jeudi, mai 23, 2019

Le jeune Ahmed


Un jeune ado de 13 ans sous influence.... Danger pour tous et pour Ahmed ce sera celui de la radicalisation.
Un chemin âpre, linéaire et qui s'avère fatal. Les frères Dardenne ont l'habitude de ne pas nous voiler la face mais de savoir nous plonger dans le quotidien tourmenté de ceux qui souffrent et désespèrent.
Le jeune comédien est remarquable tout en sobriété pour exprimer une intériorité déchirée, imperméable à l'amour ou à l'attention de ses proches.
C'est un film d'une grande force et d'une belle intensité dramatique qui concourt pour la 3ème Palme d'or de ses réalisateurs.

vendredi, mai 17, 2019

Douleur et gloire



Qu'importe qu'il s'agisse de son histoire ou d'une autofiction, Pedro Almodovar parle avec nous de ce qui fait vibrer un homme qui entame le dernier tiers de sa vie.
Les hommes sont cette fois très présents; le narrateur interprété par un fidèle de la première heure:Antonio Banderas, mais aussi l'acteur qui l'a déçu ( dans le récit) avec lequel il renoue après 32 ans , un ex-amant (extraordinaire scène de brèves retrouvailles avec Félicio) et un maçon dessinateur qui lui a sans doute inspiré le nom de sa société de production «el deseo » et dont l'évocation donne lieu elle aussi à de beaux moments de cinéma.
Les femmes sont présentes au quotidien et veillent sur lui (Mercedes à la fois discrète, efficace) et bien sûr sa mère décédée qui vient à la fois le bercer mais aussi le hanter: aux scènes lumineuses de son enfance où Pénélope Cruz (sa mère jeune) assure son éducation affectueuse et attentive, s'opposent les derniers échanges avec sa mère malade sombres, sévères où le réalisateur veut nous communiquer son malaise de n'en avoir pas fait assez pour être un bon fils.
Si la couleur, le soleil, les photos magnifiques envoient une impression lumineuse, le propos est angoissé, la maladie, la souffrance, l'addiction sont omniprésents ; c'est un homme cabossé qui écrit mais qui nous prouve que la création artistique permet de survivre.
Heureusement pour nous spectateurs et admirateurs de son œuvre!

jeudi, mai 16, 2019

Séduis- moi si tu peux! (Long Shot)


Cette rom-com joue à la fois avec les stéréotypes du genre tout en le modernisant puisque la satire politique en est le fil conducteur.
Dans cette version comique de la Belle et la Bête, la Belle est intelligente, élégante, mesurée;c'est Charlize Théron, une reine du cinéma. La Bête est interprétée par Seth Rogen, canadien décomplexé à la ville, adepte de la comédie potache et s'il est embauché par la Belle comme « plume » pour sa campagne qui la mènera vers la Présidence, l'homme est plutôt lourd et désavantagé par un  aspect physique négligé auquel il ne veut surtout rien changer. On retrouve dans  ce personnage le côté pleurnicheur (et le type d'humour) de Woody Allen « je suis intelligent, mais je ne peux pas plaire aux femmes avec mon physique quand de si beaux hommes tournent autour d'elles». Le bel homme qui flirte avec la ministre c'est le premier ministre canadien (dont l'acteur Alexander Skarsgard reprend les mimiques) et leur tango impeccable évoque celui de True Lies....
Car si cette comédie flirte quant à elle avec le mauvais goût, le scabreux, son réalisateur n'hésite pas à changer de rythme et de registre; il joue avec tous les codes de films de genre ( comme lorsque le couple passe d'un premier baiser fougueux à une scène d'action et de course folle pour fuir une attaque d'un commando!).
Le film dure 2H05, et Jonathan Levine peut donc nous donner une large palette de son talent et faire plaisir à ses potes du tournage pour mettre en scène les chanteurs qu'ils aiment ou mettre en situation leurs tubes préférés (Boys II men, Bruce Sprinsteen..). Une chance ce sont ces références musicales qui rapprochent la Belle et la Bête et leur permet cette connivence au delà de leurs différences (et aussi la volonté de sauver la planète quand même).
Une bonne nouvelle: l'amour va triompher à la Maison Blanche! Complètement irréaliste mais drôle et original.
P.S. Il ne faut pas se fier au titre français qui n' appâterait pas des spectateurs éclairés! Ma traduction de Long Shot, titre américain court et efficace, pourrait être « Objectif long et risqué auquel on ne croit pas vraiment mais qui en vaut la peine » .. pas très vendeur en Français , je n'ai pas trouvé de traduction plus glamour. A mes lecteurs de m'aider !

Pour Télérama, la version de Long shot est "C'est pas gagné"


mardi, mai 14, 2019

Mon Inconnue

Plaisir coupable d'apprécier une comédie romantique.... FRANÇAISE qui plus est...
Je ne peux mieux dire que les critiques presse qui l'ont aimée, une fois n'est pas coutume, c'est dire l'originalité de la patte de son réalisateur Hugo Gelin.
On y remarque François Civil ( très tendance) mais aussi Benjamin Lavernhe,  de la Comédie Française dans le rôle de son meilleur pote.
A consommer avec modération

mercredi, mai 08, 2019

Retour de flamme


Dans cette romance (?), les dialogues très écrits, font mouche;l'affiche traduit bien cet aspect théâtral des nombreuse scènes en duo sur un divan. On commence très fort avec le prologue de Moby Dick.....
Cela sent le vécu, particulièrement lors d'une fête d'anniversaire des 55 ans d'un ami. L'angoisse, les questions existentielles de ce couple de bourgeois intello argentins sonnent juste, si juste qu'il faut peut être éviter aux futurs spectateurs de cette tranche d'âge d'aller se pencher sur ce miroir anxiogène, surtout si leur enfant unique vient de quitter le nid.
C'est un peu long bien sûr (2H15), mais le charme des acteurs incontournables du cinéma argentin, Ricardo Darin ( El Présidente) et Mercedes Moran (L'Ange) convainc.

mardi, mai 07, 2019

Mais vous êtes fous


Tirée d'un fait divers cette histoire parait peu vraisemblable, non sur la contamination des proches par un père addict à la cocaïne mais par le fait que sa lutte pour en sortir soit complètement occultée comme si le remords suffisait à soigner un drogué de longue date ....
Mais l'alchimie du couple d'acteurs Pio Marmai et Céline Sallette nous transporte dans une belle histoire de couple dans ce premier film de la réalisatrice Audrey Diwan.

Nous finirons ensemble


Un bric à brac oui, mais sympathique. Cette suite des Petits mouchoirs n'a pas plu aux critiques de presse et c'est vrai que ce film apparaît comme inabouti, même si son (mauvais) titre annonce une conclusion.. qui laisse une note exagérément optimiste et peu réaliste.
Mais quel plaisir de retrouver nos comédiens français populaires, comme si nous passions avec eux une semaine de vacances dans une villa de rêve face à la mer. Même s'il faut accepter le tapage de la bande son envahissante, place à la détente!