Double sujet de société
pour cette comédie dramatique, un genre très prisé
par le cinéma français: l'apprentissage de la retraite
et la relation sexuelle entre une femme bourgeoise vieillissante et
un homme sans préjugés (Laurent Laffitte très
convaincant et très appétissant) et loin des
convenances qui à l'age de ses enfants. C'est le point de vue
de la femme qui prédomine surtout dans la première
partie où la réalisatrice tout en n'évitant pas
les clichés s'attarde sur ses motivations et sn état
d'esprit. Fanny Ardant, toujours magnifique, y incarne alors une femme
désenchantée, exigeante (sa voix se fait dure, hachée)
qui se laisse prendre au piège de la séduction pour se
prouver à elle même qu'elle existe; sa coiffure et son
maquillage rappellent alors Dalida chantant « il venait
d'avoir dix huit ans ». J'ai toutefois trouvé
détestable son numéro de femme saoule; il me semble aller à l'encontre du
thème en niant le choix délibéré de se
faire plaisir et pas forcément comme le voit la société
en faisant de la poterie et en s'occupant de bonnes œuvres(ah la
diatribe sur le fait de devoir rendre à la société
ce qu'elle vous a donné c'e.a.d. le bon vieux proverbe des
talents!)
La seconde partie où le couple a trouvé un
certain équilibre et prend chez l'autre le meilleur et accepte
les compromis est plus nuancé (la voix de Fanny Ardant se fait
plus harmonieuse) et la distribution des dialogues au mari, à
l'entourage et à l'amant permet de mieux entrer dans
l'histoire.
Quant à la fin, le scénario
nous y avait préparé en douceur et en émotion
(c'est un des beaux moments du film lorsque Fanny Ardant demande « et
toi comment tu largues?" »). Elle est inégale
elle aussi : pourquoi cet accident évité de justesse?
Et au dernier moment aussi cette interrogation: est-ce vraiment son
premier « égarement »?
La beauté
des plages du Nord et le choix de la chanson « le vent
l'emportera » apporte un peu de poésie à
cette peinture peu romanesque mais qui sait rester légère
et pleine d'humour....
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