Copacabana

C'est un film pour et autour d'Isabelle Huppert qui montre une fois de plus, comme récemment au théâtre dans un tramway qu'elle est capable de jouer tous les personnages et  même de les surjouer avec brio, de danser aussi.... Et surtout ne vous fier pas au titre pour voir des paysages tropicaux.... L'action se passe à Tourcoing et à Ostende en hiver.... De quoi faire à nouveau dans la dépression! D'autant qu'elle aurait toutes les raisons de le faire: vieillissante, fauchée délaissée par sa fille qui ne pense plus qu'à préparer son mariage, cette femme extravertie, généreuse mais un peu autiste lorsqu'il s'agit d'éducation et d'amour maternels, tente ( et réussit) à se prouver à elle-même et à sa fille qu'elle est capable de rebondir et d'être « montrable » à la belle famille. Le tout est quand même trop plein de bons sentiments et de parti pris optimiste pour faire un grand film....

Petits meurtres à l'anglaise

Une autre  comédie anglaise, dans un style délirant , complètement invraisemblable et qui pourtant m'a plue davantage que la précédente! On savait depuis Petits meutres entre amis que petit meurtre ne veut pas dire gentillet! Ici aussi dans cet univers de tueurs,de faussaires et de voleuses, la violence et le non politiquement correct ne manquent pas. Les dialogues sont jubilatoires et les acteurs vraiment formidables. Je trouve ici pour ma part Emily Blunt beaucoup plus sexy que la très vantée interprète de Tamara Drewe,Gemma Aterton,  mais je ne suis pas très bon juge en la matière,  et les comédiens sont tous si excellents que Rupert Everett dans le personnage de  Jugerson passe presque inaperçu!

Tamara Drewe

L'ambiance est typiquement anglaise et l'on retrouve le décor de Inspecteur Barnaby avec son pub, sa campagne photographiée au rythme des saisons..... Les personnages sont bien campés, petites adolescentes délurées, écrivain vieillissant en mal(e) de jeunettes, batteur névrosé.....
Agréable, avec un humour léger authentiquement british mais le tout n'est pas percutant.

Insoupçonnable

 

Mal ficelé, ce second film réalisé par Gabriel Le Bomin (après les Fragments d'Antonin encensé par la critique) n'arrive pas à se hisser au rang de thriller tel que sait nous les livrer le bon cinéma américain. Si Charles Berling est  parfait comme toujours en commissaire-priseur veuf et argenté , le jeune premier canadien qui incarne le comparse de Laura Smet, Marc-Antoine Grondain  est moins convaincant que dans ses précédents films C.R.A.Z.Y., Bus Palladium. Ce film ne mérite quand même pas tout le mal que l'on dit de lui. Et puis chaque apparition, trop rare, de Gregori Derangère au cinéma vaut bien la peine de se déranger!

Ce que je veux de plus

Loin du vaudevillle, cette chronique de l'adultère nous emmène dans les affres quotidiennes de deux milanais, adultes consentants certes mais malmenés entre leur désir violent l'un pour l'autre et leur vie de famille pour l'un, de couple sans histoire pour l'autre.

Il y a bien entendu dissymétrie dans les situations de l'homme qui ne souhaite pas avancer alors que la femme en veut un peu plus.... Lié à la différence entre l'amour au masculin et au féminin? Peut-être pas car ici c'est l'homme qui est père et sans ressources suffisantes pour démarrer un nouveau foyer. Ce dernier point est largement appuyé, pour s'offrir un divorce il faut être aisé.

Sensuel mais désepéré ce film ne laisse pas beaucoup d'espoir à ceux qui veulent changer de vie....  

Le Premier qui l'a dit

Cette comédie à l'italiennne ne craint pas de reprendre les poncifs des chroniques familiales: repas, crise cardiaque, passé romantique des anciens, moments de drague sur la plage rappelant bien sûr Aldio Maccione mais en remplaçant l'annonce d'un mariage secret ou d'un grossesse précipitée par le coming out.

On sourit bien sûr car les pâtes, les jeunes filles italiennes et le mammas qui ont du caractère c'est sympathique mais tout cela est gentillet et pas bien nouveau. Quant à la fin, à chacun de choisir à la place du héros qui semble garder pour lui la voie qu'il s'est tracée ( celle de sa gran'mère probablement qui travaille avec l'être aimé et épouse l'autre; pour lui ce sera sans doute l'inverse, mais à nous de conclure à la place du réalisateur).

Un Poison violent

Au  centre de ce film l'épitre de Saint-Paul aux Galates qui oppose les oeuvres de la chair à celles d l'Esprit... La jeune réalisatrice Katell Quillévéré ne choisit pas la facilité pour son premier long mètrage. Son ton reste toujours sobre, juste et sensible et elle finit par une note optimiste après nous avoir illustré, mieux encore avec ses images plus qu'avec ses mots les 3S propres à l'humanité: Sexe, Solitude, Souffrance vécus par les quatre personnages principaux.... Les chants viennent accompagner l'image d'autant plus belle que le film est tourné en Bretagne, sous des ciels gris, venteux et sous la pluie ( le calvaire est peut-être celui de Brasparts dans le Finistère et je n'ai pas situé la plage de sable blanc , si quelqu'un peut m'aider par un commentaire.....).Pour celle qui aime, il n'y a rien de plus magnifique!