mercredi, août 30, 2006
Selon Charlie
Tous les ingrédients du bon film intimiste français ( mais pas franchouillard) sont réunis: personnages en demi-teinte, ébauches de jolis seconds rôles crédibles, imbrication des destinées et un thème central décliné sur des modes variés: comment assumer ses rêves d'enfant ou d'ado, comment choisir sa destinée sans blesser ou être blessé… Et pourtant ça ne fonctionne pas, tout semble dissonant ( la musique elle aussi ), on a du mal à entrer dans cette histoire ou ces histoires. Parce qu'elles sont trop parallèles, pas assez ancrées dans une vraie région (un mélange entre paysages urbains et maritimes qui hésitent entre Bretagne et Seine-Maritime), qu'il y a des invraisemblances ( un bac blanc dans un collège!) et que certains acteurs se fondent mal dans cette mosaïque alors que cela fonctionnait très bien dans Fauteuils d'orchestre par exemple. Il y avait unité de lieu; cela aurait dû être la ville mais elle n'est pas identifiée, et en fait le thème qui réunit les personnages est trop abstrait pour servir de fil, mais pour que l'on comprenne bien le message il est asséné dans une scène finale inutile avec le personnage central , personnage (ou l'acteur Patrick Pineau?) trop falot pour jouer le rôle"fédérateur" du scénario . Par contre, les acteurs phares comme Bacri qui fait du Bacri et Benoît Poelvoorde, personnage désespéré, qui semble hésiter à quitter ses rôles habituels de comique sont trop typés et semblent faire film à part.
C'est un film sur les hommes et pourtant ce sont les seconds rôles des trois femmes qui semblent les plus vraies et qui nous touchent: la femme trompée qui ne peut s'empêcher de faire une scène frôlant l'hystérie, l'étrangère qui ne peut ou n'ose s'intégrer, la jeune fille d'un milieu défavorisé qui ne comprend pas bien que l'on se pose trop de questions car faire face au quotidien est un challenge suffisant…
De belles idées, des approches sensibles, mais c'est un film ébauché, qui laisse sur sa faim.
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