1998-2001, Olivier Meyrou tourne un
documentaire au sein de la maison de Haute Couture Yves Saint Laurent
qui vit ses festivités de fin de règne.
Son créateur n'est plus que le fantôme de lui-même: usé, vacillant, absent, il est déjà dans un autre monde (l'image de l'affiche est volontairement floue). Mais son mentor veille. Le nom, le prestige, les pièces mythiques des collections doivent perdurer et Pierre Bergé gère, très bien, l'après Yves Saint Laurent. Les locaux de l'avenue Marceau deviendront musée.
Son créateur n'est plus que le fantôme de lui-même: usé, vacillant, absent, il est déjà dans un autre monde (l'image de l'affiche est volontairement floue). Mais son mentor veille. Le nom, le prestige, les pièces mythiques des collections doivent perdurer et Pierre Bergé gère, très bien, l'après Yves Saint Laurent. Les locaux de l'avenue Marceau deviendront musée.
Le documentaire a été monté et
présenté à la Berlinale de 2007 mais Pierre Bergé s'est opposé
de son vivant à sa diffusion.
C'est donc le troisième opus
cinématographique en moins de deux ans sur ce créateur; celui-ci
est pathétique, émouvant et dérangeant. Le génie rime souvent
avec l'autodestruction, et pas seulement pour des artistes seuls
comme Van Gogh.
Yves Saint Laurent était admiré,
reconnu, disposait d'une structure organisée qui l'épaulait,
l'aimait le portait. Mais son angoisse était permanente, immense, insupportable.
Poids trop lourd d'une entreprise qui transforme la création en un
instrument de pouvoir et d'argent ou ego trop surdimensionné pour
se confronter à des exercices obligés tels que la présentation de
ses collections? C'est le tribut payé par de nombreux grands
artistes et ce témoignage là est poignant.
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