jeudi, janvier 24, 2008

Didine





Comédie sentimentale à la française, ce film dont le titre pourrait faire fuir, a conquis la presse par son ton juste, entre grave et léger, proche de la vie bien réelle. Il faut dire que le scénario a été coécrit par Anne Le Ny avec toute la délicatesse qu’on lui connaît depuis Ceux qui restent. Mais cette fois tout finit bien comme pour gommer les moments trop désespérants ( et il y en a beaucoup!).
Géraldine Pailhas prend à bras le corps le rôle de Didine que l’on croirait écrit pour elle; elle est de tous les plans à la fois triste, songeuse voire médiocre quand sa vie se déroule comme un long fleuve tranquille et ennuyeux mais son visage s’éclaire et elle devient radieuse quand elle se découvre amoureuse. Les deux autres actrices Julie Ferrier la suicidaire et Edith Scob, en Tatie Danièle, sont également formidables. Quant aux hommes on ne peut nous aussi que se retourner comme l’héroïne sur Christopher Thompson (le scénariste du Héros de le Famille mais que l’on avait vu comme acteur dans Fauteuils d’Orchestre) tant sa personnalité crève l’écran, quant à Benjamin Biollay il est déroutant, antipathique et contribue donc à apporter au film cette gravité et ce ton doux-amer.

no country for old men





C’est un film formidable où l’action est prétexte à une galerie de personnages savoureux, les scènes sont toujours à voir sous plusieurs angles avec des détails attachants ou très fouillés. Les dialogues sont souvent brefs mais incisifs et les situations exceptionnelles. C’est une Amérique désespérée et désespérante qui est disséquée mais avec brio et panache.

lundi, janvier 21, 2008

Lust, Caution





Attention Grand Film! On nous avait prévenu et la Mostra de Venise l’ a primé. Oui Ang Lee nous livre une grande fresque historique d’un classicisme élégant, soigné; la reconstitution de Shangai pendant la seconde guerre mondiale est formidable et les deux interprètes principaux-Tony Leung toujours parfait (In the Mood for love)et la nouvelle actrice Tang Wei révélée par ce film- forment un couple très crédible. Et pourtant on s‘ennuie un peu pendant la première partie…. On ne vibre vraiment que lorsque les corps se trouvent et la vraie force de ce film c’est de montrer cette recherche d’identité dans des moments de violence où la nudité des corps permet de dévoiler à l’autre sa souffrance intérieure au-delà des apparences et de la laideur ambiante….

La Visite de la Fanfare





Comédie toute en nuance et en subtilité, ce film israélien a été primé dans la catégorie Un certain regard à Cannes en 2007. Hors du temps et loin des grands conflits, ce récit nous parle et surtout nous montre car les silences sont éloquents,comment transmettre, partager, dire sa solitude au-delà des frontières de la langue, de la culture, des préjugés: un bon exercice pour chacun.

La Guerre selon Charlie Wilson





Une comédie sur le thème de la guerre seuls les américains savent le faire; et Mike Nichols, réalisateur de la série La Maison Blanche sait nous intéresser aux arcanes de la politique comme à la comédie ( Le Lauréat). Il signe là un film vraiment très réussi où l’on nous explique simplement et avec beaucoup d’humour comment on en est arrivé là en Afghanistan. Est-ce simpliste ou caricatural, le rôle de Julia Roberts peut nous le faire craindre... Pour les aspects de la préparation à l’armement des moudjahiddins seuls les spécialistes pourraient le dire, les spectateurs eux sont ravis... De la géopolitique facile et drôle ce n'est pas si fréquent!

Le Tueur






Ce premier film de Cédric Anger est une vraie réussite. Entre thriller et drame psychologique c’est-ce côté qui est le plus réussi grâce à la formidable interprétation de Gilbert Melki. La photo sur papier glacée, très noire, est magnifique et met en scène le nouveau quartier Bercy inquiétant dans sa modernité et sa désolation. Le thème traité du choix de l'heure de sa mort fait aussi de ce film un futur titre de cinéclub! Dommage que cela soit si sombre, cela n'est vraiment pas une séance récréative.


samedi, janvier 12, 2008

Into the wild








Sean Pean poursuit trois objectifs en parallèle dans ce film: raconter l’histoire vraie d’un routard qui fuit son milieu familial, nous faire passer un certain message sur la finalité de l’homme qui « n’est pas fait pour vivre seul » et ne doit pas vivre d‘utopies, et surtout nous donner un peu de son élan vers une vie plus proche de la nature où l’on pourrait retrouver le goût de choses vraies et simples: mordre à nouveau dans la pomme dans un paradis retrouvé.
Le film manque un peu de fluidité pour passer de l’un à l’autre de ces trois thèmes et essaye de compenser cette pluralité par des images un peu appuyées ou trafiquées, lyriques diront les inconditionnels, grandiloquentes diront les détracteurs… car ce film vaut la peine d’y consacrer les 2h27 , ne serait-ce que pour voyager facile et pas cher dans les paysages les plus grandioses et parfois les plus reculés des USA. Et puis une fois de plus l'acteur est vraiment le plus sympa des routards ( je nai pas pu résister à mettre sa photo ) rayonnant et très équilibré ( assez éloigné parait-il du vrai Chris qui étit psychologiquement perturbé...).

Reviens-moi






Le titre français vraiment simpliste ne reflète pas l'histoire tout aussi mélo mais plus en finesse du roman de Ian McEwan intitulé Atonement, ce qui se traduit par Expiation, dont est tiré ce film.
L’intérêt mélodramatique global du film qui se déroule en trois volets ( et en 2h05) est très relatif mais il est « sauvé » par sa dernière partie interprétée par Vanessa Redgrave.
La première partie du film « tombe dans les pièges de la réalisation somptueuse en costumes, avec l'appât des conflits de classe ainsi que de la transposition prétentieuse de l'art de l'écriture » pour citer Positif. On retrouve néanmoins avec plaisir les belles images et les sentiments à la fois feutrés et embrasés d’Orgueil et Préjugés le précédent film de Joe Wright.
La seconde nous montre des plans très forts sur le drame de Dunkerque en 1939 qui nous permet un peu d’étouffer nos bâillements car l’intrigue s’éteint elle aussi comme James McAvoy dans un rôle moins original et donc moins percutant que dans son interprétation du jeune médecin du Dernier Roi d’Écosse....

It's a free world





Ken Loach tape dur nous annonce le très estimé directeur du Balzac dans son message de bienvenue. Nous sommes prévenus et le réalisateur n’a pas l’habitude de nous envelopper ses messages avec des rubans… La noirceur de ce film ne nous surprend donc pas: chacun doit survivre aux dépens des plus petits que soit: c’est un condensé de la loi de la jungle et des fables de La Fontaine dans un décor londonien très éloigné des immeubles de la haute finance de Canary Wharf….La figure principale qui mène le jeu (!) est époustouflante et bien sûr ce personnage à la fois exploité et exploiteur permet d’élever le débat pour ne pas poser le problème de façon manichéenne.L'exploitation de l‘homme par l‘homme ( et par la femme ce qui amplifie encore le problème et le débat) n‘est pas nouvelle, mais les modes se renouvellent et Ken Loach nous aide à ouvrir les yeux….

jeudi, janvier 03, 2008

La Graine et le Mulet




On ne peut que s'associer à l'ensembles des critiques excellentes de ce film, dont le réalisateur sait nous toucher avec beaucoup d'humanité et une direction d'acteurs formidable. Une fois que l'on est entré dans le rythme on déguste et on attend nous aussi la graine! La fin est absolument magnifique et l'acteur Habib Boufares qui interprète le personnage principal Slimane est pathétique et bouleversant.Un film incontournable pour mieux appréhender le mot exclusion....

California dreamin'





Il ne faut absolument pas rater ce premier long-métrage roumain posthume inachevé(prix Un certain Regard à Cannes quand même, je ne voudrais pas totalement vous décourager!). Il nous décrit longuement mais de façon absolument drolatique une rencontre entre soldats américains et villageois roumains en 1999. C’est une vraie étude du comportement humain face à une situation inattendue qui va en faire rêver certaines, permettre à d’autres d’assouvir leurs rancoeurs et à tout un chacun de tomber dans les pièges de la facilité, de l’ambition… Et en plus les acteurs sont formidables!

mercredi, janvier 02, 2008

La Nuit nous appartient





Et bien je ne m’associe pas aux critiques louangeuses de ce film de James Ray! Certes la forme est parfaitement maîtrisée et les acteurs excellents, mais le fond est vraiment pompier. Le choix imposé au mauvais fils( Joaquin Phoenix), le devoir contre le plaisir est contre sa nature et le personnage s‘affadit sous les applaudissements de ses nouveaux amis….C’est cornélien et pathétique…..A voir quand même pour la poursuite en voiture sous la pluie, pour les images au bord de l’Huston River dans la brume et pour les funérailles solennelles du père interprété par Robert Duvall

Ma vie n'est pas une comédie romantique







Eh bien malgré une critique passable, ce film mal ficelé est charmant; pétri de modèles de toute sorte dont la comédie romantique, c’est un premier long métrage original et attachant du réalisateur Marc Gibaja à suivre…..
Le couple d'acteurs Gilles Lellouche et Marie Gillain contribuent aussi largement à cette réussite.

Actrices






Sur un thème presque aussi égocentrique que son précédent film Il est plus difficile pour un chameau, et bien que le titre soit au pluriel et que toute la troupe soit dépeinte avec beaucoup d'humour et pas mal de loufoquerie , la réalisatrice Valérie Bruni-Tedeschi nous livre des confessions douces-amères ( et de plus en plus amères au fil du film) sur le métier d’actrice de théâtre, tout en revenant sur l’emprise affective de ses parents ( avec un merveilleuse apparition fantasmagorique de son père interprété par Maurice Garrel).
Quant au jeune Louis Garrel, il déçoit un peu par rapport à Chansons d’amour tant sa mine boudeuse refroidit tout emballement… On reste un peu distant, tout en appréciant le charme de la réalisatrice et sa facilité à passer du théâtre à la réalité de la vraie vie, du présent au passé, de la mélancolie à l'hystérie.

Gone baby gone





Scénario original pour ce film bien mené, bien interprèté où la réalisation soignée nous convainc plus que le discours final. De toute façon qui peut être plus convaincant que le sublissime Casey Affleck, frère du réalisateur. Ah! Dommage que je n’ai plus d’enfant à lui faire baby-sitter!

Un baiser s'il vous plaît




Ce nouveau film d’Emmanuel Mouret, disciple de Rohmer, après Changements d’adresse ne déçoit pas les amoureux du genre dont je suis. On retrouve ici l’atmosphère de Ma Nuit chez Maud. Certes la forme est un peu maniérée à force d‘être élégante et soignée, le récit est long mais les acteurs sont excellents, particulièrement les trois actrices Julie Gayet lumineuse, Virginie Ledoyen sobre et Frédérique Bel délicieuse, et bien sûr les dialogues sont à savourer sans modération..