mercredi, juin 28, 2006

La Rupture



Le thème du processus classique de la rupture entre un couple mal assorti ( mais bien réel à la ville) était intéressant. La jeune femme Brooke( Jennifer Aniston) s'estime exploitée dans sa relation de couple, elle menace et la fracture s'élargit faute de mauvais conseils de l'entourage et des blessures d'amour propre infligées au pauvre Gary (Vince Vaughn). Son exclusion de l'équipe de bowling (il va devoir repartir sans sa chemise aux couleurs de l'équipe) contibuera à faire basculer sa décision d'aller jusqu'au bout, c'est très américain!. Quand chacun s'apercevra qu'il a beaucoup à perdre ils seront déjà déphasés… (ces deux tentatives de rapprochement sont les meilleurs moments du film). Le fond est donc criant de vérité, mais le ton qui aurait pu hésiter entre la comédie et le drame, privilégie le registre habituel de Jennifer, et on ne la sent pas à l'aise quand il faut être méchante ou en colère, raidie et vieillie par ce contre emploi. Jennifer Aniston restera tojours quoiqu'elle fasse Rachel , dont les cheveux sentent la noix de coco et dont nous pardonnons les minauderies car nous avons pour elle les mêmes yeux attendris que Ross!

samedi, juin 24, 2006

Paris je t'aime



18 courts métrages en 2H, ce marathon de cinéma est atypique, frustrant et un peu bourratif…C'est plutôt un film sur l'amour du cinéma avec Paris en toile de fond (et encore pas toujours). Il faut une grande culture cinématographique et un bon entraînement pour suivre, apprécier et reconnaître les acteurs et la patte des différents réalisateurs. Télérama compare ce tourbillon à celui du festival de Cannes où l'on pourrait ensuite décerner les récompenses. C'est une bonne optique pour qui se sent suffisamment féru de cinéma contemporain. . Mais on ne s'improvise pas membre d'un Jury d'un tel festival qui mélange les genres, les nationalités!
On peut plus modestement choisir de se laisser émouvoir ou impressionner seulement quand on se reconnaît dans certains quartiers, dans certains regards (le jeune homme aveugle, la jeune médecin noire qui soigne un homme qu'elle avait croisé et ignoré, le touriste à la station Tuileries) et éliminer les figures de style trop compliquées ou les genres auxquels on se sent étrangers (le mime, le fantastique muet)…La dernière saynète (Alexander Payne) nous laisse heureusement une image apaisée où il est jugement question de se retrouver soi-même dans une ville qui vit et bouge autour de soi..

mercredi, juin 21, 2006

Changement d'adresse



C'est une très jolie fantaisie sentimentale, comme l'indique l'affiche de ce film dont le réalisateur, scénariste et acteur principal est Emmanuel Mouret ( qui porte d'ailleurs très bien son prénom comme il le dit à son élève Julia dans le film). Comme elle il réussit , nous aussi, à nous charmer, à nous apprivoiser. On retrouve la même tendresse attentionnée que chez Nicolas Duvauchelle à l'égard de la jeune novice Avril dans le film du même nom, mais on verse plus cette fois dans le marivaudage subtil et gratuit que dans l'aventure.
Cette chronique des sentiments évoque donc surtout Rohmer, et plusieurs critiques voient en ce jeune cinéaste son héritier… C'est moins verbeux, plus tendre, mais les personnages ont la même fragilité, le même décalage entre le réel et le rêvé que dans les contes de Rohmer.En particulier le personnage d'Anne, la colocataire, joué par Frédérique Bel (connue pour sa prestation télévisée) est très rohmérien , et donc parfois un peu énervant à trop se voiler la face. A contre-courant des autres personnages, Dany Brillant joue (très bien) l'éléphant dans un magasin de porcelaine.
A ceux qui ne se sont toujours pas remis des deux heures passées ( ou perdues) à voir Pauline à la plage, changez d'adresse!

lundi, juin 19, 2006

Avril



Elle a bien de la chance la jeune novice Sophie Quinton de découvrir la vie hors du couvent dans un cercle restreint et attentionné, hors du bruit avec une plage, un phare, une cabane pour leur nouvelle famille. C'est un film attachant et poètique où l'on prend le temps de regarder la mer, les fleurs, les couleurs avec le même regard attendri que le jeune Nicolas Duvauchelle, très attentif à ne pas brusquer celle qu'il a aimée du premier regard car elle est différente des autres. Ce film est un conte pour nous apprendre le respect de la Foi des autres, sans prêchi-prêcha, avec le sourire, grâce aussi au personnage de Jim (Richaud Valls) qui est aux petits soins pour mitonner pour chacun petits plats et préparer un nid douillet dans son côté femme que lui reproche son partenaire!! (NDLR: le monde ne changera donc jamais).
A voir donc ce film pour sa fraîcheur, son quatuor de jeunes acteurs si beaux, si bons, si généreux et pour Miou Miou qui pleure toujours aussi bien. Certains critiques ont comparé ce film aux Valseuses, à cause d'elle peut être et par ce que la fin des années 60 est à l'honneur ( on chante avec eux Aline, on danse encore le twist, et oui, la rédactrice le confirme les maillots de bain pour femmes avec leurs motifs géométriques étaient vraiment aussi moches que çà!), c'est vraiment l'antithèse du duo très hard de Patrick Dewaere et Gérard Depardieu qui exigeaient , violaient et étaient en cavale. Dans ce scénario au contraire chacun choisit, se choisit, s'écoute… C'est de la fiction donc, très agréable à se laisser conter, on regrette les dernières images, il n'était peut être pas nécessaire de mettre une scène d'hôpital et de réanimation pour symboliser la renaissance… On avait tous compris et applaudi à la scène des personnages tous en blanc dans la chapelle blanche, suffisamment belle pour être le final.

On va s'aimer



Le scénario est peu original, les passages chantés sont trop longs ( N'est pas Resnais qui veut pour refaire " on connaît la chanson") et les chorégraphies sont ratées….Que reste-t-il de tout cela: des personnages, très réels, dans l'air du temps puisqu'il s'agit une fois de plus de trentenaires dont on ne sait si leur liberté doit faire rêver ou se lamenter sur le sujet "de la difficulté à choisir sa vie, sa partenaire quand tout est possible". Les femmes finiront par décider avec l'aide du hasard qui les aide un peu. Pour Alexandra Lamy un week-end raté lui fera prendre conscience qu'elle s'enfonce dans l'erreur, pour Mélanie Doutey une leçon de reconquête lui fera comprendre que l'on peut aimer et avoir un "accident".
Le quatuor d'acteurs interprètant les deux couples est excellent et vaut au film une petite grenouille. Certaines scènes sont réussies dont celle du retour dans le lit presque conjugal d'Alexandra Lamy qui illustre avec humour le point de vue masculin qui refuse d'être un homme kleenex. Enfin Mélanie Doutey est remarquable de beauté, de féminité qui rime dans son cas avec douceur et réalisme....la perle! mais cela rassurera les moins belles et/ou les moins sages, même elle, à vivre ensemble, on s'en lasse!

mardi, juin 13, 2006

Le Passager de l'été



C'est la déception! Une nouvelle fois la bande annonce et les prestations de Catherine Frot dans les medias pour promouvoir ce film nous avaient appâtés. Mais tout a été dit et le film ne nous
réserve aucune surprise. On est plus près du téléfilm paysan du samedi soir sur FR3 que de la Veuve Couderc! Et si Catherine Frot est excellentissime comme l'était Simone Signoret en veuve âpre au gain, dure et en manque de chaleur humaine, le séduisant et candide Grégori Derangère, qui avait été un "équipier" formidable n'est guère crédible en commis agricole primaire se souciant d'assurer, dans l'ordre, ses différents besoins: tout d'abord le gite et le couvert, ensuite la relation sexuelle et enfin la tendresse et l'amour.

dimanche, juin 11, 2006

Conversation(s) avec une femme



Quelle subtilité et quelle complexité dans cette narration de la relation amoureuse ! Le ton est juste, parfois cinglant, parfois désabusé. C'est un jeu de miroir et de mise en perspective, à la fois entre le présent et le souvenir d'une part, et sur le regard réciproque de l'homme et de la femme d'autre part. Cela se traduit par une image fragmentée, divisée, qui peut être dérangeante mais qui rend la perception sur ce couple très aiguë si on accepte d'être en connivence avec les personnages (certains spectateurs ont abandonné, bruyamment, en cours de route). La fin peut paraître énigmatique avec ce plan dans le taxi sur les deux personnages qui semblent s'être retrouvés, comme après un jeu, une parenthèse ou un rêve? A revoir peut être pour mieux comprendre, et pour une nouvelle chance à saisir pour nous aussi, et pour voir si l'intérêt psychologique reste une fois que la clé du scénario est élucidée!
On se retrouve donc bientôt pour une seconde critique de ce film.
Je n'ai pas compris non plus pourquoi le titre original: conversation with other women a été traduit en inversant le singulier et le pluriel...si quelqu'un peut éclairer sur ce point la ci-devant bloggiste....

mercredi, juin 07, 2006

Marie-Antoinette



C'est un beau portrait de jeune femme dans un univers hostile, fermé, médisant ( à l'image de ce que Sofia Coppola a elle-même vécu dans le monde du cinéma et de la jet set?). Ici le luxe invite davantage à la luxure qu'à la volupté et aux dorures de Versailles, on en vient à préférer comme l'héroïne, les plaisirs plus naturels et plus simples du Trianon et de ses petites bêtes ; ainsi Marie-Antoinette est-elle dépeinte comme une écologiste avant l'heure.
La belle jeune fille aux rêves de gloire, humiliée, délaissé se révèlera une femme sensible et responsable face aux épreuves ( dont on ne voit que le début), elle nous charme et nous convainc.
Mais on reste sur sa faim sur tout l l'aspect historique et politique du personnage et de son époque, les décors sont trop somptueux et le film trop long pour un film intimiste.