lundi, septembre 29, 2014
Saint-Laurent
Cette rentrée cinématographique est très... littéraire! Après l'évocation d'Emma Bovary, nous voici maintenant invités à nous plonger dans un univers proustien. Bien différemment, puisque à la modestie du bourg normand choisi par Anne Fontaine, le sulfureux réalisateur Bertrand Bonnello a préféré le faste des hôtels particuliers parisiens, qui s'accorde mieux avec le luxe -parfois tapageur, la luxure-souvent , et l'outrance du monde de la création.
Si le film de Jalil Lespert nous racontait la vie du créateur à la manière d'un biopic classique, cette version est complètement différente puisqu'elle prend le parti de l'évoquer. Par chance la chronologie de ces 2 sorties se sont faites dans le bon ordre et connaissant donc l'histoire on peut ici se laisser porter par les images, la musique et tous les atouts cinématographiques (split screen, voix off, retours en arrière) qui permettent de mieux exprimer le déferlement, la mise en abîme, le paroxysme des sentiments de mal être et de souffrance d'un artiste d'exception... Cette violence (j'ai du fermer les yeux plusieurs fois pour ne pas voir "tous ces serpents qui sifflent sur ...son lit") et la beauté de la réalisation font penser aux plus grands réalisateurs: Scorcese, et bien sur Visconti car c'est avec émotion que l'on voit Helmut Berger incarner Yves Saint Laurent en 1989 (qui regarde le film Les Damnés...).
L'interprétation de Gaspard Ulliel sublime aussi le film; il nous subjugue; quant à Louis Garrel il est méconnaissable et très inquiétant dans son personnage de Jacques de Bascher et m'a semblé faire clairement référence à... Charlus. Pierre Bergé, interprété ici par Jérémie Renier, apparaît cette fois comme un gestionnaire rigide et peu chaleureux et l'on comprend qu'il se soit opposé au film et ait refusé son autorisation d'accéder aux collections originales qui ont du être recrées pour ce film.
Un regret cependant: le titre du film qui ne reprend pas le sigle YSL alors que c'est justement lui qui est une des raisons de la perte d'identité du créateur....
Une remarque aussi: ce film n'est pas pour tout public...."des images et des dialogues peuvent heurter"
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1 commentaire:
Je découvre par hasard ce blog avec tout un ensemble de possibilités nouvelles à explorer.
Merci pour cette convivialité dans le partage.
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