mardi, mai 27, 2008

Les Citronniers





La bande annonce faisait craindre un film plein de bons sentiments et un peu mièvre. Il n’en est rien car ce n’est pas un film à l’américaine. Bien au contraire la pudeur et la dignité caractérisent ce film sur les rapports palestiniens-hébreux traités au début du film sur le mode de l’anecdote. Le sujet va être amplifié par les journalistes et l’actualité, mais ces aspects restent un peu secondaires par rapport au chemin et au destin des deux femmes qui subliment l’aspect politique. Le film semble avoir été écrit pour Hiam Abbass actrice et réalisatrice palestinienne de nationalité israélienne tant elle domine le sujet par son jeu et son parcours, mais Rona Lipaz Michael qui incarne la femme du ministre sait aussi s’imposer avec ses atouts à elle: charme, finesse, modestie.

Tu peux garder un secret?





Ce vaudeville relooké XXI ème siècle se passe bien évidemment dans le milieu de la pub. Décors de rêve tant pour l’entreprise ( qui a déménagé et preuve se son succès n’est pas à Puteaux, on semble oublier que Puteaux c’est La Défense!), les restaurants à la mode ou les appartements des différents protagonistes de cette histoire sans intérêt. Pierre Arditi reste égal à lui-même séducteur et lâche comme on le voit trop souvent quand il joue Feydeau ou autres téléfilms dits de divertissement. Les personnages des trois filles (qui ont pourtant de l’abattage et que l‘on verra bientôt au cinéma dans Arrête de pleurer Pénélope) ne sont nullement plus convaincants mais elles arrivent à nous faire rire quand le scénariste les lâche un peu: lors de l‘enquête et lors de la scène de l‘araignée . C‘est bien peu et cette comédie futile se consomme comme un magazine de luxe que l‘on feuillette distraitement en regardant les images pour se tenir au courant de ce qui est trendy.

dimanche, mai 25, 2008

27 robes


Cette comédie romantique très américaine est amusante car elle cultive le second degré. La fin étant (presque) racontée dès les premières images, nous pouvons réfléchir au mythe du grand mariage, rêvé par les midinettes ( et il y en avait beaucoup dans la salle qui riaient mais s'y étaient toutes précipitées tant ce mythe est ancré) et qui fait le bonheur des commerces en tout genre. L' héroïne interprétée brillamment par Katherine Heigl (une des jeunes médecins de Greys Anatomy) est convaincante et la scène où elle essaye ses 27 déguisements tous plus ridicules et outranciers les uns que les autres est vraiment drôle. Dommage qu'elle organise une 28ème cérémonie, entretenant ainsi la tradition et détruisant tout le côté sarcastique possible du film.

Le Grand Alibi




C'est un film détente à voir pour les décors et le casting, et en particulier Miou-Miou que l'on retrouve toujours film après film avec autant de plaisir.

Deux jours à tuer




A l'inverse du film précédent la narration de Jean Becker est très linéaire; elle nous assène une philosophie un peu simpliste, pleine de bons sentiments. Et bien sûr l'homme qui a réussi est encore une fois un publisciste!
Le "jardinier" était plus réussi et Jean-Pierre Darroussin plus subtil qu'Albert Dupontel omniprésent. Quant aux images tournées en Irlande elles semblent avoir été sponsorisées par l'Office du tourisme irlandais renforçant le ton un peu factice.


Un Conte de Noël





Ce n’est pas un film choral au sens où on l’entend habituellement, à savoir que des personnes d’horizon se croisent, et encore qu’il nous faut entrer dans l’histoire riche en personnages de cette famille, mais au point de vue des thèmes traités qui s’enchevêtrent.
Lorsque la présentation des différents membres de la famille est terminée et que l’on pense avoir situé les uns et les autres non sans mal, la vraie difficulté commence car il nous faut suivre les différentes thèses développées avec intelligence et subtilité. Il y a le pari pascalien, le hasard avec un traitement mathématique de la probabilité, l’héritage des parents sentimental et génétique, l‘ amour, le pardon, la maladie, la folie….. L’ensemble est touffu sans être confus tant le réalisateur maîtrise les images et les dialogues.
L’oeuvre de Desplechin présente une unité mais pas celle du temps chronologique car le jeunePaul, le fils d’ Elisabeth, serait le Paul d'un précédent film "Comment je me suis disputé"…. Tous les personnages expriment leur souffrance et leur mal être, mais nous donnent (un peu) la clé pour savoir l’évacuer : il faut accepter de rester étranger à soi-même. Ce conte n’est donc pas aussi noir qu’ il peut y paraître (la noirceur du décor de Roubaix est elle aussi compensée par une maison familiale très chaleureuse). Mais il nous laisse sur une impression de mystère; certaines questions posées par le scénario restent sans réponse, le personnage d' Yvan en particulier qui a guéri de ses fêlures et dont on ne comprend pas qu'il accepte que sa femme vive librement un nouvel amour.
C’est donc un film très dense, assez difficile dont il ne faut pas perdre une seule ligne pour ne pas décrocher. On peut être fier d’avoir présenté ce film à Cannes!