Dans ce film inégal comme le souligne
Télérama, son réalisateur Jean-Jacques Zilbermann (qui nous
offre de très belles photos) raconte l'histoire vraie de sa mère,
et pour alléger ce contexte poignant il choisit d'inviter l'humour
et l'amour de la vie au quotidien (on chante, on déguste des glaces,
on se laisse séduire par un moniteur de Club Mickey dans une
ambiance très twist année 1962). Si Julie Depardieu tire bien son
épingle d'un jeu difficile, Suzanne Clément, si bien dirigée par
Xavier Dolan, ne trouve jamais ici le ton juste.
vendredi, novembre 28, 2014
Night call
Tourné presque exclusivement de nuit
dans Los Angeles, ce film séduit d'abord par ses images. Ce sont
bien les images qui sont au cœur de cette vision cynique de la société
américaine actuelle où il faut à tout prix scotcher le spectateur
à son écran de télévision en lui offrant du sensationnel. Le
personnage de Lou, l'antihéros est obsédé par la réussite ;
il apprend vite et saura trouver le langage,les attitudes et les
vidéos qui lui feront gravir très rapidement l'échelle sociale.
Les dialogues sont très écrits et la façon dont Lou fait ses
offres de service à ses futurs employeurs ou collaborateurs paraît
tout droit sortie d'un manuel de management....Jake Gyllenlaal, son
interprète pourtant aguerri aux rôles très physiques (Jarhead),
a maigri de 9 kgs pour ce rôle éprouvant . Il a étroitement
travaillé avec son réalisateur Dan Gilroy (scénariste de Jason
Bourne l'héritage ) qui signe ici son premier long-métrage et
a ainsi su donner une dimension « normale » à ce
personnage de sociopathe, le rendant d'autant plus inquiétant. La
tension est palpable à chaque minute du film ( sans atteindre
toutefois le souffle génial du thriller Drive avec Ryan
Gosling avec laquel les critiques le compare) et son scénario,
vraiment original, nous étonne jusqu' au générique de fin.
samedi, novembre 22, 2014
Qui Vive
La vie des cités au quotidien.....
C'est un film tendu comme son personnage principal interprété par
Reda Kateb qui en est l'âme et l'anti-héros. Ce thriller social
essaye de montrer et de faire comprendre une réalité complexe.La
jeune Adèle Exarchopoulos (La Vie d'Adèle) a ici un rôle lumineux et c'est tant mieux !
Les Opportunistes
Un film italien enfin ! Eh bien
sûr Valérie Bruni-Tedeschi incontournable pour évoquer les grandes
familles italiennes... Elle est ici parfaite comme tous les acteurs
qui portent ce drame avec intelligence compensant le propos un peu
appuyé sur les mœurs en cours de la société italienne
contemporaine
Puzzle
Le titre nous prévient : nous
aurons affaire à des morceaux de scénario ; à nous de les
emboîter pour en faire une histoire. Mais ce jeu a pour thème la
culpabilité et ces variations sophistiquées d'un écrivain
tourmenté devraient être source de réflexion sur la
responsabilité, l'amour, le pardon.....Cet enjeu m' est apparu un
peu accessoire ; je me suis plus intéressée à la forme du
film qu'au fond....et l'attention nécessaire à suivre les trois
histoires d'amour en parallèle ne laisse guère la place à la
réflexion. On prend donc plaisir aux images, au jeu des acteurs
excellents...Un puzzle c'est avant tout un divertissement, qu'importe
le motif !
Casanova variations
Du théâtre dans le cinéma, ici dans
une forme de type puzzle particulièrement complexe puisque s'invite
un troisième genre : l'opéra (signé Mozart); ce film est donc totalement original dans sa forme. Longues et sophistiquées et jouant de façon échevelée avec les espaces temps et lieux,ces variations sont centrées sur John Malkovich
incarnant à la fois son propre personnage ainsi que ceux de Casanova et Don
Juan (qui s'entremêlent un peu); elles sont un régal pour les yeux et les oreilles (pas trop prudes) .
mardi, novembre 18, 2014
Quand vient la nuit
Sur un scénario écrit par Dennis
Lehanne et tiré d'une de ses nouvelles (Sauve qui peut), ce
polar nous met au parfum des « drop-bars » des bas fonds
de Brooklyn- le titre américain The Drop est mieux adapté
que le titre français trop soft. Pratiques mafieuses en tout genre,
violences, trahisons … ce film noir ménage son suspense pour notre
plus grand plaisir et il nous balade aussi pas mal psychologiquement. Le barman pas très malin (Tom Hardy impeccable)
qui semble ne s'intéresser qu'à un gentil chiot maltraité (qui
s'avère être un pitbull!) et qui semble bien dépendant de son
cousin Marv (dernière apparition à l'écran de James Gandolfini)
va nous surprendre !
lundi, novembre 17, 2014
A Girl at my door
C'est le premier long métrage d'une
réalisatrice sud-coréenne qui a présenté ce drame dans la
catégorie un certain regard à Cannes. C'est un film engagé et réaliste mais néanmoins délicat, qui aborde tous les sujets tabous de cette
société:maltraitance, inceste,exploitation des sans-papiers,
homosexualité,alcoolisme; le tournage a dû être bien éprouvant
pour la jeune fille qui endosse le rôle de la jeune écolière
maltraitée. La jeune femme policière est interprétée par Bae
Doona une actrice célèbre dans son pays (elle y est aussi
chanteuse et mannequin) . Le duo est impeccable et nous emmène
très loin dans l'empathie (on n'est pas dans le documentaire mais
bien dans une histoire que l'on suit avec beaucoup d'intérêt).
Serena
Cette fois le sort et les critiques
s'acharnent sur le couple souriant d' Happyness Therapy dans
un mélodrame « d'ambiance » qui se situe dans les
années 30 en Caroline du Nord dans une exploitation forestière.
Bradley Cooper y tient la vedette et bien sûr il est beau et fort et
son regard bleu est toujours aussi séduisant en bûcheron. Mais sa
partenaire Jennifer Lawrence en méchante desesperate housewive n'a
pas la présence ni la perversité de la récente Gone girl Rosamund
Pike ( cela ne l’empêchera pas de faire surement un record de box-office avec le nouvel opus de Hunger Games! ).
Les
ficelles du scénario sont ici très grossières (le puma, le regard
qui en dit long sur la jeune servante enceinte....), mais la réalisatrice danoise Susanne Bier (Brothers), un peu "empêtrée sans le cinéma hollywoodien" nous dit justement un critique , nous offre cependant un film de divertissement classique avec de belles images .
La Prochaine fois je viserai le coeur
Contrairement à son précédent rôle
dans l'Homme qu'on aimait trop, cette fois c'est bien Guillaume Canet
qui prend toute la place dans cette histoire sordide (que personne ne
voulait produire tant c'est glauque!). Et il y est magistral avec sa
tête de jeune homme sage et sa conduite de parfait gendarme
discipliné. Eh aussi chapeau pour avoir tourné lui-même la scène
dans l'eau à 3°C (2 prises !). Ana Girardot est également parfaite.
Ce n'est pas un thriller
psychologique puisque l'on connait déjà l'histoire mais cette façon
d'essayer de disséquer les mobiles du tueur nous tient quand même en haleine (mais l'enjeu est forcément limité puisque la justice elle même l'a déclaré
mentalement irresponsable).
Tout est bien sombre et les lieux de
tournage en hiver dans le Pas de Calais donnent vraiment le cafard
tout comme ces intérieurs vieillots des années 70 ; un film
d'ambiance sous haute tension donc réussi et qui fait froid dans le
dos.
samedi, novembre 08, 2014
#Chef
Interstellar
Sur 2h48 de projection, il y a
forcément des beaux moments mais même avec Matthew McConaughey
(quelle présence, il est sexy aussi en combinaison de cosmonaute!)
le temps paraît bien long ! Quel fatras de scientifico-fiction
sans éviter les grandes envolées d'amour père-fille à
l'américaine !
Je n'aime pas les films de science-fiction et j'avais toujours shunté les films de Christopher Nolan mais je pensais être éblouie par les techniques cinématographiques comme je l'avais été par Gravity. En dépit de très belles images de la planète gelée, je n'ai pas retrouvé ces sensations de l'infinité cosmique. Dommage aussi qu'Anne Hataway paraisse elle aussi « gelée », elle reste, quoiqu'il arrive, imperturbable et donc ni très vivante, ni très intéressante. Cependant le robot lui nous parle si bien que l'on a tendance à s'agripper dans son siège lorsque l'on nous prévient qu'il va y avoir accélération......
Un
film à réserver aux jeunes qui retrouveront leur univers favori des
jeux vidéos et les images numériques....Je n'aime pas les films de science-fiction et j'avais toujours shunté les films de Christopher Nolan mais je pensais être éblouie par les techniques cinématographiques comme je l'avais été par Gravity. En dépit de très belles images de la planète gelée, je n'ai pas retrouvé ces sensations de l'infinité cosmique. Dommage aussi qu'Anne Hataway paraisse elle aussi « gelée », elle reste, quoiqu'il arrive, imperturbable et donc ni très vivante, ni très intéressante. Cependant le robot lui nous parle si bien que l'on a tendance à s'agripper dans son siège lorsque l'on nous prévient qu'il va y avoir accélération......
White bird
Même
sujet au départ que Gone girl : une desesperate housewife disparait.. C'est donc un des intérêts de ce
film de pouvoir comparer des approches aussi différentes.
Celui-ci
est plus intime, point de perversité mais du mal-être perceptible traité avec délicatesse:ce drame est disséqué par une jeune
adolescente qui va passer à l'age adulte et son regard nous touche
vraiment (cela se passe dans la fin des années 80, une période sans
doute qui me permet d'être plus en phase avec cette génération ).
mercredi, novembre 05, 2014
Une Nouvelle amie
« Etre enfin une femme pour
pouvoir faire tout ce que l'on m’empêchait de faire en tant que
mâle » voilà une réplique inattendue que l'on entend dans ce
plaidoyer pour pouvoir choisir son « genre ».......Xavier
Dolan dans Laurence Anyways, un film bouleversant, avait choisi le drame; son acteur Melvil Poupaud était beaucoup plus sobre et féminin en femme que Romain Duris dont la virilité est plus évidente. Le propos en était donc un peu différent.
François Ozon, le réalisateur qui s'intéresse aux femmes, choisit la comédie dramatique pour nous donner une version plus mélodramatique , plus romantique et surtout plus ambiguë..
De très
belles images et un réel savoir faire cinématographique permettent
de nous réjouir que ce sujet délicat puisse être l'occasion de
beaux moments de cinéma. Mais c'est surtout grâce à la comédienne
Anais Desmoutier que le réalisateur nous permet d'explorer avec
beaucoup de délicatesse un nouvel ordre amoureux ; elle est
exceptionnelle dans ce rôle car cette jeune femme sensible,
attachante et généreuse nous permet de nous laisser emporter dans
un autre univers (comme le faisait Hitchcock à sa manière par le
biais du thriller).
François Ozon, le réalisateur qui s'intéresse aux femmes, choisit la comédie dramatique pour nous donner une version plus mélodramatique , plus romantique et surtout plus ambiguë..
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