jeudi, août 30, 2018

My Lady


C'est un film britannique classique, que le couple des deux acteurs formé par Emma Thompson et Stanley Tucci met particulièrement en valeur ( et vice versa).
 Le thème de l'éthique relatif aux jeunes malades aurait pu être traité de façon trop lacrymale ( les premières scènes nous plongent directement au cœur d'un jugement douloureux), il n'en est rien et la Juge se comporte en vrai pro et en grande dame.
Pour éviter le côté trop théorique et trop froid , le film nous emmène vers les chemins de la poésie , un peu martelée il est vrai, et le personnage de l'adolescent romantique et torturé vient apporter le coté sentimental  pour nous rappeler que même sous la perruque et le formalisme, les britanniques se posent eux aussi les questions existentielles
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Burning


C'est un beau film, mystérieux, poétique mais aussi très ancré dans la réalité de la société coréenne en ville et à la campagne... Pourquoi se sent-on si désemparée à la fin, au point que l'on se demande s'il ne faut pas aller à la séance suivante pour essayer de capter plus de signaux pour comprendre la seconde moitié du film ?
Mais non, il a suffi de lire l'interview de son réalisateur sur Télérama ! Lee Chang-Dong ( dont nous connaissons Poetry), nous y explique qu' un film doit susciter l'imaginaire, « comme un oignon il convient pour le spectateur d'en éplucher les couches successives ». Cette lecture confirme aussi les différentes pistes sur lesquelles notre imaginaire et nos références cinématographiques nous avaient amenée,(ouf!).
Le cinéma « abstrait» est un exercice exigeant mais captivant...et je me garde bien de toute cotation, c'est beaucoup trop subjectif!

lundi, août 27, 2018

BLACKKKLANSMAN- J'ai infiltré le KLU KLUX KLAN


Un « grand » film typiquement américain, avec ses caractéristiques : raconter une histoire vraie, défendre des valeurs, s'inscrire dans la marche de l' Histoire et mettre en valeur un couple d'acteurs connus (j'avais déjà rappelé ces must dans ma critique de Pentagone Papers).
Il a permis à son réalisateur Spike Lee de décrocher le Grand Prix du festival de Cannes 2018, non sans quelques réserves de critiques qui jugent le film manichéiste où l'humour est répétitif ...ce que l'on ne peut que confirmer !
Un cinéma « martelé et engagé », nécessaire pour rester dans la continuité d'un combat toujours d'actualité comme nous le rappelle le cinéaste qui termine par les émeutes de Charlottesville et dédie son film à une jeune femme qui y a perdu la vie.

The Guilty


C'est un film danois, donc sobre, minimaliste comme il se doit. Ici à l'extrême puisque ce cinéma là ne montre rien : on écoute et on est en empathie complète avec le personnage principal (et quasiment unique acteur, les autres ne sont que des figurants pour créer le contexte, un centre de traitement des appels au 112). Pour le reste, comme ce policier nous devrons imaginer la situation et essayer avec lui d'élaborer une stratégie d'action....L'histoire d'enlèvement ne nous paraît donc pas fabriquée, imposée, on est, nous aussi, dépendant de l'écran et des téléphones, seuls éléments pour relever le défi et corriger nos erreurs de parcours.
Pour son premier long-métrage, le réalisateur Gustav Moller nous livre un polar vraiment original et parfaitement maîtrisé techniquement, dont l'interprète Jakob Cedergren est bien éloigné du gentil policier qu'il incarne dans la série télévisée Meutres à Sandham .

dimanche, août 26, 2018

Le Monde est à toi


Il faut accepter de se laisser embarquer dans un monde qui n'est certes pas à moi mais qui nous est croqué avec humour, verve et subtilité. (un film punchy doit-on dire pour rester dans le style du réalisateur Romain Gavras qui nous vient du monde du clip ).
Le personnage principal, François, interprété par Kelim Leklou est attachant (comme dans Coup de chaud où il jouait le rôle principal), juste dans son interprétation et il est brillamment accompagné par tous les seconds rôles. On retrouve l'interprète époustouflante ( comme le film ) de Divines : Oulaya Amamra, une fille qui n'a pas froid aux yeux disait-on autrefois, qui ira loin, dans le scénario et sûrement au cinéma aussi ! Les acteurs qui ont pignon sur rue tels que Vincent Cassel, incroyable dans un rôle à contre emploi, Philippe Katerine en avocat très spécial et bien sûr François Damiens irrésistible en «  sauveur » d'immigrants.
C'est une comédie féroce, amorale et impitoyable pour les mères castratrices ; Isabelle Adjani y fait un retour fracassant dans ce rôle mais je n'ai pas réussi à adhérer au parti pris outrancier du personnage et/ou de son interprétation.
Cette comédie française est à découvrir pour la nouveauté du ton, la vivacité, l'aspect sociologique et le scénario, mais attention il faut s'accrocher dès les premières scènes, cela va dans tous les sens et on en a plein les yeux et plein les oreilles !