samedi, février 14, 2015

Felix et Keira

Subtilité, délicatesse et surtout une fin ambiguë (inévitable pour rester dans la logique de cette romance originale), une belle réussite pour ce réalisateur canadien (Maxime Giroux ) qui nous plonge au cœur d'une communauté juive hassidique (Woody Allen dans le film de son ami John Torturo nous avait un peu initié à certains de leurs rites dans la comédie Apprenti Gigolo).

Snow therapy

Ce film de Ruben Östlund représentera la Suède aux Oscars 2015.Après un tour au Festival de Cannes 2014 où il remporta le Prix du Jury « Un certain regard », le film a été projeté il y a quelques jours au Festival des Arcs, son principal lieu de tournage avec La Plagne (dans le domaine skiable Paradiski). Mais est-ce bien le paradis ? Je me suis réjouie de voir le film à Paris et non pendant des vacances de neige....
Car c'est bien la montagne à la fois effrayante (guerrière dit même un critique avec ses canons à neige, ses engins d'entretien des pistes, la dynamite pour déclencher les avalanches, les bruits inquiétants des remontées mécaniques) et hostile (le froid, le brouillard alternant avec une lumière aveuglante) qui est au centre du film. Ce côté angoissant est encore accentué au retour des pistes par une description très méthodique (excessivement prosaïque dans la salle de bains ) dans un hébergement luxueux de type « cellule familiale » propice aux affrontements et où les vacances ne sont guère synonymes d'épanouissement personnel.
Le tout est un film froid (bien sûr), qui se veut une réflexion sur la place de l'homme dans la cellule familiale (au figuré cette fois) et dont la lenteur incite à rester de glace en spectateur immobile (même si c'est beau et on ressent vraiment sous ses pieds-non sous les skis- le crissement de la neige particulièrement dans la poudreuse, lors du premier virage face à l'immensité on s'y croirait!)

vendredi, février 06, 2015

Imitation game

Une équipe d'acteurs et une atmosphère british pur jus pour cette histoire vraie mais un final très (trop) caractéristique du biopic américain (dommage) puisqu'il s'agit du premier film d'un réalisateur formé aux Etats-Unis, ce film est néanmoins passionnant.
Il est interprété avec justesse et mordant ( on se demande ce que le pauvre « Tom Branson »-Allen Leech de Downton Abbey-  fait parmi ces génies jusqu'à ce qu'on nous donne la clé!). Le rôle  du mathématicien génial, tourmenté et asocial Alan Turing ( selon sa biographie écrite par Andrew Hodges) est  tenu à la perfection par Benedict Cumberbatch et lui vaudra peut être un Oscar. Quant à la charmante Kneira Knightley  qui  apporte une note souriante,si elle n'a pas le physique de l'emploi c'est sans doute pour mieux souligner la maxime favorite du scénario- martelée à l' américaine - « on peut s'attendre à beaucoup de la part de ceux dont on n'attend rien » .

Phoenix

Après son magnifique Barbara, le réalisateur allemand Christian Petzold nous gratifie d'un autre opus tout aussi réussi sur les blessures de l'Allemagne vécues à travers le parcours d'une femme. Cette fois l'action se situe à Berlin dans l'immédiat après guerre et le couple fétiche du réalisateur Nina Hoss et Ronald Zeerfeld interprèteavec une grande justesse un couple que la guerre a séparé :la retenue et l'infinie douleur de Nelly et l' inconscience et la lâcheté de Johnny. C'est bouleversant et magnifique.

Listen up Philip

Un film dont on ne retient rien sinon que son personnage principal est bien antipathique et conforte l'idée que la création artistique va de pair avec narcissisme et incompréhension des proches (pas vraiment une révélation !) .
Un film si verbeux et ennuyeux que l'adresse de la mise en scène vantée par la critique en est oubliée !