroc Christian Rocancourt.... Encore une fois une histoire vraie qui déçoit au cinéma.